Le vitrail de Saint-Eustache

Résumé du document

Les dates de la construction de la cathédrale actuelle de Chartres s'étendent de 1194, où suite à un incendie la cathédrale fut bâtie sur l'emplacement des édifices antérieurs, à 1215, date à laquelle furent achevées les voûtes d'après le témoignage de l'historiographe du roi, Guillaume le Breton. Mais les historiens situent l'achèvement des travaux plutôt vers 1230-35. La cathédrale de Chartres est celle qui, en France, a conservé la quasi-totalité de ses vitraux originels c'est-à-dire datant de l'église antérieure entre 1200 et 1235 environ. Ces vitraux ont été installés au fur et à mesure des travaux.
Les vitraux de la nef et des bas-côtés forment un ensemble que le chanoine Yves Delaporte fut le premier à distinguer discernant les vitraux de la nef représentant des saints et saintes et pour les vitraux des bas-côtés les différents chapitres de l'histoire d'un martyr, d'un confesseur ou d'un patriarche. Selon une chronologie prescrite par Grodecki, Delaporte ou Aubert, les vitraux de la nef, que ce soit pour les fenêtres basses ou les fenêtres hautes, seraient plus anciens que ceux du chœur. L'ensemble daterait avant ou autour de 1210. Le vitrail de saint Eustache fut restauré par Gaudin en 1923.

Extraits

[...] Le décor de rinceau n'était pas rare dans le vitrail du début du 13e siècle mais le type de feuilles du vitrail de saint Eustache est plus classique. Les différents panneaux sont également encadrés de bordures ornementées. Les scènes principales, qu'il s'agisse des carrés sur la pointe ou des médaillons, sont ornées d'un décor perlé et par des filets peints en grisaille de demi-palmettes et de quadrilobes. Les barlotières des carrés sur la pointe sont encadrées par ces filets et permettent ainsi l'intégration des barlotières dans l'ornementation. [...]

[...] Leurs visages et leurs chevelures ont en effet les mêmes caractéristiques que ceux des adultes. Les personnages sont habillés dans des vêtements contemporains. La retombée de ces vêtements finement plissés laisse paraître les mouvements du corps ainsi que les épaules, les cuisses, les mollets ou les genoux comme nous pouvons le remarquer dans le panneau de la chasse avec les plis suivant le mouvement du bras levé de l'écuyer ou les plis du vêtement de Placide au niveau de sa cuisse. [...]

[...] L'écuyer semble surgir du cadre, coupant le cheval en deux. Il en est de même pour les cerfs dont les pattes avant sortent du cadre. De plus, beaucoup d'éléments débordent sur l'encadrement tel que la main de Placide tenant la corne, l'arc de l'écuyer, les pattes des chiens et des cerfs. Mais ces éléments ne débordent pas plus loin que le premier filet intérieur. Pourtant, les cerfs et les chiens sont représentés de manière oblique, suivant donc la limite du panneau. [...]

[...] Les vitraux de la nef et des bas-côtés forment un ensemble que le chanoine Yves Delaporte fut le premier à distinguer discernant les vitraux de la nef représentant des saints et saintes et pour les vitraux des bas- côtés les différents chapitres de l'histoire d'un martyr, d'un confesseur ou d'un patriarche. Selon une chronologie prescrite par Grodecki, Delaporte ou Aubert, les vitraux de la nef, que ce soit pour les fenêtres basses ou les fenêtres hautes, seraient plus anciens que ceux du chœur. L'ensemble daterait avant ou autour de 1210. Le vitrail de saint Eustache fut restauré par Gaudin en 1923. [...]

[...] Quatre autres médaillons situés au deuxième registre mentionnent les donateurs. Ils sont représentés en plein cœur du récit, encadrant l'épisode représentant saint Eustache quittant la ville avec sa femme et ses enfants. Des drapiers et des fourreurs sont évoqués en pleine activité commerciale : un fourreur, par exemple, montre une pièce de vair ou une étoffe à un client, un drapier mesure le tissu. Cette représentation des artisans au travail est une nouveauté en ce qu'elle figure des bienfaiteurs bourgeois qui ont payés pour être représentés sur la verrière. [...]