Le 5 sept 1638, Anne d'Autriche, jusqu'alors privée d'héritier, met enfin un fils au monde : Louis XIV.
Quatre ans plus tard, Richelieu puis Louis XIII meurent. Elle est proclamée régente en 1643, ce qui affirme considérablement sa position. Elle va pouvoir exercer le pouvoir en s'appuyant sur Mazarin.
Elle remercie le ciel de la naissance de son fils en transformant le modeste Val de Grâce, son ermitage depuis son enfance, en une splendide abbaye. Lorsqu'elle meurt en 1666, le Val de Grâce est le plus vaste et le plus somptueux édifice après le Louvre à Paris. Louis XIV enfant pose la première pierre de l'église en 1645.
En matière de décoration, la reine est désormais libre de ses choix et prend de nombreuses initiatives.
Le Palais Royal est alors décoré Vouet et ses rivaux qui élaborent pour l'Oratoire un cycle sur la vie de la Vierge. Au Val de Grâce, elle donne libre cours à ses préférences et retient seul Philippe de Champaigne.
Le chantier commence en 1644, et reprend après la fronde en 1655.
C'est un ermitage où la reine espère se retirer, d'où le caractère érémitique et l'accent mis sur la sanctification de la pécheresse. Le programme est en rapport avec l'intention de la reine dont les dernières années sont marquées par une vie de retraite quasi monacale. Philippe de Champaigne, par son érudition et dévotion personnelle, pouvait y répondre.
Les sujets ont pu être choisis par un théologien proche d'Anne d'Autriche, peut-être par son confesseur (selon Dom Chaussy). En quoi Philippe de Champaigne opère-t-il une synthèse entre la tradition des Pays-Bas et le classicisme français ? Comment a-t-il élargi cette expression en une perspective sacrée ?
[...] Il est pourtant peu vraisemblable que Poussin ait connu le cycle de Champaigne et pourtant un dialogue semble se nouer. Printemps et hiver : au début et à la fin d'une série, figurent la naissance et le retour du désert par deux épisodes du livre des origines, la Genèse : la fin du commencement avec le paradis, et le commencement d'une fin, avec le déluge. Eté-Automne : Au centre de la série, sont présentés des paysages de lisières discrètement opposés, comme le don et la prise, la grâce et le gain, l'accomplissement et le désir. [...]
[...] Il lui promet de revenir un an plus tard, le jour de Pâques, pour lui administrer la communion. Zozime accomplit le soir de la Cène ce qui lui avait été ordonné, en mettant dans un petit calice le sacré corps et le précieux sang de Notre Seigneur Jésus Christ puis arrivant vers le soir, il s'assit sur le bord du Jourdain pour y attendre la sainte, laquelle tardant à venir, il ne se laissa point aller au sommeil. Pendant ce temps, le moine s'interrogeait sur la manière dont la pénitente devait traverser le fleuve. [...]
[...] Bourdon en 1999 dit : le crépuscule évoque les plaisirs paisibles qu'on commence à gouter au moment de la cessation des travaux et à la chute du jour Champaigne renonce au luminisme contrasté, dramatique ou lyrique qui caractérise en général un soleil couchant et instille un caractère de repos Sainte Marie l'Égyptienne : la nuit L'épisode est représenté comme une nocturne. Il obéit au texte, mais fait aussi allusion à la mort, car la communion est le dernier acte de la sainte avant sa montée au ciel. La lumière de la lune vient célébrer le miracle. La représentation des quatre heures du jour est en accord avec les quatre étapes principales de l'ascétisme et les étapes successives d'un pèlerinage de l'âme vers le Christ : 1. [...]
[...] -Le peintre restreint délibérément l'échappée à l'arrière plan pour se concentrer sur la forêt rocailleuse au devant, qu'il décrit sur le menu, en l'articulant par 3 plans distincts : Sur une terrasse s'élève la cellule de Thaïs que le cours d'un torrent puis le tracé d'un sentier isolent du désert ambiant. Le tronc d'un arbre brisé relie cette plate forme au marécage s'étendant à droite, où une grue prend son essor. Le chemin se poursuit sur la droite jusqu'à une hutte servant d'autel aux dévotions d'un ermite. Au dessus, la montagne est circonscrite par une diagonale au profil biscornu et en son centre coule une cascade. Au loin, un rocher se découpe dans le ciel, où l'on perçoit des silhouettes des chèvres s'aventurant en son sommet. [...]
[...] Dans le cycle Champaigne, il n'y a pas de bouleversement de la nature par un coup de force de Dieu, mais seulement le geste du désert dans le mouvement de la retraite, de la pénitence et de la libération, dans les effets de la solitude et dans l'accomplissement mystique de la vocation du désir spirituel. Robert Arnauld d'Andilly projette les déserts d'Égypte et de Syrie dans la campagne d'Ile de France, et précisément à Port-Royal des Champs. Arnaud d'Andilly est le maillon médian d'une chaîne de solitudes et de retraites: il communique les merveilles vues dans les textes aux solitaires des années 1640, les religieuses de Port-Royal. Son ouvrage devient un noble éloge des religieuses de Port-Royal. [...]
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