Rodin est né à Paris le 12 novembre 1840 et meurt le 17 novembre 1917. Il étudie à l'Ecole de Dessin et de Mathématiques. Il se présente aussi à l'Ecole des Beaux-arts mais essuie trois refus. Il exerce aussi plusieurs métiers : mouleur, décorateur, orfèvre… Dès 1864 il suit les cours de Barye. Il intègre ensuite l'atelier de Carrier-Belleuse, puis du Belge Van Rasbourg. Il voyage en Italie et y étudie Donatello et Michel-Ange ce qui influence son œuvre.
Il fait un scandale avec l'Age d'Airain où il est accusé d'avoir moulé sur nature. Mais la présentation du St Jean-Baptiste le réhabilite. Il le présente d'abord en plâtre au Salon de 1880. Puis, il est fondu en bronze par Gruet et exposé avec l'Adam (plâtre). Le St Jean-Baptiste est acheté par l'Etat en 1881 pour 6000 francs. Ensuite il appartient au Musée du Luxembourg le 10 septembre 1884, puis au Musée du Louvre le 1° mars 1933, le Musée de l'Impressionnisme en 1947. Il revient au Musée du Luxembourg en 1952 et finit au Musée d'Orsay en 1956.
Dans cette œuvre Rodin montre son talent à rendre le mouvement. Il tente d'être au plus près de la réalité tout en se démarquant de la « perfection » de l'Age d'Airain.
[...] Ce modèle, Pignatelli, inspire aussi Matisse vers 1900 dans une de ses premières sculptures le Serf. Il est probable comme l'a montré Ruth Butlerque le St Jean [ ] ne fut pas la réalisation d'une idée préconçue. Le St Jean-Baptiste de Rodin n'est pas issu de l'imagination de l'artiste, l'inspiration lui vient directement du personnage de Pignatelli, son attitude, son physique. II. Une sculpture en mouvement A la création du mouvement Cette sculpture est représentative de l'action pure. Comme pour l'Age d'airain, il y a une simplification et une élimination de l'anecdotique. [...]
[...] On voit ici la maîtrise du mouvement, c'est une des premières de l'art de Rodin. L'aboutissement est présent dans le pas de Balzac. Il réinterprète la nature et lui donne vie. De plus, il faut dire que pour lui la vie, le caractère, l'âme sont aussi intenses dans un fragment, une œuvre inachevée que dans un ouvrage fini. C'est le fondement de l'esthétique de Rodin. [...]
[...] Rodin décide de la supprimer car elle rompt le mouvement. On y remarque plus de mouvement et de vigueur que dans l'Age d'airain. D'autre part, l'Homme qui Marche (exposé en 1907) est peut-être une ébauche ou un fragment du St Jean Baptiste. La puissance expressive rend le geste suffisant en lui seul. Ainsi, il enlève la croix au profit d'une concentration sur l'expression et le mouvement. un certain réalisme Ici, Rodin réinterprète la nature. La statue est volontairement plus grande que nature. [...]
[...] Et, la figure est exécutée directement dans sa taille définitive. Il renforce le pouvoir d'expression du modelé en accentuant les caractéristiques anatomiques. Ici, le jeu des muscles dans le dos annonce déjà le Penseur. L'attache des bras au niveau des épaules a dû faire l'objet de recherches avant de trouver le juste équilibre du balancement des masses. L'absence de bras dans les études préparatoires en donne la justification. Le bras gauche tombe naturellement le long du corps. L'épaule avancée renforce l'arrondi du dos. [...]
[...] Il arrive avec un homme qui a déjà posé pour Rodin et se propose comme modèle. Rodin explique : En le voyant, je fus saisi d'admiration, cet homme fruste, hirsute, exprimait dans son allure, dans ses traits, dans sa force physique, toute la violence mais aussi tout le caractère mystique de sa race. Je pensai immédiatement à un St Jean- Baptiste, c'est-à-dire un homme de la nature, un illuminé, un croyant, un précurseur venu pour annoncer un plus grand que lui. [...]
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