Après la Renaissance, les artistes italiens se retrouvent acculés à une impasse artistique ; le courant qui domine est le « maniérisme » (1520-30 jusqu'à 1600). Ce courant ne permet plus aux peintres d'innover et les enferme dans la répétition et le stéréotype. Il appartient donc à des artistes puissants de briser les schémas convenus et de renouveler la manière de peindre. Cette rénovation s'accomplit à un moment donné qui forme un tournant dans l'histoire de l'art, c'est-à-dire en 1600, à Rome, et sous l'impulsion de deux artistes majeurs : Annibal Carrache et Le Caravage.
[...] Honthorst, avec Le Christ devant Caïphe est aussi influencé mais ne saisit pas encore toute la finesse de son maître. B/La répétition Manfredi va proposer une méthode étalant les principales caractéristiques et thèmes du courant. Des réunions s'établissent mais les peintres oublient d'être originaux et se contentent de caricaturer. C/L'interprétation Certaines interprétations néanmoins sont dignes d'intérêt, plus personnelles et originales : la Tour peint Saint Joseph, charpentier, éclairé par une bougie, avec un réalisme prenant et beaucoup de raffinement. En quelques décennies, la peinture s'est rénovée en profondeur. [...]
[...] Les modèles sont pris dans le peuple romain, on revient à la nature. Quant aux Pèlerins d'Emmaüs, il est fait pour susciter en nous de la stupeur, comme les personnages du tableau qui sont surpris par l'apparition du Christ lui-même au milieu d'eux : ainsi, au milieu de la table, on peut voir un poulet rôti. Le réalisme est brutal, et Poussin dira que Caravage a détruit la peinture, car à un sujet noble, doit correspondre un traitement noble. Un autre tableau très étonnant sera celui de La mort de la Vierge, où l'auteur utilise pour modèle de Marie une prostituée de Rome qui s'est suicidée en jetant dans le Tibre : tableau qui sera chéri par Louis XIV, qui le placera dans sa chambre, sur un chevalet. [...]
[...] Tous les artistes du XVIIème ont étés amenés à se déterminer pour ou contre Carrache et Caravage. L'orientation de la peinture est déterminante et la production des grands artistes ne peut se comprendre sans cette influence. [...]
[...] Le Caravage, quant à lui, étudie la nature sans intermédiaire, dans ce qu'il y a de plus immédiat, voire de brutal. La réforme des Carrache Ils sont trois peintres originaires de Bologne : Ludovico, Annibal et Agostino, les cousins du premier. Personnalités fortes et audacieuses, elles sont encouragées par le milieu bolognais ouvert à la nouveauté scientifique : des botanistes, ou par exemple le cardinal Paleotti qui prône une peinture vraisemblable, conforme à la nature et à l'histoire : il tient ainsi à instruire les chrétiens et fonde lui-même en 1582 l'Académie des désireux On y apprend à dessiner d'après le nu et à copier les modèles célèbres. [...]
[...] De Bologne à Rome, les Carrache rénovent la peinture par la peinture religieuse, les paysages, les scènes de vie quotidienne et les grands décors. B/La révolution du Caravage Le Caravage ouvre à Rome, au même moment, une autre voie. Il décide également de sortir la peinture de l'impasse dans laquelle elle se trouve, mais contrairement à Annibal Carrache, restaurateur des idéaux de la Renaissance, il s'attache à détruire cet héritage prestigieux pour reconstruire une peinture totalement neutre. Il inaugure une nouvelle manière de peindre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture