Le Néo-platonisme dans l’art et la réplique de Duchamp

Thèmes abordés

Vasarien, métaphysique, esthétique, paideia, désacralisation

Résumé du document

L'anoblissement de l'Art remonte à Vasari et au quattrocento (cf fiches sur Danto ;modèle vasarien). Vasari codifie l'art de la Renaissance/ invente la perspective appuyée sur des procédés mathématiques. En 1563, il fonde l'Academia del Disegno à Florence. Très forte influence platonicienne, véhiculée par des figures comme Marcile Ficin, Pic de la Mirandole… Tout un destin métaphysique de l'Art se constitue.

Extraits

[...] L'amour descend de son piédestal, comme le symbolise le tableau Le Nu descendant l'escalier > l'érotique classique se perd dans un flou : on ne voit plus la substance ms seulement les accidents. Désacralisation métaphysique et ontologique du corps. Le pantin des beaux arts auquel il ressemble est pris pour cible. Idem pour la Joconde revisitée par Marcel ; fin de la femme sublimée. Ready-made aided HOO Q). Désacralisation : on se déplace de l'esthétique au verbal ; on se met à parler là où il faudrait regarder. Duchamp défait le nœud platonicien entre beauté/idée/amour ; il veut nous ramener sur terre plutôt que nous amener dans le ciel. [...]

[...] Le Néo-platonisme dans l'art et la réplique de Duchamp L'anoblissement de l'Art remonte à Vasari et au quattrocento (cf fiches sur Danto ;modèle vasarien). Vasari codifie l'art de la Renaissance/ invente la perspective appuyée sur des procédés mathématiques. En 1563, il fonde l'Academia del Disegno à Florence. Très forte influence platonicienne, véhiculée par des figures comme Marcile Ficin, Pic de la Mirandole Tout un destin métaphysique de l'Art se constitue. Le néo-platonisme fonde notre histoire de l'Art en Occident (allégories, nus, décors d'opérette Le néo-platonisme est réinvestit via les dialogues érotiques, comme le Phèdre, Le Banquet où se nouent une métaphysique comme doctrine des idées, une esthétique comme doctrine du beau et une érotique comme doctrine de l'amour. [...]

[...] Le nu= type de représentation antique très codifié qui consiste à désexualiser la nudité. Elaboré d'aprs une référence statuaire : la Vénus de Cnide de Praxitel au IV av JC-. Le nu est aussi très représenté ds la religion chrétienne : il représente le corps dépouillé, Saint et non-sexualisé (ex St Jérôme partant nu dans le désert). Nudus nudum Christum sequi Réponse de Duchamp. Il connaît très bien cet arrière plan artistique. La Fontaine convoque l'arrière-plan mythologique pour le dégrader : bataille où l'on passe du noble à l'ignoble. [...]

[...] L'Ecole d'Athènes (1516) de Raphaël célèbre la gloire philosophique antique : l'artiste a une vocation métaphysique au même titre que le philosophe. L'Art renaissant veut se placer dans une dimension céleste et renonce à l'imperfection terrestre. Par exemple, les nus perdent leur dimension sexuelle et charnelle. L'amour est idéalisé et l'amour charnel est refoulé (il est donc là sans être là). Cf La naissance de l'Amour de Botticelli. La Vénus terrestre est refoulée par la Vénus céleste. Symbolique très forte, la chevelure au vent > chez Ovide évoque la passion amoureuse. [...]

[...] L'amour comme passage vers les idées. Notre âme a contemplé les Idées avant sa venue sur terre : son destin consiste à remontrer vers le topos intelligible. L'amour est le moteur de ce retour : elle appelle l'âme à se resouvenir des idées. L'amour est rendu métaphysique par la contemplation du beau, qui, dans le sensible, nous entretient de l'idée. Le beau est l'éclat de l'idée (au sens de gloire) qui fait aimer l'Idée. EROS-KALOS- EIDOS sont inséparables car la contemplation du beau est un appel au voyage métaphysique. [...]