Au premier plan, un homme en robe de chambre, nous fixant de toute sa hauteur. Son visage est sévère, son expression figée. L'une de ses mains repose sur sa ceinture, l'autre, presque à la manière de Napoléon, est posée sur son torse, et l'un de ses doigts s'attarde sous la chemise blanche qu'il porte. Il n'est plus jeune et la vieillesse commence à faire son apparition : un début de calvitie, des rides, un double menton prononcé...
[...] Chez Balthus, cette passion pour la juvénilité est celle du moment bref et irrémédiable où l'être quitte l'enfance, où l'individu sort de la toute- puissance du désir pour l'âge de raison et la conscience de soi. C'est cela qu'a voulu fixer le peintre : ces gestes suspendus de l'enfance qui sonnent sourdement le deuil de son imminente disparition. -Jean Clair : Balthus est un grand classique de l'art moderne Propos recueillis par Éric Biétry- Rivierre (Figaro) 16/06/2008 Je vois les adolescentes comme un symbole. Je ne pourrai jamais peindre une femme. [...]
[...] Commentaire du portrait d'André Derain par Baltus Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus, André Derain Au premier plan, un homme en robe de chambre, nous fixant de toute sa hauteur. Son visage est sévère, son expression figée. L'une de ses mains repose sur sa ceinture, l'autre, presque à la manière de Napoléon, est posée sur son torse, et l'un de ses doigts s'attarde sous la chemise blanche qu'il porte. Il n'est plus jeune et la vieillesse commence à faire son apparition : un début de calvitie, des rides, un double menton prononcé . [...]
[...] C'est Pierre Colle, galeriste à Paris, qui commande ce Portrait d'André Derain en 1935. La galerie Pierre Colle exposait beaucoup de surréalistes, comme Dali par exemple. Ce tableau est peut-être une réaction au surréalisme grandissant : André Derain, que Balthus montre grand, fort et plein de défis dans le regard, montrerait avec sérieux aux visiteurs de la galerie amateurs de surréalisme que la peinture figurative, loin d'avoir été écrasée par la vague surréaliste, est bien vivante et qu'elle a des artistes qui reprennent son flambeau. [...]
[...] Il a le regard froid et dur de l'homme important qui défie celui qui le surprend de trouver quelque chose d'immoral dans cette situation. Et c'est le spectateur qui le surprend, c'est lui qu'il regarde droit dans les yeux et fixe avec cette intensité menaçante. Il est grand et bien campé sur ses pieds, il nous fait face avec assurance. Le titre du tableau est source de beaucoup de questions aussi : pourquoi peindre André Derain dans cette situation ? [...]
[...] Si l'on ne considère que la jeune fille (sûrement femme maintenant), on ne peut rien trouver de pervers : elle a l'air extrêmement calme, posée, juste en train de savourer un moment qu'elle semble revoir en rêve, les yeux fermés, la tête penchée sur le côté, sereine, un léger sourire sur le coin des lèvres. Quoique l'homme lui ait fait, cela n'a pas été contre son grès semble-t-il. Mais dès qu'on voit cet homme, la vision romantique disparaît complètement. Ce n'est pas qu'elle surgit au premier abord, non, puisque c'est seulement après s'être penché sur le tableau qu'on la remarque. [...]
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