Ce commentaire d'image, réalisé dans le cadre d'un cours d'histoire de l'art, offre une analyse détaillée du tableau "La liseuse à la fenêtre" de Vermeer.
[...] La toile dans son ensemble, mystérieuse, semble avoir pour objectif de stimuler l'imagination du spectateur. Plusieurs historiens de l'art ont interprété la scène comme la lecture d'une lettre d'amour, pensant que les pommes au premierplan étaient une représentation du pécher originel. Une analyse radiographique récente de l'œuvre tend à valider cette théorie, cette dernière ayant montré qu'un tableau de cupidon siégeait initialement à la place du long rideau vert. [...]
[...] Vermeer est un peintre dont les œuvres plus que la vie sont passées à la postérité. Sa production artistique, faible d'un point de vue quantitatif, ne semble pas avoir répondu à la demande de commanditaires. La Liseuse à la fenêtre est la première toile d'un ensemble de six tableaux du peintre représentant des femmes à différents stades de leurs relations épistolaires. Retracer l'historique de ses propriétaires est difficile, mais le tableau est acquis par le roi de Pologne Auguste III en 1742, et attribué à Rembrandt jusqu'en 1862. Il est aujourd'hui exposé à Dresde. [...]
[...] Le Nord de la région est en effet gagné par la réforme calviniste et il obtient son indépendance politique vis-à-vis de la couronne d'Espagne profondément catholique. Alors que le protestantisme devient religion dominante, véhiculant de nouvelles valeurs sociales et familiales telles que la sobriété et la simplicité ; le XVIIe siècle néerlandais représente également un âge d'or économique. Alors que le commerce maritime du pays se trouve en situation d'hégémonie mondiale, la bourgeoisie marchande devient classe dominante. C'est dans ce contexte que Johannes Vermeer réalise cette toile en 1657. [...]
[...] La Liseuse à la fenêtre est une scène intime qui prend forme dans un monde clôt. La structure de l'œuvre, caractérisée par une multiplication des angles et des plans échelonnés, concoure à renforcer cette clôture. Seuls quelques éléments forment un lien avec le monde extérieur. Le tapis oriental, la coupe ornée de chinoiseries, et la chaise en arrière-plan sont issus de ce monde extérieur, rappelant la prospérité du commerce hollandais. Quant à la lettre et la fenêtre, ce sont des passerelles vers ce dehors, suggéré mais inaccessible au spectateur. [...]
[...] La jeune femme se tient face à une fenêtre ouverte surmontée d'une tenture pourpre. Néanmoins, cette fenêtre ne laisse rien deviner du paysage extérieur si ce n'est l'épaisseur du mur de la chambre. L'ouverture permet cependant à la lumière de nimber la pièce, tout en reflétant dans ses carreaux le visage flou de la jeune femme, multipliant les points de vue du spectateur sur elle. L'ensemble de la scène est légèrement caché par un long rideau vert satiné. Ce dernier, qui occupe tout le tiers droit du tableau, est peint en trompe-l'œil sur un plan situé au-devant de la scène. [...]
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