Futurisme, art, guerre, fascisme, Mussolini, Marinetti, violence, manifeste, Grande Guerre, 14-18, Sant'Elia, Tommei
En 1909, Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944) publie son article "Fondation et Manifeste du Futurisme", dans Le Figaro. Dans un des points clés de ce manifeste, le point numéro 9, le fondateur du futurisme italien écrit : « Nous voulons glorifier la guerre - seule hygiène du monde, - le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent, et le mépris de la femme. » L'objectif du futurisme était de détruire le passé, détruire une société passéiste, pour en construire une nouvelle tournée vers le futur, où l'Italie serait une nation puissante. Le futurisme est ainsi, dès l'origine un projet artistique, oui, mais aussi politique, et va plus loin, en voulant « esthétiser » le politique (à moins que ce ne soit une politisation de l'art ?). Le futurisme italien est-il pour autant per se un art belliciste ?
[...] Après 1918 (et même avant pour Marinetti), le futurisme se rapproche de Mussolini et de ses Fasci. Giacomo Balla peint en 1926 La marche sur Rome et il refait la même année une partie de la décoration du siège du parti Fasciste. Et en 1929, Marinetti publie son Portrait de Mussolini. Avec Marinetti et Balla, au tournant des années 20 à 30, c'est l'apogée de la peinture futuriste au service du fascisme que l'on voit. C'est d'autant plus le cas qu'il y a de réels rapports entre les deux idéologies. [...]
[...] Marinetti, “1915 In quest'anno futurista”, in Guerra sola igiene del mondo, cit (via Serge Milan, Mythe et violence : Georges Sorel dans les manifestes du Futurisme italien Cahiers de Narratologie, mis en ligne le 6 mars 2008, URL: http://revel.unice.fr/cnarra/document.html?id=634) LISTA Giovanni, La libération du mot préface in MARINETTI Filippo T. Les mots en liberté futuriste, Edition l'Age d'Homme, Paris (date de republication inconnue) LISTA Giovanni, Marinetti et le futurisme, Éditions de l'Âge d'Homme, Paris 292p. BOWLER Anne, “Politics as Art: Italian Futurism and Fascism”, in Theory and Society, Vol No (Dec., 1991), pp. 763-794, Springer. [...]
[...] Ainsi, le Parti Futuriste Italien, crée en 1918, la veille de la fin de la guerre (presque 10 ans après le premier manifeste), est l'image de deux choses. Premièrement ce parti entérine la disparition du premier futurisme, celui de Boccioni, de Papini, Soffici, mais aussi du premier Marinetti, ce futurisme là, c'était le futurisme de l'anti-passéisme. D'autre part, en fondant sont parti, Marinetti, devient officiellement un soutien à l'élaboration d'un projet politique plus vaste que le futurisme, et qui sera le fascisme. [...]
[...] Cette logique de valeurs qui glorifient la guerre, n'est pas sans conséquences. À l'approche de la Première Guerre Mondiale, Marinetti se fait de plus en plus interventionniste, et les autres futuristes de même. Même Tommei, un autre grand personnage du futurisme d'avant-guerre, est pour l'intervention de l'Italie dans la guerre quand celle-ci éclate. Or Tommei avait publiquement désapprouvé Marinetti pour son attitude à propos de la guerre de Lybie. Il se trouve en effet que les anti-bellicistes sont confrontés à une situation particulièrement ambigüe au sein du futurisme. [...]
[...] Les valeurs du futurisme italien d'avant guerre sont marquées par la poussée des nationalismes en Europe, mais pas que par celles-ci. Le futurisme nait de la plume de Marinetti, cela nous l'avons déjà dit, il est donc parfaitement impossible de dissocier totalement le mouvement artistique de ce personnage. Il a influencé les futuristes, à un très haut point. Porte parole auto déclaré, Marinetti ne cessait de voyager et de publier des articles à l'extérieur de l'Italie pour diffuser les idées futuristes. [...]
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