Le tympan est un panneau situé au-dessus d'un portail entre les archivoltes et le linteau, la plupart du temps sculpté d'un thème biblique, il a pour but d'introduire le fidèle à l'entrée dans l'église.
Le tympan que nous allons étudier se situe sous le porche de la façade occidentale de la basilique Saint-Lazare d'Autun en Bourgogne dans le département de Saône-et-Loire. Il s'agit d'une sculpture monumentale romane représentant une scène de Jugement dernier datée de 1440-1445. Cette œuvre est attribuée à Gislebertus maître sculpteur roman. Ses dimensions sont de 6.53 m de diamètre, il est composé d'un assemblage de 29 blocs de pierre sculptés en bas-relief, c'est-à-dire que la saillie représente moins de la moitié du volume d'un corps ou d'un objet.
Après avoir retracé l'historique de la basilique Saint-Lazare et plus particulièrement du tympan, nous nous attacherons à décrire les différentes scènes qui constituent le Jugement dernier avant de les analyser et de replacer le tympan son contexte historique.
[...] L'allongement des figures que l'on peut remarquer sur le tympan, notamment chez les apôtres est également une caractéristique de la sculpture bourguignonne. L'adaptation des personnages au cadre comme en témoignent les anges situés aux extrémités du registre supérieur est une caractéristique de la sculpture romane. Objectif de l'œuvre Le tympan a pour but d'introduire le fidèle à l'entrée dans la maison de Dieu, il symbolise la porte du Ciel. Dans le cas de la représentation du Jugement dernier, il a valeur d'avertissement et cherche à faire comprendre aux fidèles qu'ils doivent mener une vie conforme à la volonté de Dieu et aux enseignements de l'Eglise pour pouvoir accéder au Paradis. [...]
[...] L'art médiéval. Paris : PUF (coll. Que sais- je Bourgogne romane t.1 la nuit des temps. Saint-Léger-Vauban : Zodiaque, abbaye de la pierre qui vire. DE LASTEYRIE, Robert. L'architecture religieuse en France à l'époque romane. 2ème éd. Paris : Auguste Picard Dictionnaire des églises de France, t.2, centre et ouest. Paris : Laffont. [...]
[...] C'est pour cette raison que les scènes sculptées sont de plus en plus précises, cherchent à être proches de la réalité et que les sculpteurs commencent à se spécialiser afin de parfaire leur technique. Gislebertus est aussi très certainement l'auteur des chapiteaux présents à l'intérieur de la basilique. Certaines théories affirment que Gislebertus ne serait pas le nom du sculpteur. Comme c'était un prénom assez fréquent au XIIe siècle, il est possible que ce soit le nom du commanditaire ou le nom de l'auteur du poème gravé autour de la mandorle dont le style est proche d'un moine de Saint- Amand d'Elone nommé Gislebertus, cependant, aucune preuve ne permet de l'affirmer. [...]
[...] Or, sur le tympan de la basilique Saint-Lazare d'Autun, les morts sont représentés en position debout et il n'y a pas de trace de cercueil. On ne retrouve pas non plus la croix céleste mentionnée dans la Bible (Matthieu XXIV, 30) Alors, le signe du Fils de l'homme apparaîtra dans le ciel en revanche, elle est représentée sur le tympan de Sainte-Foy de Conques. Cependant, la lune et le soleil sont présents (Marc XIII, 24) Mais en ces jours-là, après ce temps de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus de sa clarté La présence du soleil et de la lune dans la scène du Jugement Dernier est symbolique car les astres sont aussi présents au commencement dans la Genèse, ce qui a pour but de monter que tout à un début et une fin et que Dieu est présent au commencement comme au Jugement dernier. [...]
[...] Le tympan de la basilique Saint-Lazare d'Autun est donc d'une grande importance car il est l'un des premiers tympans sculptés de l'époque romane avec celui des abbatiales Saint-Pierre de Moissac et de Sainte-Foy de Conques. De plus, de par la disposition des scènes il est représentatif de l'art roman qui s'est développé en Bourgogne sous l'influence de l'abbaye de Cluny. Il nous permet également de voir comment les textes bibliques sont traduits en sculpture et nous renseigne sur les préoccupations religieuses du XIIe siècle. [...]
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