Le choix de cette analyse d'œuvre se porte sur la toile intitulée L'Origine du Monde, réalisée en 1866 par le peintre réaliste Gustave Courbet.
Gustave Courbet (1819-1877) bouleverse les mœurs de la peinture en créant son propre style: le réalisme. En opposition avec le romantisme, celui-ci va bannir toute sorte d'idéalisation dans la peinture et choisira de peindre ce qu'il voit tel qu'il est. En brisant les normes académiques établies en peinture, il marque un tournant dans le domaine de l'histoire de l'art.
[...] Ainsi, les deux hommes avaient fait une bonne affaire. Néanmoins, suite à cet accord spécial, il était évident que ni le peintre, ni le diplomate ne devaient parler de la toile mystère. Elle était par conséquent, destinée à la clandestinité. Cette petite toile, mystérieuse et insolente, intriguait le peu de personnes qui connaissaient son existence. Cette toile bouleversait les coutumes de l'époque, par son inconcevable et stupéfiante représentation de sexe féminin. Le diplomate mit à l'écart cette toile de sa collection d'art, afin de lui trouver un endroit qui lui correspondait davantage. [...]
[...] L'origine du monde est une œuvre très spéciale. Dans cette toile, on observe le sexe et le bas ventre d'une femme nue allongée sur un lit, les cuisses écartées. Cette œuvre très provocatrice a été cachée pendant plus d'un siècle et considérée comme pornographique. Ce n'est qu'en 1995 que cette peinture quitte sa clandestinité pour être exposée dans un musée public. Elle nous intéresse pour son sujet, son histoire et son aspect novateur. Dans un premier temps, nous étudierons l'histoire très particulière de ce tableau, puis nous observerons le scandale dû à son admission au musée d'Orsay, enfin, nous réfléchirons aux aspects novateurs de l'œuvre et à ce qu'elle a apporté dans le domaine de la peinture et dans celui de l'histoire de l'art. [...]
[...] Cependant, le scandale ne se fera pas attendre. Scandale médiatique de tous genres, la presse, la télévision et la radio s'empressèrent d'en faire leur affaire. France soir décrit la peinture: "un sexe de femme et en gros plan, s'il vous plait!" Du cochon? Non, de "La peinture du scandale entre au musée." Le monde écrit: " Représente, vue de coté, un ventre et un sexe brun-roux, jambes écartées, renversées sur le lit. Il n'y a rien d'autre, ni les jambes, ni les bras, ni le visage du modèle." L'est Républicain s'exclame: "un sexe de femme, peint de face, en conte plongé - L'abdomen le plus réaliste de l'histoire de la peinture!" Tandis que le nouvel Observateur préfère la décrire comme " un sexe de femme, vibrant de désire, et impressionnant comme le portique d'un temple." L'opinion du public fut divisée: Florence, chauffeuse de taxi proclame: " C'est dégueulasse. [...]
[...] En1868, au moment de la vente de la collection d'art de Khalil-Bey, l'antiquaire Antoine de la Narde acquiert l'œuvre. En 1889, Edmond de Goncourt, un critique d'art de l'époque, vit l'œuvre chez l'antiquaire, caché derrière une autre peinture: Le château de Blonay. Par la suite, le Baron F. de Hatvany l'acheta à la galerie Bernheim-Jeune, en 1910. Il prit le tableau avec lui à Budapest où il le conserva jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Il était caché derrière un second paysage. [...]
[...] L'histoire de L'Origine du Monde est complexe et peu ordinaire. Lorsqu'on remet l'œuvre dans son contexte, on s'aperçoit que Courbet est très précoce dans son temps. A cette période peu de peintres se risquaient à peindre une telle œuvre abordant un tel sujet. Il n'est donc pas surprenant de concevoir qu'à cette époque une œuvre de ce genre ne pouvait pas être vendue et exposée comme les autres. On distingue une part de mystère qui rendra l'œuvre encore plus spéciale tout au long du siècle. [...]
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