Plaza Mayor, Salamanca, Alberto Churriguera, Espagne, churriguerisme propre, Philippe V
Le dictionnaire de l'urbanisme et de l'aménagement défini la place comme un lieu public découvert constitué d'un espace vide et des bâtiments qui l'entourent. Son importance et son rôle varient selon les cultures et les époques, et selon l'intensité de la vie publique. La place est une entité d'aménagement de l'espace urbain dont la finalité est l'embellissement de la ville dans une dimension symbolique.
Au 18e siècle, la place possède différentes fonctions. C'est un lieu de commerce, de marché, de spectacles, de cérémonies, de fête. Par exemple, aujourd'hui encore, sur la Plaza Mayor de Salamanque, 30 000 à 40 000 étudiants se réunissent le dernier jeudi avant les vacances de décembre pour fêter la nouvelle année ensemble. Les places sont littéralement le cœur de la ville. La place est érigée pour mettre en exergue un pouvoir, qu'il soit royal ou civil.
La Plaza Mayor de Salamanque est située au nord du fleuve et est entourée par l'église saint Martin, le musée Torino et par plusieurs petites places.
La Plaza Mayor, ou Grand-Place en français, est une place aux multiples fonctions. Depuis sa construction par Alberto Churriguera qui débute en 1729, elle a hébergé le consistoire (assemblée religieuse convoquée par le pape), a été place du marché, arènes pour la corrida, salles de concert, scène théâtrale, lieu de rencontre ou de promenade.
[...] La couleur de la pierre participe de plus à la beauté de la place de Salamanque face à celle de Madrid. L'éclairage de nuit est aussi un facteur d'embellissement de la place, participant à la notoriété de la place de Salamanque. II. Du Churriguerisme : un rococo traditionnel critiqué. À présent nous allons voir de quelles manières le style churriguerisme s'est imposé face au baroque italien et français qui domine alors les cours européennes. Philippe V et ces influences franco-italiennes sur l'art Avec l'installation à Madrid de la dynastie des Bourbons à travers le couronnement de Philippe marquant la fin du règne de Habsbourg et son second mariage avec l'Italienne Elisabeth Farnèse (1714-1746, connu sous le nom d'Isabelle Farnèse, fille d'Édouard Farnèse duc de Parme et de Dorothée Sophie de Neubourg, belle sœur de Léopold Ier et de Charles II d'Espagne), la vie artistique de la cour est bouleversée par l'apport de nouvelles conceptions venues d'Italie et de France. [...]
[...] Grâce à ces relations avec la cour, ces deux frères que sont Alberto et Joaquim se voient attribuer le chantier de la Plaza Mayor de Salamanque. Leur style se caractérise en fait par le retour au décor plateresque qui se développa en Espagne au XVIe siècle. La Plaza Mayor est donc une entité architecturale conjuguant conception architecturale étudiée, organisée, et une fantaisie décorative limitée à quelques parties de l'édifice. En effet, Alberto Churriguera conserve, pour la Plaza Mayor, une structure architecturale inspirée de la tradition plateresque hispanique. [...]
[...] La Plaza Mayor est le nœud social et urbain de la ville. Nœud social, car c'est une place fermée où les habitants peuvent se réfugier, parler, se divertir. Nœud urbain, car les habitants peuvent se rendre dans la place pour se couper de la circulation urbaine. La place est en effet au cœur de la ville et de toutes les rues qui la sillonnent. La place apparait alors comme le lieu de détente des habitants, où règnerait la convivialité. Concernant la problématique, il s'agira de démontrer en quoi la Plaza Mayor de Salamanque, fondée dans un churriguerisme propre s'opposant à l'européanisation du goût, est le lieu de réunion entre la survivance d'un pouvoir politique et culturel passé et le pouvoir nouvellement acquit par Philippe V. [...]
[...] L'aile Nord se compose de 20 arcs et de 2 étages. Sur le bas de l'hôtel de ville, l'on perçoit 5 arcs surdimensionnés par rapport au reste de la place. Sur ces 5 arcs, les 2 aux extrémités et leurs balcons sont séparés par deux colonnes et chapiteaux de style corinthiens. Et le reste du décor se compose de balcons, de reliefs, de médaillons, de boucliers et autres ornements de l'esthétique baroque. L'hôtel de ville marque la présence dans la place du pouvoir civil, la volonté de montrer la puissance et l'indépendance de la ville. [...]
[...] et la Plaza Mayor : une réaction à l'européanisation du goût. Dans la tradition ancienne espagnole, on suspendait des tapisseries et des tentures sur les façades, dans les rues, autour des places lors de fêtes ou de processions dans le but de masquer ces façades miséreuses et de donner du faste à l'ensemble architectural. Ce qui donnait également une unité à la ville. Alberto Churriguera pour la Plaza Mayor fait le choix d'un retour de la tradition plateresque pour deux raisons : tout d'abord comme nous l'avons vu pour marquer un retour au passé prestigieux, volonté de l'Espagne de retrouver une place forte au sein de la scène européenne. [...]
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