Rapport des musées à la société, problème du développement des publics, ICOM, Conseil international des musées, lieux d'exposition, offre muséale, développement muséal, mémoire, démocratisation culturelle, Révolution française, instrumentalisation idéologique, professionnels des musées
Le sujet choisi impose deux éléments constituant l'objet d'étude : les musées et les professionnels du développement des publics. Si le second s'appréhende aisément en raison des définitions officielles, le premier pose déjà un enjeu définitionnel. Les statuts du Conseil International des Musées, organisation non gouvernementale créée en 1946 et rattachée à l'UNESCO, nous apportent un premier élément de réponse. Selon les statuts adoptés par la 22e assemblée générale de l'ICOM en août 2007, le musée désigne "une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouvert au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l'humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation". Il s'agit donc d'une organisation devant comprendre plusieurs objectifs, à savoir l'absence de recherche de profit, la recherche de l'intérêt général, la contribution à l'enseignement, la sauvegarde du "patrimoine" et la mise à disposition du plaisir esthétique.
Si cette définition peut nous satisfaire aujourd'hui, force est de constater qu'elle ne peut le faire dans une perspective temporelle. Il suffit de remonter à ces mêmes statuts de l'ICOM posés lors de sa création en 1946 pour s'en apercevoir. Ceux-ci énoncent à l'article II section 2 que le musée se définit par "toutes les collections de documents artistiques, techniques, scientifiques, historiques ou archéologiques ouvertes au public, y compris les jardins zoologiques et botaniques, mais à l'exclusion des bibliothèques, exception faite de celles qui entretiennent en permanence des salles d'exposition". On remarque bien l'absence de mention des liens entre l'institution sociale et le public censé l'animer. Ce constat se confirme d'ailleurs par l'étude historique.
[...] » Ce projet ne sera cependant pas retenu par Robespierre qui lui préfèrera un autre, celui de Lepeletier de Saint-Fargeau, affirmant dans une moindre mesure l'importance de l'éducation des citoyens. Malgré tout, on ne peut que souligner l'importante publicisation opérée par Nicolas de Condorcet, qui pose ici un objectif de politique publique qui a fini par faire consensus. Dès les lendemains de la révolution, une politique gouvernementale culturelle d'instruction publique se met en place. Ses modalités sont notamment décrites par Olivier Donnat[20]. [...]
[...] Sous Napoléon, le Louvre est incorporé au parcours traditionnel du Grand Tour. La Restauration voit la création du musée du Luxembourg en 1818 dans un contexte d'admiration croissante autant pour les maîtres anciens que les artistes contemporains. Mais selon Olivier Donnat, il faut attendre 1848 pour qu'ait lieu un premier rappel de la dynamique lancée en 1789. En effet, la première moitié du siècle a surtout fait du musée une institution pédagogique faite pour appuyer les écoles d'artistes, ce qui a ensuite perduré dans les mentalités, comme l'attestent les discours du marquis de Chennevières du 4 avril 1877[21] . [...]
[...] En 1879, les conseillers généraux de l'ancien département de la seine décident d'organiser un concours du Monument de la défense de Paris, supposé célébrer la résistance au siège des Prussiens, et ce, afin d'ériger la ville de Paris comme symbole de la défense héroïque face à l'envahisseur. Cependant, il appert de souligner que, bien avant le phénomène de statuomanie, l'expansion sculpturale publique avait déjà émergé. Issues également de la commande publique, des œuvres désormais considérées comme majeures ont pénétré les espaces urbains. [...]
[...] Parallèlement, on assiste à une progression continue du nombre de visiteurs et d'œuvres exposées tout au long du 18e siècle en France. Ce siècle est d'ailleurs caractérisé par plusieurs tentatives de « réponses » au phénomène du Salon. L'Académie Saint-Luc tient des expositions entre 1751 et 1774, un « Salon de la Correspondance » est tenu entre 1779 et 1787 et « l'Exposition de la Jeunesse » obtient un franc succès entre 1759 et 1789. En définitive, la pratique de l'exposition publique se développe fortement grâce à l'impulsion donnée par l'Académie Royale. Cette institution s'est finalement illustrée par son ambivalence. [...]
[...] Culture et politique sous le signe du Front populaire 1935-1938, Paris, Plon cité p.258. Olivier Donnat, Les publics de la culture, Presses de Sciences Po p.116-117 Isabelle Enaud, Initiation à l'histoire de l'art contemporain : la peinture au 19e siècle, Lille, Université Charles de Gaulle, Publications 1re année, Cours, 2014-2015 Olivier Donnat, Les publics de la culture, Presses de Sciences Po p.109-115 Gaëtane Maës, Introduction à la littérature artistique de temps modernes, Lille, Université Charles de Gaulle, Publications 1re année, 2014- 2015 « Rapport de Henri Grégoire sur la bibliographie, destruction des patois et Les excès du vandalisme faits à la Convention du 22 Germinal an II au 24 Frimaire an III », Caen-Paris in Introduction à la littérature artistique de temps modernes par Gaëtane Maës Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, Considérations morales sur la destination des ouvrages de l'art, Paris Frédéric Chappey, Sculptures au 19e siècle, Lille, Université Charles de Gaulle, Publications 2e année, 2015-2016 José Pierre, Le futurisme et le dadaïsme, Lausanne Rencontres, p.98 - 100 Comité d'Histoire (sous la direction de Pierre Moulinier), « La démocratisation culturelle dans tous ses états », Paris, ministère de la Culture et de la Communication N. [...]
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