Françoise Parfait, en plus d'être une des plus grandes spécialiste de l'art vidéo, est professeure des Universités en Arts et médias à Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) Centre Saint Charles, en Art contemporain et Nouveaux médias à la Faculté des arts au sein de l'Université de Picardie Jules Verne à Amiens. Elle est aussi responsable du Master Recherche Arts et Médias numériques à Paris 1. De plus elle est critique, artiste, commissaire d'exposition et membre fondatrice du collectif Suspended spaces (2007), une plateforme de recherche en arts qui s'intéresse à des espaces géopolitiques hérités de la modernité dont l'histoire et le devenir sont « incertains ». Elle a publié de nombreux textes sur la vidéo, les images temporelles et leur réception, en plus de l'ouvrage ici présent (catalogue Collection Nouveaux Médias/Installations, Centre Pompidou / Musée national d'art moderne, 2006 ; catalogue David Claerbout - The Shape of Time, JRP/Ringier, 2008 ; Petite Fabrique de l'image, (Fozza, Garat) Magnard, Paris 1988 ; la revue scientifique « Champs Visuels »...)
[...] L'ouvrage est édité à Paris, aux Éditions du Regard en 2001 et fait 366 pages, il a été réédité en format poche, dans les mêmes éditions, en 2007 et fait 380 pages. Les Éditions du Regard sont spécialisées dans l'édition de livres traitant du champ esthétique de façon très large au XXème siècle et elles constituent l'un des fonds éditoriaux les plus significatifs sur la culture contemporaine. Le chapitre s'inscrit dans une table des matières très large, tentant de définir l'art vidéo dans toute son ambiguité. [...]
[...] Par leur démarche, les artistes-vidéos tendent à inverser les lignes directrices de l'imagerie de média pour la mettre au service du public et non plus l'inverse. Faudrait-il réinjecter, dans le champ de l'art, des doses de réel dont il a parfois oublié l'existence, confiné qu'il peut être sur des postures narcissiques et individualistes, et lui permettre de retrouver les énergies et les motivations liées à l'urgence de rendre les choses du monde perceptibles et moins confuses ? (p. 336) Et à partir de quand une image constitue-t-elle un document ? [...]
[...] sont Woody Vasulka avec Art of Memory (1987), Vera Frankel avec Body Missing (1994), Johan Grimponprez avec Dial H.I.S.T.O.R.Y. (1997) et Ursula Biemann, Performing the Border (1999) pour leurs travaux sur l'archive en rapport avec l'histoire et la mémoire. Vasulka transforme l'archive en la faisant passer d'un état de document à un état de monument (p. 330), Frankel dans sa tentative de réunir un nombre important d'archives remet en cause le document brut Elle montre (désigne du doigt), l'image documentaire pour dire que, dans la lecture et l'interprétation, il y a un corps, un sujet et une histoire. [...]
[...] Est-ce du ressort de l'art que de s'attaquer à l'archive en tant que lieu du discours, domaine des choses dites comme le nomme Michel Foucault ? D'après Bernard Valade, L'archéologie pratiquée par Foucault consiste ici en une mise au jour des couches sédimentaires d'un savoir que l'on tient pour constitué sous l'égide du sujet, et qui est en fait un champ d'historicité [ . ] libre de toute activité constituante, affranchi de toute référence à une origine ou à une téléologie historico-transcendantale, détaché de tout appui sur une subjectivité créatrice Elle conduit à déchiffrer des textes pour y déceler une pluralité de niveaux, et à interroger des discours pour y découvrir les mouvements secrets de la pensée. [...]
[...] François Albera dit que l'éternel présent de l'électronique a tendance a oblitérer tout activité de perception susceptible d'alimenter la mémoire Françoise Parfait use de cette citation pour rappeler que l'histoire que l'on a le plus souvent intégrée et apprise n'est possible que grâce aux archives, aux textes et divers témoignages rapportés, nous n'avons pas été témoin et même si nous l'avons été, l'histoire n'est remémorable que par impressions et sentiments que nous en avons. L'histoire telle qu'elle s'écrit à partir des médias fonctionne sur le même principe, il y a une dispute entre la réalité et les artifices utilisés pour la représenter. La vidéo est soucieuse du présent, elle est évanescente par nature tout comme l'histoire et la mémoire, elle est la plus apte à l'écrire. Voilà pourquoi l'école documentaire s'est emparée de ce médium pour tâcher de remettre en quelques sortes le rapport à l'histoire dans son droit chemin. [...]
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