Afin de mieux appréhender ce mouvement (pop art) plus complexe que ne le laisse supposer les oeuvres réalisées, nous allons dans un premier temps étudier les origines européennes du mouvement pop. Puis dans une seconde partie, nous analyserons les concepts du pop et établirons une liste de ces principaux protagonistes. Enfin, dans une troisième partie, en forme d'annexe, nous détaillerons des tableaux phares du pop'art, qui incarnent toute la richesse, la diversité du mouvement et les influences complexes de ces artistes
[...] Flip, œuvre réalisée en 1963 par Mimmo Rotella. Cet auteur fut le premier à recourir à la technique du décollage et de l'affiche lacérée pour obtenir une atmosphère de banalité urbaine proche du climat pop'art. Son travail, cependant, n'est pas sans évoquer aussi certains des mouvements picturaux antérieurs, comme le tachisme, dont il a parfois l'éclat, ou les collages plus ou moins misérabilistes de Karl Schwitters. Beau comme une machine à coudre sur une table d'opération (1966), objet- piège de Daniel Spoerri. [...]
[...] L'orange rutilante, la bouche stéréotypée de la publicité pour dentifrice, le parallèle entre la cigarette et le sein le tout réuni par une rigoureuse combinaison de courbes et de couleurs plates créent une atmosphère d'un érotisme hors de portée qui nous sollicite à la manière d'un objet de consommation de plus. Marilyn appartient à la série qu'Andy Warhol a consacrée au visage de la célèbre actrice. Ce portrait a été réalisé à partir d'une photographie originale ; des couleurs et des taches diversement interprétées renouvellent, d'une œuvre à l'autre, une effigie pourtant toujours la même : exemple type de la déshumanisation du mythe à notre époque et l'une des œuvres les plus populaires du pop'art. [...]
[...] En Amérique la transcendance positive du fait dada ne s'est pas opérée de manière aussi radicale. Cela est dû à la personnalité de l'artiste qui assuma cette transition et dont le rôle, tout aussi déterminant que celui d'Yves Klein en Europe, fut un rôle de synthèse plutôt que de choc : Robert Rauschenberg (né au Texas en 1925) met en question l'esthétique gestuelle de l'action painting. Peintre abstrait (expressionniste) de qualité inégale, il n'en sera que mieux placé pour pressentir l'usure de ce vocabulaire de l'instinct. [...]
[...] Comment compenser cette usure, comment opérer la recharge signifiante d'un geste qui tourne à vide ? Les premières combine paintings de 1952 répondent magistralement à la question : ils se présentent comme des collages d'objets trouvés sur un fond pictural expressionniste, grâce auxquels l'artiste tente d'amorcer la synthèse entre la peinture expressionniste abstraite et l'héritage morphologique de Dada ; à travers Rauschenberg le ready-made venait au secours de la peinture défaillante, en servant à appréhender le monde actuel d'un point de vue positif selon la définition de Lucy Lippard, et en élaborant une sorte d'esthétique du quotidien. [...]
[...] A travers sa technique particulière de collages photographiques, le peintre nous introduit dans un monde où les réussites de la technologie, l'imagerie des objets de grande consommation remplacent les formes convenues de l'art faisant souvent du pop'art une critique sociale. S'appuyant sur le conceptualisme radical de Duchamp, Robert Rauschenberg incorpore en 1951, dans sa Boite à musique, des éléments empruntés à la réalité : dans le cas présent des clous. Ce sont les premiers balbutiements du pop'art. Odalisque (1955-1958), par Robert Rauschenberg. Outre des objets réels, beaucoup plus scandaleux que de simples clous, tels qu'une poule empaillée et un oreiller, l'artiste utilise des photographies de presse reportées par frottement sur une surface préalablement enduite de cire. [...]
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