Les premières représentations du Cosmos datent de l'Antiquité orientale. De cette époque, le cosmos médiéval a hérité la représentation des constellations et des signes du zodiaque. Ces éléments furent en effet repris dans le modèle grec, à l'époque de Pythagore, puis par les Romains. Ce sont les noms romains des constellations et des planètes que nous utilisons encore aujourd'hui.
Les représentations médiévales du cosmos ont donc une influence païenne antique.
C'est dans les programmes iconographiques de la Création que l'on retrouve le plus fréquemment la représentation du Cosmos. Dès lors, il nous est possible de voir se dessiner une typologie. En effet, dès l'Antiquité Tardive, dans le monde byzantin, apparaît une iconographie où l'image du "coffre cosmique" est dominante. Il s'agit ici d'une représentation littérale du texte biblique, alors qu'en Occident se développe plutôt la conception d'un univers composé de sphères concentriques. Dans ce cas, la référence principale n'est étonnamment pas la Bible mais la philosophie grecque de l'Antiquité.
Ainsi, les Pères de L'Église ont tenté de concilier leur foi chrétienne avec la pensée antique de Platon, Aristote et Ptolémée qui avaient élaboré, selon une démarche scientifique, l'idée d'un univers unique, sphérique, circulaire et éternel. Par ce schéma, ils avaient posé le fondement du système géocentrique ayant la Terre comme centre de l'univers. Il est donc intéressant de noter que la Bible n'est pas la référence exclusive du mode de pensée médiéval comme on aurait l'habitude de le croire mais qu'il a parfois fallu aller puiser au-delà, dans l'Antiquité, pour donner à l'image religieuse une valeur persuasive.
En ce qui concerne la représentation du Cosmos, c'est donc la philosophie antique qui est à la base de l'iconographie médiévale. Par ailleurs, il faut noter que cette forme sphérique ne se généralise qu'à partir de l'an 1000 après avoir été imposée par le Pape Silvestre II.
Par conséquent, cette double origine revêt le Cosmos chrétien d'une forte ambiguïté, car le monde de Dieu ne devient réellement intelligible qu'à la lumière de l'Antiquité païenne.
[...] Ainsi, selon les croyances, des conceptions différentes du cosmos et de la Création divine peuvent être créées. S'il était fait une interprétation littérale du texte biblique, la Terre ne pourrait être que plate et serait au centre de l'Univers, créé par Dieu, qui règne au-dessus, au delà de l'éther et des anges. On aurait donc une Terre plate, entourée d'eau, avec au-dessus : les astres, le Ciel (qu'on appellera Ciel Inférieur les Anges, et, enfin, encore plus haut, à l'extérieur du Cosmos, Dieu (dans ce qu'on appelle le Ciel Supérieur Dans un passage d'Isaïe, il est dit par Dieu : Je suis celui qui a posé le ciel comme une voûte ; je suis celui qui a étendu le ciel comme une tente Dans un autre de Job : J'ai incliné le ciel sur la Terre. [...]
[...] Cette enluminure s'intitule La représentation du Monde et de L'Empyrée. On peut remarquer d'emblée le choix de la sphéricité de l'univers qui nous rappelle les propositions astronomiques grecques puisqu'on y voit un système de sphères célestes homocentriques où la terre, qui est au centre, est représentée sous forme d'un cercle et entourée de sphères qui se différencient par une alternance de diverses couleurs (voir annexes, doc. 1). Ce choix iconographique illustre l'horror vacui caractéristique de l'époque médiévale. Il est possible de compter dix-huit sphères dans ce Cosmos alors qu'un schéma parfait correspondant aux critères les plus stricts de la représentation du Cosmos aurait simplement atteint le nombre de dix (les sept planètes ainsi que les trois autres éléments). [...]
[...] Le Ciel et la mer sont représentés en bleu, couleur symbolique du règne de Dieu sur les Cieux. Ce dernier est représenté dans la partie supérieure du coffre, dans le couvercle arrondi symbolisant le Ciel supérieur Ce modèle permit à l'Église d'asseoir son pouvoir. En effet le Cosmos en tabernacle se pose en adéquation totale avec le texte de la Bible. De plus, il permet d'expliquer l'inaccessibilité du Paradis Terrestre, dorénavant interdit aux hommes. Séparé de l'œkoumène, il se trouverait sur un autre continent, à l'Orient, au-delà des grandes eaux comme le dit Ferdinand Denis, auteur du Monde enchanté. [...]
[...] Les premières représentations du Cosmos datent de l'Antiquité orientale. De cette époque, le cosmos médiéval a hérité la représentation des constellations et des signes du zodiaque. Ces éléments furent en effet repris dans le modèle grec, à l'époque de Pythagore, puis par les Romains. Ce sont les noms romains des constellations et des planètes que nous utilisons encore aujourd'hui. Les représentations médiévales du cosmos ont donc une influence païenne antique. C'est dans les programmes iconographiques de la Création que l'on retrouve le plus fréquemment la représentation du Cosmos. [...]
[...] En effet si l'on regarde la toile de Garcia Sevilla créée en 1985 intitulée L‘homme, au centre de l‘Univers, en train de scruter l‘Infini (voir annexes, doc. on constate la permanence des sphères, bien qu'assez déformées, la permanence de la présence de l'homme au centre qui semble, ici, désemparé devant l'immensité de l'univers. Cette représentation du cosmos ne pose plus les mêmes questions qu'au Moyen Age car ici il s'agirait plutôt de l'homme seul en tant qu'individu face à ses interrogations métaphysiques. Dans cette œuvre, les réponses apportées par le dogme chrétien n'ont plus lieu d'être, désormais il ne reste plus que l'interrogation. [...]
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