Le document présenté ici est la une du « Petit Journal », un quotidien illustré qui est paru de 1863 à 1944. A ce titre, le journal en question aura accompagné l'ensemble de la IIIe République en France (1870-1940). Politiquement, ce journal est considéré comme Parisien, Républicain et Conservateur. Parallèlement, la figure de Marianne est un symbole républicain extrêmement important qui prend une place prépondérante dans la constitution avec le drapeau tricolore, la devise Liberté-Egalité-Fraternité mais aussi la Marseillaise.
[...] Compte rendu d'œuvre : Le petit journal, Samedi 21 février 1891 Le document présenté ici est la une du « Petit Journal », un quotidien illustré qui est paru de 1863 à 1944. A ce titre, le journal en question aura accompagné l'ensemble de la IIIe République en France (1870-1940). Politiquement, ce journal est considéré comme Parisien, Républicain et Conservateur. Parallèlement, la figure de Marianne est un symbole républicain extrêmement important qui prend une place prépondérante dans la constitution avec le drapeau tricolore, la devise Liberté-Egalité-Fraternité mais aussi la Marseillaise. [...]
[...] Elle vise également à pérenniser la forme républicaine des institutions face à des monarchistes toujours présents et de faire la synthèse des valeurs républicaines. Cette Marianne a donc vocation, tout comme une partie importante de la symbolique de la IIIe république et de ses enseignants « hussards », à crédibiliser la République comme forme viable de gouvernement alors même que les précédentes n'ont que peu résisté dans le temps. La crise de la République connue à la fin des années 1880 est donc l'occasion pour les républicains de l'époque de réinvestir le champ symbolique afin de légitimer encore ce système politique. [...]
[...] De plus, il est à noter que ce drapeau recouvre complètement son buste et ne laisse pas, comme il était parfois courant à l'époque, dévoiler le sein de la Marianne. Si la Marianne au sein dévoilé relève plus de l'imagerie antique de la République nourricière, ses représentations plus conservatrices lui préfèrent la corne d'abondance. Des symboles politiques importants dans un contexte de remise en cause des institutions républicaines La fin du XIXe siècle marque en effet l'émergence de la troisième République en France à la suite de l'effondrement du second empire suite à la bataille de Sedan en 1870 mais aussi à la suite de la Commune dont le ferment révolutionnaire a beaucoup inquiété les mouvements conservateurs de l'époque et préfigure d'ailleurs la révolution bolchévique de 1917. [...]
[...] Il est possible d'avancer que cette Marianne peut être considérée comme la version républicaine et conservatrice de cette figure symbolique. Plusieurs signes viennent en effet indiquer ce positionnement politique. Tout d'abord, le caractère sage de Marianne l'éloigne de certaines représentations plus guerrières qui visent, justement, à rappeler le caractère révolutionnaire de cette figure. Par ailleurs, le drapeau dans lequel elle est enveloppé, s'il laisse apparaître le bleu et le blanc, ne laisse pas entrevoir le côté rouge du drapeau, traditionnellement associé à la gauche. [...]
[...] Elle est d'ailleurs décrite à l'époque comme « la figure personnifiant le mieux la République ». A titre de conclusion, il apparaît que la création d'un buste officiel de Marianne dans une époque de crise de la IIIe République semble un moyen de resserrer les rangs des républicains face à la pression qu'a exercé le Boulangisme sur ces institutions. Parallèlement, réaffirmer cette figure permet de faire une synthèse avec les mouvements ouvriers plus à gauche et dont la République perçoit et traite mal les difficultés sociales. [...]
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