Renaissance, maniérisme, réforme, contre-réforme, classicisme, art
Le Maniérisme n'est pas seulement un courant artistique, il est également un courant
idéologique qui suit la renaissance. Le Maniérisme fut marqué par de forts déséquilibres socioeconomico-
politiques ; déséquilibres qui, au XVIème siècle, plongèrent l'Italie dans une crise de la
vie politique, économique et intellectuelle.
Selon certains critiques, le Manièrisme émerge à partir de ces déséquilibres, plus
précisement à partir du Sac de Rome, événement perturbateur qui aurait engendré le maniérisme
Ces critiques datent le Maniérisme à partir de ces déséquilibres, et en particulier, à partir du
Sac de Rome, évènement perturbateur qui, selon eux, engendra le Maniérisme.
Il est vrai que l'oeuvre d'art n'est pas strictement autonome et ne peut être abordée sans considérer
l'entourage politique, économique ou social qui la voit naître. Une approche contextuelle de
l'oeuvre d'art, qui analysera les conditions de sa production, qu'elles soient institutionnelles,
économiques, sociales ou mentale, est non seulement compatible avec, mais encore nécessaire à
l'approche esthétique, qui elle, privilégiera la lecture de l'oeuvre selon sa composition et les
paramètres qui la caractérisent.
Pour certains critiques, c'est-à-dire pour ceux qui considèrent que le Maniérisme n'est que la
répétition stérile de procédés reconnus comme appartenant à une règle, le changement qui affecte
l'art italien après le Sac de Rome «réside en ceci... qu'il ne change plus guère»1. Ce que Giovanni
Previtali désigne comme «la diminution du taux d'innovation »2 reste bien difficile à définir et à
évaluer, mais traduit l'idée d'un art de la crise qui ne saurait plus renouveler ses sujets et ses
moyens d'expression. Les approches qui, en revanche, militent pour que le Maniérisme soit reconnu
comme une période à part entière dans l'histoire de l'art, démontrent que le sac de Rome n'a pas
seulement changé les consciences, mais qu'il a profondément modifié les pratiques artistiques à
travers les modifications qu'il a apportées à la conscience des artistes et à leur rapport à l'oeuvre
d'art.
Ainsi, nous répondrons à la problématique ésthétique majeure concernant l'époque
maniériste qui consiste à situer le Maniérisme dans l'histoire de l'art et par rapport aux autres
courants qui le suivent et qui le précèdent: le maniérisme est-il rupture ou continuité face à la
renaissance ?
Nous analyserons ce passage de la Renaissance au Maniérisme et confronteront ces deux
courants afin de mettre en évidence les éléments de continuité et de rupture culturelle et artistique.
Dans un premier temps, nous énoncerons les différents changements politico-socio-culturels
de l'époque et nous démontrerons que les transformations de style qui affectent l'art européen au
cours de la Renaissance peuvent être expliquées par les changements politiques, religieux et sociaux
de cette période. Puis, nous analyserons plus en profondeur la sphère artistique en confrontant les
théories esthétiques de la Renaissance à celles maniéristes, mettant en évidence les éléments de
rupture. Enfin, nous chercherons à confronter une approche opposée, en utilisant les éléments
artistiques afin d' identifier une certaine continuité entre les deux époques en question.
[...] Le Maniérisme exaspèrait les canons du classicisme. Tout en se les appropriant, ils soulignaient leur caractère artificiel et les enrichissaient d'originalité. Les nouvelles générations d'artistes vivaient un sentiment de profonde désorientation et d'incertitude qui les portaient à un rapport conflictuel avec le classicisme des maîtres: les modèles classiques étaient imités , mais en même temps dénaturés, non par manque de capacité artistique, mais avec la présence d'une sensibilité profondément diverse. Fascinés par les grands maîtres: de Vinci, Michel Ange, Raphaël, les artistes italiens les copiaient. [...]
[...] Dans cette optique, peut-être peut-on considérer Pierre Valdo, fondateur du mouvement vaudois, comme un réformateur égaré au tournant des XIIe siècle et XIIIe siècle siècles puisque il préconisait aussi un retour aux Écritures Elle défavorisait l'individu à son profit. Les causes de la Réforme sont de quatres ordres : politiques, économiques, culturelles et théologiques. Nous développerons les causes qui, selon moi, ont une importance majeure en ce qui concerne le dévellopement de l'art maniériste : les causes culturelles et théologiques. [...]
[...] Ed era fama che, tra denari oro argento e gioie, fusse asceso il sacco a piú di uno milione di ducati, ma che di taglie avessino cavata ancora quantità molto maggiore.»7 Suite à la dévastation, la peste, portée justement par les Lanzichenecchi, s'affala sur la ville. À la fin de cette terrible année, a Rome, il ne restait plus qu'un habitant sur cinq. Vasari est un des premiers à considérer le Sac de Rome comme un événement qui relève à la fois de la sphère politique et de la sphère artistique ; ou plutôt, un des premiers à dire que la création artistique est réglée par son environnement socio-politique. [...]
[...] Le Maniérisme comme tension entre classique et anticlassique Cela ne serait qu'une demi vérité que de définir le maniérisme antinaturaliste et formaliste ou irrationnel et bizzare. Le Maniérisme a autant de caractères naturalistes qu'anti-naturalsites, et le rationnalisme n'a pas moins de poids que l'irrationnalisme. Une idée acceptable du Maniérisme se définit seulement par la tension entre classique et anticlassique, sensuel et spirituel, traditionnel et manie d'innovation, convention et révolte contre tout conformisme. Le Maniérisme se trouve dans cette tension, dans ce rapprochement d'opposés en apparence inconciliables. [...]
[...] Ainsi, nous répondrons à la problématique ésthétique majeure concernant l'époque maniériste qui consiste à situer le Maniérisme dans l'histoire de l'art et par rapport aux autres courants qui le suivent et qui le précèdent: le maniérisme est-il rupture ou continuité face à la renaissance ? G. PREVITALI, La periodisation dans l'art italien, gérard monfort (éd.), p G. PREVITALI, La periodisation dans l'art italien, gérard monfort (éd.), p Nous analyserons ce passage de la Renaissance au Maniérisme et confronteront ces deux courants afin de mettre en évidence les éléments de continuité et de rupture culturelle et artistique. [...]
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