"Tigre dévorant un jeune cerf" est une sculpture en pierre dure, exécutée en 1834 par Antoine-Louis Barye (1796-1875). Elle mesure 620 cm de hauteur et 1,05 mètre de long. Cette sculpture est achetée par l'Etat et déposée au musée de Lyon en 1836. Destinée à la vente, il est dit à tort Tigre dévorant un cerf, et devrait être appelé Tigre dévorant une antilope.
Antoine-Louis Barye compte parmi les plus grands sculpteurs animaliers de son temps. Il fait ses classes dans l'atelier du sculpteur académique François Bosio puis entre à l'école du peintre Antoine Jean Gros, une figure importante dans le développement du Romantisme français. Comme le signale Barye, « j'ai appris le métier chez Bosio mais c'est avec Gros que j'ai appris l'art ». Il étudie ensuite pendant six ans à l'Ecole des Beaux-Arts, mais après plusieurs échecs au Prix de Rome, il abandonne.
[...] C'est la raison pour laquelle le pelage du tigre de même que la fourrure du cerf sont ici rendus avec beaucoup de précision. Barye est en effet un habitué du jardin zoologique du Muséum d'histoire naturelle et de la ménagerie du Jardin des Plantes. Il y dessine et esquisse de nombreuses ébauches d'animaux, qui lui servent dans ses sculptures. Cette propension au réalisme dans l'imitation de la nature n'a cependant rien d'une évidence. En effet, jusqu'à Barye, la sculpture animalière est au dernier rang dans la hiérarchie des thèmes qui s'offrent au sculpteur. [...]
[...] Savoir se concilier les faveurs du jury est donc de première importance. En 1836, Barye n'est pas encore trop jalousé pour son succès, et il lui est encore loisible d'exposer au Salon. Par la suite, il s'abstient d'exposer au Salon, à cause de l'hostilité du jury. En effet, les œuvres présentées par le sculpteur animalier détonnent au regard des canons souhaités par le jury. Romantique, Barye doit batailler pour imposer son style, trop différent des traditions et du goût classique. [...]
[...] Avec son Tigre dévorant un jeune cerf, il s'emploie à émouvoir en montrant la fin cruelle d'un tout jeune animal. Œuvre dans la continuité des précédentes créations de l'artiste, il est intéressant de se demander dans quelle mesure elle est représentative du Romantisme en sculpture. I. Une révolution dans la sculpture animalière A. La fidélité par rapport au modèle Antoine-Louis Barye est, ce n'est un secret pour personne, spécialiste des combats d'animaux. Il se déclare fasciné par le moment où le fauve se prépare à dévorer sa proie. [...]
[...] Est-ce que son atelier est un désert de l'Afrique, ou une forêt de l'Hindoustan ? Les sculptures de Barye font donc le lien entre Romantisme et Réalisme. Les sculptures de Barye se distinguent par leur réalisme exacerbé, voire outré. Représentant les animaux dans ce qu'ils ont de plus féroce, il ne leur prête aucun sentiment humain. Ses sculptures ne sont donc en rien allégoriques. Précurseur dans cette technique de sculpture sur le vif Barye se distingue également par ses contributions à la technique de reproduction des œuvres, favorisant ainsi une démocratisation de la culture. [...]
[...] Composition dont le sujet est neuf, elle s'inscrit dans la même veine que les premières œuvres de Barye. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler que le Salon représente, tout au long du XIX° siècle, le plus grand événement artistique de l'année. Ouvert au public et à la critique pendant une durée de trois mois, il représente pour les artistes l'occasion de se faire connaître, voire de devenir célèbre, et surtout est prétexte à vendre leurs œuvres. Du reste, il est parfois difficile d'y entrer, les œuvres devant faire l'objet d'une appréciation d'un jury avant d'être admises à être exposées. [...]
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