Le théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle est appelé théâtre classique parce qu'il répond à un ensemble de règles inspirées du théâtre antique. Le théâtre classique a été codifiée dans une série d'écrits théoriques publiés après 1650, suite aux critiques et discussions autour de la pièce du Cid (1638). Les théoriciens sont tous des contemporains d'Aristote. Le premier ouvrage de référence est « la pratique du théâtre » de l'abbé d'Aubignac publié en 1657, puis le Discours des trois unités, d'action, de jour et de lieu de Pierre Corneille, publié en 1660. Boileau, (1636-1711) dans L 'Art Poétique (1674), résume ces contraintes en vers:
Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
[...] (figure de la soustraction par excellence, réduire un énoncé au minimum de sons sens) L'ellipse du palais à volonté en fait un outil efficace parce que la lecture du décor n'est pas brouillée par une multiplication de signes descriptifs ou anecdotiques. Tous les autres signes du visible qui pourraient identifier un espace sont supprimés. L'unité de lieu est donc comprise comme une unité du décor visible. L'ellipse du visible laisse imaginer au spectateur une infinité de lieux possible. Le décor tragique a donc recours à l'imagination pour passer du sens littéraire au sens figuré du visible. La mimesis est donc le produit d'une opération de transposition et non de production du réel. [...]
[...] L'idéal du théâtre classique veut que le temps de l'action corresponde au temps de la représentation. En un lieu : l'unité de lieu Toute l'action doit se dérouler dans un même lieu. Cette règle a connu une évolution vers une plus grande rigueur après 1645. Auparavant, l'action pouvait avoir lieu dans différents lieux d'un même lieu d'ensemble, une ville par exemple. Par la suite, l'unité de lieu s'est resserrée autour d'un lieu unique représenté par la scène. En une intrigue : l'unité d'action Tous les événements doivent être liés et nécessaires, de l'exposition jusqu'au dénouement de la pièce. [...]
[...] Selon Corneille, la mise en pratique de la règle d'unité de lieu était inconfortable, pour ne pas dire impossible». Il a donc proposé un élargissement du lieu afin de respecter la règle de vraisemblance. Le théâtre idéal pour Corneille est un palais à volonté. Les nouvelles règles de la tragédie ne pouvaient plus accepter les codes de représentations du décor à compartiment de l'antiquité. On trouve depuis le XVIIème siècle, sur scène, un point de vue unifié, une seule perspective conforme à la règle de lieu. [...]
[...] Le décor du superbe palais utilise la perspective et la décomposition de l'espace représenté en différents plans de châssis frontaux que le théâtre à l'italienne avait inventées, au XVIème siècle. Dans sa réalisation, c'est un décor à l'italienne, mais pas dans son fonctionnement matériel puisque le décor est fixe et tout grand changement est interdit. Le palais à volonté est un objet en-soi qui ne renvoie à aucune réalité d'architecture, mais, qui, pourtant, ressemble à un palais. Le palais à volonté ne cherche pas à créer l'illusion du vrai, sinon d'un lieu fictif par définition, qui ne copie aucun palais en particulier. [...]
[...] Théâtre classique, seconde moitié du XVIIème siècle 1. Origine et auteurs Le théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle est appelé théâtre classique parce qu'il répond à un ensemble de règles inspirées du théâtre antique. Le théâtre classique a été codifié dans une série d'écrits théoriques publiés après 1650, suite aux critiques et discussions autour de la pièce du Cid (1638). Les théoriciens sont tous des contemporains d'Aristote. Le premier ouvrage de référence est la pratique du théâtre de l'abbé d'Aubignac publié en 1657, puis le Discours des trois unités, d'action, de jour et de lieu de Pierre Corneille, publié en 1660. [...]
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