Représentations possibles, monde, art, photographie documentaire, formes spécifiques de l'art
Lorsque la photographie est apparue et s'est développée à la fin du XIXe siècle, elle était pleine de promesses. Comparée aux moyens de représentation pré-existants (peinture, dessin...), sa simplicité, sa vitesse et sa précision, toutes relatives, semblaient affirmer qu'enfin nous pourrions représenter le monde sans filtre, sans distance. Une photo faisait office de vérité, sans aucun doute.
Pourtant, dès son apparition, des limites à cette prétendue réalité sans filtre étaient là. Des limites liées au médium : cadre, temps de pose ; mais aussi aux photographes : point de vue, mises en scène. La photographie n'a jamais été exempte de la dualité entre représentions « vraie » et construite, mais elle a longtemps et principalement été naïvement perçue comme le médium de la vérité.
[...] La photographie comme document s'est affirmée dans l'art contemporain. Cela s'est vu à travers des tentatives de topologies, mais aussi par des pratiques plus intimes liées au regain d'intérêt global pour le quotidien, comme celle de Nan Goldin, ou l'apparition dans les espaces d'exposition de sujet auparavant traités par le journalisme. Alors que les figures de journalistes et artistes ont ainsi pu se confondre, ces derniers ont aussi proposé autre chose que de l'information en questionnant véritablement le statut de l'image photographique documentaire, tout en se l'appropriant pour informer avec leurs propres moyens. [...]
[...] Le photographe s'y représente mort, retrouvé après un suicide par noyade, les mains et la tête commençant à pourrir. Hyppolite Bayard a induit dans son image la fiction pour mieux intérresser son destinataire : il s'agissait en effet ici d'interpeler les autorités sur leur manque de financements par rapport aux recherches du photographe, et de leur communiquer son désespoir. En se représentant après sont suicide immaginé, il donne corps à sa perte de foi et donne une forme de réalité à son découragement. [...]
[...] L'ambition des photographes de la F.S.A. était de faire un inventaire de la société qu'ils traversaient. Ce désir de faire des documents du temps présent se retrouve chez Auguste Sander et son projet Hommes du XXe siècle, qui entrepris de faire un inventaire fourni de la société Allemande des années 1930. August Sanders, image tirée de la série Hommes du XXe siècle, années 1920 Cette prise en charge des images par le journalisme a été mise à mal dès la démocratisation de la télévision et par conséquent la multiplication des images disponibles. [...]
[...] et revendique un désir social, humanitaire, poursuivant le rêve de changer le monde par une image. Bien que ses intentions semble louables, il apparait qu'elles perpétue en réalité une certaine représentation de la pauvreté, de la misère. Au sein de ce courant, l'esthétisation a la part belle, l'uniformisation des représentations, à travers un style d'auteur appliqué sur le réel et non à l'écoute de celui-ci conduit à la simplification des évènements, des contextes : en les uniformisant, les photographes et distributeurs de ces images sous entendent que toutes ces situations sont équivalentes. [...]
[...] Plus besoin de poser, de tracer . il semblait que la réalité avait enfin trouvé une forme où s'incarner. Bien sûr, croire en cette incarnation possible du réel est très naïf : en vérité, les limites de la représentation on depuis toujours été présente dans ce médium, particulièrement à ses débuts. En effet, les temps de pose était considérables et réduisaient le nombre de choix possibles : paysages, personnages immobiles . Aujourd'hui cette limite s'est effacée face aux progrès technologiques quasi infinis mais d'autres limites sont et resteront intrinsèquement lié à la photographie, qu'il s'agisse de contraintes optiques ou humaines : angle du vue, profondeur de champ, choix du cadrage, mise en scène . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture