Le Commerce du tableau à Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Patrick Michel, arts décoratifs, beaux-arts, marchands-merciers, commandes royales, porcelaine asiatique, peinture de chevalet, marchands-experts, marchands parisiens, ventes publiques, fiche de lecture
Les XVIIe et XVIIIe voient en France le développement de l'absolutisme, avec une centralisation des pouvoirs qui atteint son paroxysme sous le règne personnel de Louis XIV (1661-1715). Le pays se modernise, investit dans ses infrastructures de transports (voirie, ports, routes maritimes…), son économie se développe et pose les bases du capitalisme libéral, développé pendant tout le XIXe siècle, par les travaux de Fénelon, John Locke ou encore Arthur Young. Ce phénomène est partagé, à divers degrés, par l'ensemble de l'Europe occidentale.
Le commerce de l'art mute profondément, accélérant l'émergence d'un marché d'offre apparu dès le XVe siècle au détriment d'un marché de commande qui perdure bien au-delà de la période couverte par "Le Commerce du tableau à Paris". Si la remarquable somme de Patrick Michel titre "dans la seconde moitié du XVIIIe siècle", son étude se base sur des phénomènes existants au XVIIe siècle et il s'intéresse au XVIIIe dans sa globalité. Elle témoigne de la naissance de nouveaux acteurs économiques du marché de l'art français ainsi que d'une définition de plus en plus précise du rôle de chacun d'entre eux, rôle qui tend à se fixer.
[...] Cochin, Paris eau-forte, 12,5cm x 7,9cm, Paris, B.n.F. Fig : Autoportrait, Jean-Baptiste Pierre Le Brun huile sur toile, 131cm x 99cm , collection privée Fig : La visite de l'amateur dans une vente publique, frontispice du catalogue de la vente Quentin de Lorangère, Charles-Nicolas Cochin, Paris eau-forte, 12,5cm x 7,9cm, Paris, B.n.F. Fig : Catalogue des tableaux, figures de bronze, de marbre, et de terre cuite par Le Quesnoy et autres Maîtres ; des Porcelaines et autres effets curieux du Cabinet de Par P. [...]
[...] Sources historiques : Statuts, ordonnances et règlemens de la communauté des maistres de l'art de peinture & sculpture, graveure & enluminure de cette ville & fauxbourgs de Paris [ ] Avec les sentences et arrests donnez en conséquence, tant de la jonction de l'Académie, contracts passez que vérification d'iceux, Paris conservé à la Bibliothèque nationale de France, disponible en ligne, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3041549z Lettres patentes du Roy qui approuvent et confirment les nouveaux statuts de la communauté des peintres et sculpteurs de l'Académie de Saint Luc, de la Ville de Paris [suivi de] Nouveaux reglemens accordez aux directeurs, corps & communauté de l'Académie de Saint Luc, des arts de peinture, sculpture, gravûre, dorure, marbrerie, desseins lavez de coloris sur toutes sortes de papiers, toiles, canevas & autres choses sur lesquelles le pinceau peut & doit employer de la couleur, soit en huile ou en détrempe, dans l'étendue de la ville, fauxbourgs & banlieue de Paris, Paris Ancienne cote INHA : 8 D 3146, numérisé en 2005, disponible en ligne, URL : http://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/1711 « Déclaration du roi, portant règlement pour les Frippiers-Brocanteurs, donné à Versailles le vingt-neuf Mars mil sept cent soixante-dix-huit », dans Recueil de règlemens pour les corps et communautés d'arts et métiers, commerçant au mois de février 1776, Paris, Conseil d'état p.245, conservé à la Bibliothèque nationale de France, disponible en ligne, URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30417346/f249.image.r=d%C3%A9clarati on%20royale%2029%20mars%201778%20frippierbrocanteur Monographies GLORIEUX Guillaume, À L'Enseigne de Gersaint. Edme-François Gersaint, marchand d'art sur le pont Notre-Dame (1694-1750), Champ Vallon, éd. [...]
[...] L'amateur et le collectionneur ne peuvent plus exister sans marchand-expert qui va les conseiller dans leurs achats. De plus, cette activité crée un revenu supplémentaire et permet d'influencer le goût des clients. Les ventes publiques étaient la principale forme du commerce des tableaux. À Paris elles étaient placées sous le contrôle officiel de l'huissier- priseur. Ce personnage différencie le système français des ventes publiques des systèmes anglais et hollandais. En Angleterre les ventes étaient libres et organisées par le propriétaire de la salle de vente. [...]
[...] Le premier date du 23 novembre 1688, le second du 3 juillet 1692[18]. Deux tarifs étaient applicables : si le tableau est encadré, la taxe dépend de son estimation. Si non, de son poids Ces biens étaient considérés au XVIIe comme des articles de mercerie, catégorisation qui n'évolue pas au XVIIIe et pousse à s'interroger sur la pertinence d'une étude isolée du tableau, qui n'apparaît alors que comme un élément décoratif ou objet de collection de plus. L'auteur étudie en fin d'ouvrage la question du prix des tableaux. [...]
[...] Le fonds de François Joullain est majoritairement composé de dessins et d'estampes : « ce sont les dessins (805 feuilles) et les estampes (plusieurs milliers) qui constituaient la part la plus importante et la plus précieuse des objets laissés par le marchand ».[26] II. Qui vend, qui achète ? Patrick Michel accorde une attention toute particulière aux vendeurs à leurs relations avec les acquéreurs évoquant le développement des « intermédiaires » A. Un large panel de vendeurs Le premier constat que Patrick Michel tire de son étude est l'hétérogénéité de la population marchande[27]. Il offre une classification chronologique qu'il corrèle de ses propres mots arbitrairement[28], avec une répartition par type d'acteur et de pratique marchande. [...]
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