Victor Hugo politique patrimoniale conservation patrimoine
Au XIXème siècle, en France, des écrivains et hommes de lettres tels que Prosper Mérimée ou Victor Hugo s'impliquent dans le débat sur le patrimoine. Le patrimoine peut se définir comme l'ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique ou historique, qui appartiennent soit à une entité privée soit à une entité publique, et qu'il faut transmettre aux générations futures. Dans les années 1820, le débat patrimonial resurgit à cause des agissements de la Bande noire. La Bande noire désigne une association de spéculateurs, qui sous la Révolution française, à partir de la mise sous séquestre des biens du Clergé a acheté à bas prix des châteaux, abbayes pour les revendre avec profit ou les démolir et en revendre les matériaux. La polémique concerne notamment le domaine de Chambord menacé d'être vendu. Cependant les agissements de la Bande noire ne se limitent pas à Chambord et leur développement amène Victor Hugo à publier en 1824 dans La Muse française un poème qui les dénonce. Il est donc très tôt engagé dans la lutte contre le vandalisme, dès l'âge de 22 ans. Il souhaite suivre les pas de Chateaubriand. Victor Hugo accomplit un voyage dans les alpes durant l'été 1825, avec Charles Nodier. Ce voyage joue un rôle décisif dans son engagement en faveur des monuments. C'est à la suite de ce voyage aux Alpes que Hugo en 1825 rédige la première version de Guerre aux démolisseurs ! qui a d'abord été publié sous le titre De la destruction des monuments en France. Il en publie une nouvelle version dans le numéro du 1er mars 1832 de la Revue des deux mondes. Les voyages jouent donc un rôle considérable et leurs récits montrent l'intérêt passionné qu'il porte aux monuments. Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), l'histoire et l'archéologie se développent alors que les édifices français, surtout ceux du Moyen-Age, sont dans un état de délabrement préoccupant. En 1835, François Guizot crée un comité chargé de dresser l'inventaire de tous les monuments de France pour organiser leur protection, et il fait notamment appel à Victor Hugo. Celui-ci apparaît aujourd'hui comme le pionnier de la défense du patrimoine. Sa participation au Comité des arts et des monuments pendant treize ans, de 1835 à 1848, confirme sa combativité pour la préservation du patrimoine. Il a défendu le patrimoine grâce à ses écrits, à ses discours dans le cadre du Comité mais aussi au cours de ses voyages privés, en province et à l'étranger, notamment en Belgique. Il s'agit donc ici de cerner le rôle de Victor Hugo dans le débat patrimonial en France et ses conséquences dans l'élaboration d'une nouvelle éthique patrimoniale et d'une doctrine de restauration précise, à travers la problématique suivante :
En quoi Victor Hugo, en tant qu'écrivain, poète et homme politique, a-t-il eu une influence décisive dans l'amélioration de la conservation patrimoniale ?
[...] Victor Hugo place donc la nécessité de protection des monuments au-dessus des intérêts politiques et des positions partisanes qui cherchent à les condamner ou à les sauver. Comme le souligne Montalembert, Victor Hugo veut désormais protéger les monuments au nom de l'art et de la patrie Dans la conclusion de Guerre aux démolisseurs, Victor Hugo en appelle à l'État pour promulguer une loi. Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait : qu'on la fasse. [...]
[...] La polémique concerne notamment le domaine de Chambord menacé d'être vendu. Cependant les agissements de la Bande noire ne se limitent pas à Chambord et leur développement amène Victor Hugo à publier en 1824 dans La Muse française un poème qui les dénonce. Il est donc très tôt engagé dans la lutte contre le vandalisme, dès l'âge de 22 ans. Il souhaite suivre les pas de Chateaubriand. Victor Hugo accomplit un voyage dans les Alpes durant l'été 1825, avec Charles Nodier. [...]
[...] Le monument permet au peuple d'accéder à sa propre reconnaissance et à son autonomie politique. Ainsi, Victor Hugo souhaite aviver la conscience politique de chaque citoyen. Les enjeux de la préservation du patrimoine apparaissent donc liés à la politique et fortement idéologisés chez Victor Hugo. Mais il est conscient des problèmes de vandalisme et des faiblesses du gouvernement en ce qui concerne la restauration du patrimoine. Il s'engage véritablement dans la cause du patrimoine et tente d'avoir une approche pragmatique pour trouver des solutions et faire évoluer la politique patrimoniale. II. [...]
[...] Son action est cohérente par rapport à son parcours politique. Il mène également sa réflexion théorique sur la question patrimoniale à travers de grands ouvrages littéraires et poétiques. Sa démarche en faveur de la protection patrimoniale est indissociable de sa propre pensée esthétique et d'une réflexion sur le sens de l'histoire. Son rôle est d'autant plus important que la loi sur la protection des monuments historiques qu'il réclame depuis 1832 a été promulguée en 1887, juste après sa mort. Après lui, d'autres écrivains comme Proust ou Barrès prennent à leur tour la défense du patrimoine. [...]
[...] Des personnages comme Didron, Montalembert, Mérimée ont aussi été importants. Mais il a eu une grande influence et a fait preuve d'efficacité. Il a contribué à élaborer les méthodes de l'archéologie médiévale et de la restauration architecturale. C'est un intellectuel qui a été très engagé dans la cause du patrimoine. Il dénonce le vandalisme, il plaide contre l'urbanisme progressiste qui tue la mémoire au nom de l'hygiène et de la sécurité publiques, il pousse à la restauration des grandes œuvres du passé telles que Saint-Germain- l'Auxerrois, la Sainte-Chapelle, Notre-Dame-de-Paris. [...]
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