Cette oeuvre est conservée au Musée du Louvre dans la Salle Philippe Pot (nº 10), consacrée aux sculptures du XVe siècle de Bourgogne, Ile-de-France, Berry et Auvergne. Elle date du deuxième quart du XVe siècle et semble venir d'Artois. Elle a d'abord pris place dans l'abbaye bénédictine d'Etrun (Pas-de-Calais) avant de rentrer dans le commerce d'art à Arras. Retrouvée sur le territoire du IIIe Reich après la Seconde Guerre Mondiale, elle finit par être attribuée au Louvre par l'Office des Biens privés (sur proposition de la Commission de récupération artistique) en 1950. Ce haut-relief de forme rectangulaire est en pierre taillée calcaire et polychrome. Il mesure 0,81 mètre de haut sur 0,78 de largeur et 0,24 de profondeur.
La sculpture est visible sur trois côtés, la face arrière étant cachée par la cloison murale. Elle est éclairée par une immense fenêtre à droite, et à gauche par la lumière apportée par la verrière de la Cour Marly. Ainsi, l'œuvre est visible en lumière naturelle directe, ce qui fut très agréable pour son étude.
L'oeuvre présente deux scènes. A gauche nous voyons une religieuse du nom de Jehanne, agenouillée et les mains en prière, elle lève les yeux vers Dieu. Derrière elle un homme pose sa main sur l'épaule de la religieuse et l'invite à avancer : il la présente au Christ. Cet homme n'a plus de tête, mais il tient dans sa main gauche un agneau noir : nous pouvons donc affirmer que c'est saint Jean-Baptiste.
A leur droite nous voyons le Christ trônant sur un arc-en-ciel et les pieds posés sur le globe terrestre. Il a les bras levés et les mains ouvertes, montrant ses plaies. Il domine un tertre d'où surgissent trois petits corps ressuscitant. Il est entouré de deux anges soufflant dans des trompettes : les anges sonnent la fin du monde et l'avènement du Jugement Dernier.
[...] La perte de matériau est surtout située dans la partie inférieure du relief car c'est la partie qui supporte tout le poids de l'œuvre. Les personnages ne sont pas non plus épargnés : saint Jean-Baptiste a perdu sa tête, il manque au mouton son arrière-train et sa tête, la tête d'un des trois ressuscités a aussi disparu, de même que la main gauche du Christ. La religieuse a une partie importante de son manteau qui s'est détaché, ainsi que des pigments de son épaule. [...]
[...] Conclusion Ce haut-relief me semble très intéressant du fait de son assez bon état de conservation et des restes de polychromie qu'il présentait, néanmoins j'avoue avoir eu des difficultés pour comprendre les différentes étapes de polychromie à l'œil nu. Je n'ai malheureusement pas pu avoir accès au dossier de restauration de l'œuvre, qui m'aurait permis de vérifier si mes hypothèses sont correctes. Toutes les photographies ont été prises par moi-même au Musée du Louvre. Dans ce travail je me suis seulement aidée du dossier d'œuvre conservé au centre de documentation du département des Sculptures du Musée du Louvre. [...]
[...] Un simple travail de nettoyage et d'égalisation des teintes a peut-être été fait, dans le but d'harmoniser au mieux l'ensemble des repeints. Malheureusement, nous n'avons pas eu accès au dossier de restauration et tous nos propos sur la polychromie resteront à l'état d'hypothèses. Le fond, comme nous l'avons dit précédemment, était à l'origine jaune. Mais sur le pourtour des figures on remarque une couleur plus foncée, preuve d'un repeint. Cette couleur étant plus foncée que le jaune, elle n'a pas pu disparaître entièrement d'elle-même : c'est une preuve d'une restauration, probablement d'un léger décapage pour rendre l'œuvre plus claire. [...]
[...] Épitaphe d'une religieuse (Jehanne, morte en 1424) avec figuration du jugement dernier Identification Cette œuvre est conservée au Musée du Louvre dans la Salle Philippe Pot (nº consacrée aux sculptures du XVe siècle de Bourgogne, Île-de- France, Berry et Auvergne. Elle date du deuxième quart du XVe siècle et semble venir d'Artois. Elle a d'abord pris place dans l'abbaye bénédictine d'Etrun (Pas-de-Calais) avant de rentrer dans le commerce d'art à Arras. Retrouvée sur le territoire du IIIe Reich après la Seconde Guerre Mondiale, elle finit par être attribuée au Louvre par l'Office des Biens privés (sur proposition de la Commission de récupération artistique) en 1950. [...]
[...] Toutefois tous les repeints noirs n'ont pas été enlevés (ailes des anges, manteau de la religieuse), sans doute pour garder une trace des "restaurations" antérieures. En bas à droite, nous distinguons une lettre qui s'est sans doute détachée de la structure puis semble avoir été recollée. Par endroits on distingue une couleur marron clair (ou beige foncé), c'est peut-être l'adhésif qui a servi au collage ? Détail de l'inscription Conditions de conservation Le mot épitaphe vient du grec epitáphios, qui signifie qui se célèbre sur un tombeau Ce haut-relief semble avoir servi de pierre tombale ou dalle funéraire, cependant nous ne pouvons pas dire s'il était à l'extérieur ou dans une partie interne de l'abbaye d'Etrun (car cette dernière a été détruite à la Révolution). [...]
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