Si vous deviez améliorer la muséologie en France ou si vous souhaitiez la modifier, que feriez-vous dans ce sens ?
Comment attirer un plus grand nombre de personnes dans les musées, particulièrement les jeunes ?
[...] Et les projets sont maintenant plus ambitieux, avec le recours à la réalité virtuelle pour entrer dans une expérience totalement immersive. Avec le risque, évidemment, que l'expérience supplante la rencontre avec l'œuvre elle-même. Une dérive qui peut conduire au meilleur : par exemple la reconstitution d'œuvres détruites par le temps grâce à la réalité augmentée, mais aussi au pire, se contenter de chausser des lunettes 3D et ne plus se déplacer au sein même du musée pour profiter de la visite. [...]
[...] La question d'améliorer la muséologie se pose effectivement. Dans un sens, elle peut paraître inutile, la fréquentation des grands musées nationaux ne fléchit plus en 2017, au contraire, elle augmente : pour le Louvre (8,1millions de visiteurs), y compris pour les plus petites instituions, comme le musée Delacroix de fréquentation). Le contexte douloureux des attentats qui ont frappé la capitale est passé et les visiteurs sont de nouveau au rendez-vous. Pourtant, la muséologie est toujours sujette à critiques et appelle à des renouvellements : comme le rappellent les professionnels de la culture, réunis en conférence à Paris en juin 2017 (« communicating the museum »), pour échanger autour de la question du musée du futur, ou les conclusions du colloque universitaire organisé sur la question du « musée du XXIe siècle », à l'université Paris 3 autour de François Mairesse, en juin 2017. [...]
[...] Rappelons celle proposée par Guillaume Kientz, conservateur au musée du Louvre, et qui peut tout à fait se développer ailleurs : dans la lignée de « Nuit Debout », il s'agit de sortir des murs du musée, de réunir les spectateurs à l'extérieur, en séance publique, et d'engager une discussion autour d'une thématique définie. On bascule alors dans une logique de « musée éphémère » où chacun s'approprie le lieu, participe à sa définition et contribue à élaborer le cadre de sa mission culturelle. La démarche est tout autant politique que culturelle, par ailleurs, et elle ne consiste pas seulement à un simple échange verbal entre le public et les représentants du musée. [...]
[...] L'usage du numérique Dans le cadre de la révolution numérique que nous connaissons depuis une vingtaine d'années, il devient évident que le renouvellement de la muséologie empruntera de plus en plus aux NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication). Dans ce registre, les projets sont multiples et les innovations à venir innombrables. Rappelons celui initié par Google de construire un espace muséal virtuel et total, le Google Art project, qui associe près de 430 institutions de plus de 40 pays (dont 26 françaises), pour proposer un accès à plus de 40.000 images en haute-définition. Le projet permet, en outre, de visiter virtuellement les lieux. [...]
[...] Une obligation qui est d'ailleurs inscrite dans la loi de 2002, relative aux musées de France qui doivent inscrire leurs actions dans le sens de valeurs fondamentales. Muriel Molinier en rappelle deux : améliorer l'accessibilité, pas seulement physique, mais aussi au contenu avec une meilleure médiation entre l'institution et son public. Le musée de la cloche et de la sonnaille d'Herepian (Languedoc-Roussillon) propose ainsi des parcours ouverts aux aveugles, en plaçant sa collection dans des vitrines ouvertes où tout peut être touché ; améliorer le bien-être du public, en ce qui concerne l'accueil de cette population, le musée se doit d'être un espace convivial, où, le temps de la visite, on met ses problèmes du quotidien de côté et on apprécie le moment : basculer dans un « réenchantement du monde », selon les mots du philosophe Marcel Gauchet. [...]
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