Le jardin urbain au XVIIIe siècle, Jacques Carré, jardin public urbain, nouveau style paysager, Grande-Bretagne, pleasure-gardens
L'article Le Jardin urbain au XVIIIe siècle, a été écrit par Jacques Carré et publié dans le Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, n° 51, 2000.
L'auteur se spécialise dans l'histoire culturelle et sociale britannique des XVIIIe et XIXe siècles.
Il va exercer depuis 1993 à l'Université de la Sorbonne Paris IV jusqu'en 2010. Son goût et son intérêt pour le système anglais vont le conduire à être codirecteur de l'Équipe du Centre d'études urbaines dans le monde anglophone de 1994 à 2010, il sera aussi membre du jury de l'Agrégation d'anglais, mais surtout il va publier un très grand nombre d'ouvrages en français, ainsi qu'en anglais, traitant différentes questions sur des thèmes comme la sociabilité, la pauvreté, la charité, les prisons, les hôpitaux, ou l'histoire de l'art en Grande-Bretagne.
[...] L'auteur conclut sa démonstration, il reprend les grands traits principaux qui opposent jardin urbain et jardin privé. Il souligne l'appartenance du jardin paysager au monde des élites, le considérant comme un idéal classique, projetant des images arcadiennes d'harmonie sociale, contrastant avec une ville marchande et non apte au loisir. C'est à partir de 1820 que le style paysager va se métamorphoser où plutôt se réinventer afin de devenir un style associé à l'aménagement des jardins urbains et grâce aux Victoriens, les jardins publics vont désormais avoir une place privilégiée dans la ville, aux oubliettes la réputation sulfureuse qu'ils avaient jadis. [...]
[...] Carré pose alors la problématique suivante : le rapport ambigu entre le jardin public urbain et le nouveau style paysager. Afin de développer ses idées, l'auteur propose dans une première partie, d'énumérer les différents types de jardins et de les caractériser. Puis, il s'occupera à définir le statut culturel, social, mais aussi juridique des jardins, en s'attardant notamment sur les pleasure-gardens, en guise d'exemple. Finalement Carré, essaiera de comprendre le rapport entretenu entre les élites de l'époque et les jardins publics et dans un deuxième temps, il signalera l'absence de témoignages abordant le point de vue esthétique des jardins urbains. [...]
[...] Les squares, qui avaient pour but de sublimer les demeures, étaient ornés souvent de parterres ou d'espaces gazonnés géométriques entourant parfois une statue. Finalement il revient sur le statut ambigu des parcs royaux, en effet certains étaient restés à l'état de prairies négligées et lors de l'invention du style paysager des avis divergèrent quant à les laisser dans leur état naturel ou non. Il cite le journaliste américain James Ralph à propos des diverses opinions Pour finir, Carré parle de cet aspect esthétique qui est très souvent oublié des différents témoignages de l'époque sur les jardins. [...]
[...] Plusieurs auteurs donnent des exemples de ce qui se déroulait dans ces jardins au XVIIIe siècle, notamment Daniel Defoe dans son A Tour throught the Whole Island of Great-Britain. Les pleasure-gardens, étaient sans doute les lieux où moyennant argent, il était possible de solliciter tous les sens. Mais d'après certains moralisateurs, ceci n'était pas envisagé comme quelque chose d'honorable, bien au contraire. En contrepartie, une analyse plus récente faite par Miles Ogborn, dans Spaces of Modernity : London's Geographies décrit les jardins urbains de Vauxhall comme des lieux de modernité. [...]
[...] Leur morphologie, simple, des allées rectilignes, plantées d'arbres, avait pour but la promenade des habitants ou visiteurs. Pour expliquer l'absence d'esthétisme de ces lieux, il explique que la ville était perçue comme un lieu de travail et donc il aurait été paradoxal d'y voir un endroit de loisir. Les squares quant à eux avaient plus une fonction décorative que de promenade, en effet ils étaient associés au développement immobilier et mettaient en valeur les demeures qu'ils entouraient. Un autre type de jardins, plus particuliers, étaient des espaces privés, mais cependant souvent ouverts au public, offrant, une promenade aux usagers, ils étaient notamment la propriété des Inns of Court, sorte de collège de formation pour les avocats. [...]
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