Antiquité entre l'Orient et l'Occident

Résumé du document

Ce document est un dossier complet et entièrement rédigé qui s'interroge sur la place réelle et les fonctions de l'art hellénistique, à travers ses arts figuratifs. Quelles sont les caractéristiques formelles privilégiées et en quoi sont-elles le reflet d'une volonté de renouveau(x) culturels, à une époque plus globalisante ?

Travailler sur la question de l'esthétique hellénistique est ambitieux. Il convient dès lors de nous limiter à quelques exemples significatifs. Nous soumettrons donc à notre enquête les modes d'expressions de la culture figurative, afin de déceler leurs usages, leurs utilités et leur place au sein des organisations sociétales auxquelles elles appartiennent. Nous questionnerons ainsi leur rôle dans un empire cosmopolite, puis par rapport à un pouvoir hétérogène et compétitif. Et enfin, nous analyserons ses impacts sur le spectateur.

Sommaire :

Bibliographie
I. Tradition et renouveau : une manière de s'ouvrir et de s'imposer en même temps.
II. Des rapports complexes entre culture hellénistique et pouvoir.
III. Du rôle influant de la figure sur le spectateur : humanisme et éloignement de l'idéal civique et religieux
Conclusion

Extraits

[...] 69-75 Payen Pascal, « Conquête et influences culturelles. Écrire l'histoire de l'époque hellénistique au XIXe siècle (Allemagne, Angleterre, France) », Dialogues d'histoire ancienne, vol n°1, Paris pp. 105-131. Charbonneaux-Martin-Villard, Grèce hellénistique, Paris, UDF A la fin du IVème siècle, les conditions historiques, témoignant du développement et de l'accroissement de la puissance du royaume de Macédoine, ont pour conséquences une transformation profonde de la créativité. En effet, sous les actions de Philippe et d'Alexandre, l'empire tend à se décentraliser vers l'Orient et affaiblit progressivement les cités grecques. [...]

[...] Elle contraste avec la bestialité du monstre. Le jeune Eros, entre les deux, s'amuse de la scène et de l'ironie de la déesse, souriant à la bête tout en tenant une sandale prête à brandir (Musée national d'Athènes, fig. A un moment de l'histoire antique où la croyance aux divinités olympiennes et aux dieux des cités diminue, un effort pour les défendre est apporté grâce aux productions figuratives. En effet, les représentations d'Aphrodite et de Dionysos deviennent plus attrayantes et tentent ainsi de se rapprocher de l'univers de l'homme. [...]

[...] Des caractéristiques rencontrées, moins en raison de chocs identitaires entre civilisations et cultures différentes que d'une continuelle compétition entre souverains. [...]

[...] Les figures sculptées, de la statuette à la sculpture d'architecture en plein développement, vont ainsi permettre d'asseoir la culture grecque dans les intérieurs tout en démontrant l'unité du royaume grâce à certaines allusions orientales. De cette hybridation, nous pouvons citer la frise du grand autel de Zeus (fig. réalisée à Pergame en 188 avant J.-C. Longue de 120 elle met en scène un combat des dieux contre les géants. L'expressivité et l'intensité en sont poignants. Cette gigantomachie était destinée à glorifier la dynastie régnante et la lignée héroïque d'Héraclès. Les scènes y sont dramatiques et sont animées par des corps à l'élan pathétique. [...]

[...] Les caractéristiques physionomiques sont extrêmement détaillées. Elles conviennent pour figurer la gloire d'un chef militaire et sont alors répétées dans les différents modes d'expression figurative. Le buste de Démétrios (fig.) conservé au musée de Naples en témoigne. Le nez et la bouche sont en effet particulièrement précisés : le nez est long, fin, et surplombé d'un bourrelet ; la bouche est mince et se soumet à un menton fort. La dynastie Lagide a permis la création de nombreuses formes plastiques de ce type. [...]