La date et les circonstances de la trouvaille ne sont pas exactement connues. La première mention de la croix apparait dans une courte note publiée par l'abbé Caneto en 1860 indiquant qu'elle se trouve alors dans l'église de Cologne, dans le Gers, sans autre précision concernant sa provenance. L'œuvre fut acquise par le musée de Cluny en 1863 par l'intermédiaire d'Anatole Dauvergne qui s'était rendu à Auch et avait rencontré l'abbé Caneto. C'est dans cette lettre manuscrite d'Anatole Dauvergne à Edouard Du Sommerard datée du 5 octobre 1862 et conservée dans les archives du musée de Cluny, qu'apparaissent quelques détails supplémentaires, l'œuvre aurait été trouvée deux ans auparavant, vers 1860 et donc très peu de temps avant sa publication par l'abbé Caneto, dans une sépulture du cimetière de Cologne. Elle aurait ainsi d'abord été déposée dans l'église, puis offerte par le curé à l'abbé Caneto, qui la vendit au musée de Cluny.
Plusieurs dessins sont conservés de la croix, dont un croquis au crayon dans les archives du musée de Cluny, et deux aquarelles au Cabinet des Estampes de la bibliothèque nationale, exécutées par Anatole Dauvergne lors de son séjour à Auch en vue de l'achat de l'œuvre par le musée de Cluny.
[...] Les procédés fondamentaux de cette technique sont[1] le cloisonné Il s'agir de la technique la plus ancienne, antérieure au Moyen Âge, utilisée dans l'Empire byzantin et en Occident, durant le premier Moyen Âge. L'émail est logé dans des alvéoles délimitées par de fines cloisons d'or fixées sur une plaque de métal peu épaisse, le plus souvent en or. (Une technique que l'on ne retrouve pas sur cette oeuvre ) et les émaux champlevés qui se développent au début du XIIe siècle en Occident et qui est une technique moins coûteuse. [...]
[...] Forme et fonction se superposent pour donner encore plus de poids à l'utilisation de ce reliquaire Iconographie et style a. * Symbolique de la croix Ce qui est intéressant dans cette croix reliquaire, ce sont les décorations au revers de la croix, à savoir, un Agneau Pascal, entouré de motifs stylisés représentant le soleil, la lune, et les étoiles, mais tout d'abord interrogeons-nous sur le motif de la croix. Les premières représentations de la croix ont été très difficilement acceptées par les chrétiens, car, selon les mots de saint Paul, elle était Un scandale pour les juifs et une folie pour les païens Ils préféreraient éviter la représentation de l'instrument de Jésus, en concentrant leur attention sur la gloire de la croix comme instrument de rédemption. [...]
[...] Ces précieuses marques ranimaient la foi et le courage des pèlerins et leur confirmaient qu'ils étaient sur le bon chemin. d. * Apparition des croix reliquaires en Occident L'apparition en Occident de nombreuses croix reliquaires filigranées à doubles traverses et aux extrémités fleuronnées est liée à la diffusion des reliques de la Vraie Croix rapportées des croisades. Le motif de croix à double traverse, d'origine byzantine avait été introduit en Occident dès le XIIe siècle, mais connut sa plus grande faveur avec la confection de ces croix. [...]
[...] Un exemplaire de ces croix est conservé dans le trésor de Conques. Pour le dessin en S du filigrane, la croix du cimetière de Cologne se rapproche surtout de celle de Berletta. Pendant des siècles, des pèlerins de toutes conditions, adultes isolés, ou en groupe, enfants en cortèges venant de toutes parts, convergeront vers les grands centres de pèlerinages. A partir du XV et XVIe siècles, la croix fut le principal support de ces signes gravés ou sculptés, attributs communs du pèlerin : bourdon, coquille accompagnés parfois d'autres motifs. [...]
[...] Cette association d'une croix et d'une boite d'orfèvrerie de même forme est tout à fait exceptionnelle, on ne connait pas d'autres exemples de croix enfermées dans un étui. Cette croix reliquaire parait, de plus étroitement étroitement inspirée d'exemples byzantins, de par sa forme et son décor de filigrane faits d'un seul fil aux motifs très simples, se rapprochant des croix de pèlerins. Cette croix reliquaire de la vraie croix et son étui reflète tous l'ingéniosité et le savoir-faire des artisans du centre de la France Bibliographie - TABURET DELAHAYE Elisabeth, Catalogue d'exposition, l'Orfèvrerie gothique au musée de Cluny, ed. [...]
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