Peinture orientaliste, Alhambra, orientalisme, turqueries, chinoiseries, style
L'orientalisme est né en Occident au XVIIIème siècle et s'est développé majoritairement en France et en Angleterre durant le XIXème siècle, en se propageant notamment grâce à la mode des turqueries ou encore des chinoiseries. C'est vers la fin de ce siècle qu'il s'étendit à une grande partie de l'Europe, avec notamment l'Italie et l'Espagne. L'orientalisme n'est pas une école, il ne s'apparente pas plus à un style. Il s'agit principalement d'un lien iconographique existant entre les œuvres représentant des paysages, des scènes ou des portraits orientaux . En publiant Les Orientales, Victor Hugo a eu un rôle majeur dans le développement de ce mouvement artistique au XIXème siècle. Il fut rapidement suivi par d'autres auteurs, dont Washington Irving et François-René de Chateaubriand. Ce mouvement n'est cependant pas cantonné à la littérature. Il s'étend à tous les arts, dont la peinture, témoignant d'un véritable engouement pour l'Orient. Les artistes se sont donc mis à voyager à travers l'Orient, tels Delacroix l'avait fait au Maroc en 1832. De leurs déplacements, ils rapportent une nouvelle culture, une nouvelle vision du monde, mais également de nouveaux thèmes artistiques.
[...] Diversité des thèmes Si la diversité des courants artistiques et la diversité des techniques démontrent déjà largement que les représentations de l'Alhambra s'inscrivent dans le style orientaliste, la diversité des thèmes renforce plus encore cette appartenance. La plupart des peintres orientalistes ayant voulu représenter l'Alhambra l'ont fait de manière directe, c'est-à-dire qu'ils ont mis au centre de leurs œuvres les monuments de l'Alhambra, ainsi que ses différentes salles et jardins. Le thème le plus récurrent semble donc être la représentation architecturale du palais. La Cour des Myrtes est sans doute l'un des lieux les plus représentés par les peintres orientalistes s'intéressant à l'Alhambra. On la retrouve notamment chez José Maria Lopez Mezquita[3]. [...]
[...] L'art pictural oriental concerne en réalité la calligraphie et les mosaïques, l'Islam interdisant les représentations d'êtres humains ou d'animaux. L'art plutôt abstrait de l'Orient ne transparaît pourtant en aucun cas dans le style orientaliste. Si ces représentations n'ont rien d'abstraites, elles regorgent également d'autres concepts occidentaux qui sont accentués par la présence de clichés, révélant leur propre conception du monde arabo-musulman. Ils font de ce monde un endroit rêvé, presque imaginaire, en l'apparentant à un paradis. Musique entêtante, architecture parfaite, végétation colorée et abondante, calme, sérénité, tout semble contraire au monde occidental. [...]
[...] Des courants artistiques différents, des techniques picturales variées et une multitude de thèmes représentent le monument et son histoire dans les œuvres des artistes depuis le XIXème siècle. Cette diversité témoigne du caractère orientaliste des œuvres, mais aussi d'une volonté réelle de la part des différents artistes de l'époque, aussi bien dans la peinture que dans la littérature, de vouloir voyager vers d'autres contrées. Ces contrées se trouvent en Orient. Ainsi les peintres, tout comme l'ont fait les écrivains, se sont lancés à la poursuite de cet Orient, de ses différences, des ses couleurs, de sa lumière et de ses attributs. [...]
[...] html?nnumid=81375 MUSEE DES BEAUX ARTS, ROUEN: http://www.rouen-musees.com/Musee-des-Beaux- Arts/Les-collections/Le-salon-Le-Massacre-des-Abencerages-109.htm Lynne Thornton, Les Orientalistes : peintres voyageurs, ACR Poche Couleur, Paris p Edward Said, L'Orientalisme : l'Orient créé par l'Occident, éditions du Seuil, Paris José Maria Lopez Mezquita, La Cour des Myrtes, huile sur toile x 108 cm, Musée des Beaux Arts, Grenade. Manuel Gomez-Moreno Gonzalez, L'expulsion des Morisques de Grenade, Huile sur toile x 111 cm Collection de la Caja de Ahorros de Grenade. Washington Irving, Les contes de l'Alhambra, Editions Phébus, Paris François-René de Chateaubriand, Les aventures du dernier Abencérage, Editions Gallimard, Paris Washington Irving, Les contes de l'Alhambra. Légende de la rose de l'Alhambra. p François-René de Chateaubriand, Les aventures du dernier Abencérage. p. [...]
[...] La lumière joue elle aussi un rôle important dans cette volonté de dépaysement. Elle aussi plus chaude et chatoyante, elle crée dans les peintures orientalistes du XIXème des contrastes plus nets, se distinguant des peintures traditionnelles, plus sombres. L'œuvre de Mariano Fortuny, La Cour de l'Alhambra, illustre parfaitement ces jeux de lumière, avec un fort contraste entre le rayon de soleil qui traverse la cour, l'intérieur du palais plongé dans la pénombre et le renfoncement dans le mur, lui aussi ombragé. [...]
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