Un spécialiste renommé de l'art primitif raconte l'expérience singulière qu'il a vécue au cours d'une expédition en Afrique. Ayant demandé à des pygmées de tuer une gazelle, il put les surprendre avant l'aube occupés à dessiner par terre l'animal qu'ils devaient chasser ; puis, quand le soleil parut, il vit un pygmée lancer une flèche sur le dessin de la gazelle. Pour ces primitifs, donc, le schéma est l'expression d'un désir et en même temps il en représente l'assouvissement : il croit que l'animal subit nécessairement le même sort que son image (...)
[...] L'exécution de ces oeuvres constitue une utilisation subtile des aspérités pariétales L'artiste sorcier Pour l'homme primitif il ne s'agit pas d'un divertissement désintéressé, tout au contraire il identifie à l'image peinte la présence réelle et concrète de l'animal qu'il doit chasser et qui sera sa proie. Pour cela il lance sa flèche sur le dessein de l'animal, comme dans l'épisode dont nous avons parlé précédemment, ou se borne à peindre la flèche sur le corps de l'animal, comme dans la grotte de Niaux, sur le versant français des Pyrénées : nous pouvons être certains, donc, que toutes ces représentations avaient pour fonction exacte de rendre la chasses propices ; c'était un rite magique, présidé par le sorcier, qui, probablement, était aussi celui qui exécutait ces peintures, au même titre qu'il peignait les corps des chasseurs. [...]
[...] Elles présentent une grande similitude avec les peintures de la même région (grottes de Font-de-Gaume et des Combarelles en Dordogne, de Pair-non-Pair en Gironde, etc.) La fin du paléolithique En Italie deux localités ont laissé des vestiges très importants d'art paléolithique : les grottes de Levanzo, dans les îles Egadi, et celles d'Addaura, près de Palerme. Là sont incisées, gravées ou peintes, des images d'animaux et d'hommes, au tracé alerte et mouvant, qui évoque par certains aspects les peintures rupestres du Levant espagnol. Toute la zone orientale de l'Espagne est riche en peintures remontant à la fin du Paléolithique et au Mésolithique : il s'agit de scènes denses et mouvementées qui dénotent un goût marqué pour le style narratif ; elles représentent avec brio et fantaisie des épisodes de chasse et de guerre. [...]
[...] La peinture de cette époque, exécutée d'abord avec les doigts, et ensuite avec des pinceaux rudimentaires en plumes ou en bois, présente une variété de couleur limitée qui comprenait le noir, blanc, rouge, jaune et le brun ; on les obtenait avec des poudres de carbone, du carbonate de chaux, des craies et des ocres de diverses tonalités, dilués dans des substances grasses ou des sèves végétales Les images d'animaux Comme nous l'avons vu, la simplicité des moyens techniques n'exclut pas la qualité des résultats obtenus dans le rendu des animaux sauvages, en lutte ou en repos, étonnants par la finesse et l'acuité de l'observation. L'homme préhistorique, se consacrant à la chasse, la pêche et la récolte des fruits, est devenu artiste par son observation naïve et vigoureuse du monde qui l'entoure et par sa surprenante liberté d'expression. Il suffirait de se rappeler l'imposante décoration d'une des plus anciennes et des plus riches grottes de l'âge paléolithique : celle de Lascaux en France, découverte par hasard en 1940. [...]
[...] L'âge paléolithique. Sur les sombres parois des grottes, les hommes d'il y a quarante milles ans ont laissé le témoignage de leur vie aventureuse de chasseurs et de nomades L'art, il y a quarante milles ans Les premières manifestations artistiques peuvent remonter à environ quarantes mille ans avant Jésus-Christ. C'était alors la pleine période paléolithique (caractérisée par des outils de pierre faits de simples éclats) et il est possible de suivre l'évolution de l'art de cette époque à travers la période néolithique (pendant laquelle l'homme apprend à polir la pierre) jusqu'à l'époque historique, c'est-à-dire celle qui nous laisse des documents écrits d'un peuple. [...]
[...] Comme les pygmées, les chasseurs de l'Âge de Pierre dessinèrent probablement d'abord sur le sol la silhouette stylisée des bêtes sauvages qu'ils s'apprêtaient à traquer mais l'eau et le vent les effaçant, ils les exécutèrent dans les grottes où ils réunissaient pour leurs cérémonies. À travers ces signes, qui, liés aux rites et à la croyance religieuse, étaient un instrument de magie efficace, l'homme découvrit le merveilleux langage de la peinture Les premières sources d'inspiration La chasse était pratiquement la seule activité de l'homme primitif ; afin de faciliter sa recherche de moyens de subsistance, il perfectionna ses armes, qu'il apprit à tailler dans l'os, la corne, le bois et naturellement dans la pierre. [...]
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