Cette oeuvre est connue sous plusieurs formes : le célèbre carré noir sur fond blanc, le premier, de 1913, une huile sur toile, une autre datant de 1915 et celui que nous avons étudié, le carré noir. C'est une peinture à l'huile sur plâtre, d'une dimension de 36,7 cm sur 36,7 cm pour une profondeur de 9,2 cm. Il est arrivé tardivement comparé aux autres carrés noirs : entre 1923 et 1930. Il a été offert anonymement au Musée national d'art moderne (Beaubourg) en 1978. Kazimir Malevitch est né à Kiev le 26 février 1878 et est décédé à Saint-Pétersbourg le 15 mai 1935. C'était un peintre, sculpteur, dessinateur et théoricien russe. Il était l'un des premiers artistes abstraits du XXe siècle. Malevitch était impliqué dans la vie politique ; en effet avec la révolution de 1917 il accepta des fonctions institutionnelles pour la démocratisation, malheureusement pour lui, au cours des années 30, il fut attaqué par la presse car le pouvoir n'avait plus besoin de ses œuvres. Il fut même emprisonné puis torturé. A sa mort, son œuvre et le courant suprématiste furent condamnés par le pouvoir, ce qui entraîna un oubli de plusieurs décennies de Malevitch et son suprématisme.
Le suprématisme est justement le mouvement auquel appartient notre œuvre carré noir. Il fut créé en 1915 par Malevitch, et se termina vers 1920. La première œuvre suprématiste fut le carré noir sur fond blanc de 1913, présenté à l'exposition 0,10.
[...] Carré noir sur fond blanc de 1915, de Malevitch, figure le réel de l'absence. Malevitch ne peint pas rien, il peint le rien. A commencer par le manque de couleurs dans le tableau, le blanc étant une valeur et le noir une absence de couleurs. Le blanc du carré noir sur fond blanc représente l'infini, qui par définition ne présente aucune limite, qui n'est pas fini, effet redoublé par le mur blanc sur lequel est exposé le plâtre à Beaubourg. [...]
[...] En effet, on constate également que le Carré noir est la seule œuvre de Malevitch visible depuis le fond de la salle numéro 7. Ce sentiment d'importance est également accentué par l'éclairage mis en place pour le plâtre. Les autres œuvres de Malevitch étant exposées à plusieurs sur le même mur, nous pouvons en déduire qu'elles ne bénéficient que de trois sources d'éclairage chacune, contrairement au Carré noir qui lui, en comporte quatre. Il n'y a aucun spot dirigé directement sur le plâtre mais l'éclairage se fait à l'aide de 4 carrés lumineux centrés eux aussi, près du plafond. [...]
[...] Le Suprématisme à travers le Carré noir de Malevitch Cette oeuvre est connue sous plusieurs formes : le célèbre carré noir sur fond blanc, le premier, de 1913, une huile sur toile, une autre datant de 1915 et celui que nous avons étudié, le carré noir. C'est une peinture à l'huile sur plâtre, d'une dimension de 36,7cm sur 36,7cm pour une profondeur de 9,2 cm. Il est arrivé tardivement comparé aux autres carrés noirs : entre 1923 et 1930. Il a été offert anonymement au Musée national d'art moderne (Beaubourg) en 1978. [...]
[...] Peut-être est-ce pour conserver l'état de noir absolu. Le plâtre est donc d'une épaisseur de plus de 9 centimètres et pourtant on ne remarque que le noir : l'effet du mur blanc est tel que l'on ne distingue pas la superposition ou alors uniquement lorsqu'on s'en approche. A la vision du Carré noir, plusieurs interprétations se forment. On peut dire que ce carré noir fait réagir, que si l'on s'y intéresse vraiment, on cherche à rentrer dans l'oeuvre, à la comprendre, à y réfléchir Si l'on ne s'attarde pas dessus, on peut penser que cette oeuvre n'apporte rien, et qu'elle n'a rien d'artistique" C'est là que l'on se rend compte que le suprématisme donne un rôle fort au spectateur, car c'est lui et lui seul qui se fera une idée et en conclura ce qu'il voudra.Le Carré noir est, comme beaucoup des œuvres suprématistes, une œuvre à la fois simple et complexe. [...]
[...] Il n'y a aucune symbolique dans une telle forme neutre, l'interprétation est seulement plastique, le mouvement est représenté pour lui-même et non pas de manière figurative. Finalement le carré noir n'est pas une fin en soi mais le point de départ. C'est en cela qu'il est le moyen de la création, la naissance des toiles à venir. Et si Malevitch remet à son spectateur la responsabilité de la compréhension de ses compositions, on peut affirmer que son carré est dépouillé de sens et que toute recherche symbolique, que nous avons pu faire, ne peut s'éloigner d'une interprétation personnelle de l'œuvre. [...]
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