Manet, art, peinture, modernisme, impressionnisme, révolution picturale, réflexion, art engagé, réalisme
L'Exposition universelle de 1855 présente les créations, les innovations des arts et des industries nationales. Autrement dit, il s'agit d'une véritable valorisation des progrès d'une époque en pleine révolution industrielle.
À l'occasion de cette manifestation, le Palais des Beaux-Arts présente à la fois des oeuvres admises au Salon — pour les sections françaises et étrangères — et plusieurs rétrospectives de grands peintres, considérés comme des gloires nationales.
En marge du pavillon des Beaux-Arts, Gustave Courbet (1819-1877) a eu le droit d'édifier son propre pavillon, le « pavillon du réalisme ». Il y expose deux grandes toiles : L'Atelier du peintre : Allégorie réelle déterminant sept années de ma vie artistique, 1855 et L'Enterrement à Ornans, 1849.
Près de dix années plus tard éclate un scandale qui donnera lieu, après intervention de Napoléon III, à la création du Salon des refusés. En effet, en 1863, plus de cinq mille envois d'artistes sont refusés par le jury du Salon. Parmi ces artistes éconduits figure Édouard Manet (1832-1883). Il suscite le rire et la réprobation avec ses grands tableaux, impudiques et désinvoltes, comme Le Bain ou Le Déjeuner sur l'herbe, en 1863. Mais la démarche de Manet n'est pas singulière : elle se retrouve dans les intentions de nombreux artistes de la Modernité, qui décident de peindre en liberté totale, prenant alors le risque de déplaire à un public coutumier de l'art enseigné par l'Académie.
[...] A ses yeux, l'art traditionnel, reposait essentiellement sur une conception erronée. En d'autres termes, il avait la conviction que la représentation de la nature telle que nous la percevons était une façon de penser et de peindre incorrecte, puisque s'attacher à peindre ce que l'on voit consiste à omettre les êtres et les choses au profit de l'artificiel. Par exemple, Manet rejette les conventions enseignées à l'académie de la peinture du corps. En effet, l'école enseignait à peindre en clair-obscur sous une lumière latérale afin d'obtenir l'illusion de la solidité du corps. [...]
[...] Le jeu de clair-obscur disparaît dans son sens traditionnel au profit d'une peinture aux contrastes plus provoquants et plus dynamiques. Le sentiment qui se dégage de cette ?uvre est celui d'une réalité immédiate, le spectateur a l'impression de se trouver face à la scène. La composition même du balcon et de sa couleur verte et dense donne le sentiment général de se trouver devant une photographie. « L'intention d'un glissement où se perd le sens immédiat n'est pas la négligence du sujet, mais autre chose : il en va de même dans le sacrifice, qui altère, qui détruit la victime, qui la tue, sans la négliger. [...]
[...] de la peinture. Manet inscrivit un monde de recherches tendues dans la singularité? des sujets. Manet est à l'origine de l'impressionnisme ? C'est possible. Mais il se tint dans une profondeur étrangère à l'impressionnisme. Personne ne chargea davantage le sujet : sinon de sens, de ce qui, n'étant que l'au-delà? du sens, est plus que lui. » (Bataille, 1955). Cette citation de Georges Bataille illustre la dimension sacrificielle dans laquelle se positionne Manet. [...]
[...] Édouard Manet (1832 - 1883) - Dans quelle mesure le positionnement artistique du peintre engage-t-il une prise de position par rapport à son contexte historique ? Dans les années 1860, le cas Manet fit scandale. En effet, l'époque est à l'art « académique ». Comme le souligne E.H. Gombrich, la période qui suivit la Révolution française et qu'il nomme « la rupture dans la tradition », vit naître une transformation dans les conditions de travail des artistes. « La critique, les amateurs, les académies et la coutume nouvelle des expositions avaient concouru à accentuer la distinction entre l'Art avec un grand A et le simple exercice d'un métier » (E.H. [...]
[...] Les deux hommes allongés sur l'herbe ne regardent pas le spectateur, tandis que la femme nue, elle, tourne le regard dans une position désinvolte vers le spectateur. En arrière-plan, une femme dont le corps n'est caché que par un vêtement transparent, sort de l'eau. Ce qui a choqué dans cette toile ce n'est pas tant la présence de la femme nue dans la campagne en tant que tel ; mais plutôt le contraste entre la nudité de la femme et le caractère contemporain des hommes des vêtements des hommes qui sont assis à ses côtés. [...]
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