Les peintres flamands, détenteurs d'une technique picturale unique au monde, précurseurs de découvertes artistiques dont leurs descendants bénéficient encore aujourd'hui, ont exercé leurs talents au cours du XVe siècle. Leur philosophie artistique, initiée par Robert Campin, se base sur une profusion de minutieux détails visant à retranscrire une réalité exacte. Cependant, ce réalisme exacerbé a pour unique but de refléter une réalité plus profonde. Afin de montrer l'évolution de cette volonté de partager avec les spectateurs un message...
[...] Le Triptyque de Seilern, une œuvre de jeunesse du Maître de Flémalle, montre parfaitement l'époque de transition entre l'art du Moyen- Age et celui du XVème. On est choqué, au premier abord, par le fond d'or, technique considérée par les flamands comme archaïque. De même, on y sent une influence indéniable de la sculpture, grande caractéristique de Campin. On peut penser que s'inspirer de la sculpture pour peindre montre un problème de technique. Cependant, c'est parce que Robert Campin s'est appuyé sur les techniques de la sculpture qu'il a développés un sens aigu du détail et du réalisme. [...]
[...] Ainsi, dans le tableau représentant Giovanni Arnolfini et son épouse, sujets de nombreux débats, de multiples symboles ont été glissés dans la scène. L'intérêt de ce tableau vient du fait que les objets utilisés peuvent se référer aussi bien à la Bible qu'au couple Arnolfini. Au fond de la pièce, le miroir, par exemple, symbolise la virginité de Marie, et par là renvoi également à la virginité de la fiancée. Le chien, aux pieds des époux, configure la fidélité, la loyauté des jeunes mariés l'un envers l'autre. [...]
[...] Cependant, ce réalisme exacerbé a pour unique but de refléter une réalité plus profonde. Afin de montrer l'évolution de cette volonté de partager avec les spectateurs un message, nous nous attacherons, dans un premier temps, à décrire l'importance du Maître de Flémalle pour les peintres flamands et les apports stylistique qu'il leur transmit à travers plusieurs œuvres. Enfin, dans un deuxième temps, nous nous pencherons plus avant pour nous intéresser à la réalité profonde qu'ils ont voulu dépeindre. Le peintre, considéré par de nombreux historiens de l'art comme l'initiateur du langage spatial et stylistique du réalisme flamand, n'est autre que Robert Campin, le fameux Maître de Flémalle. [...]
[...] On voit, grâce à ces trois exemples, l'intérêt des flamands pour l'incorporation de symboles dans les scènes qu'ils représentent. Certains, comme Jan Van Eyke, transmettent sur la toile des œuvres pleines de références, rendant la lecture compliquée pour ceux qui ne connaissent pas le sens caché des objets utilisés. Cet art, avec sa stylistique particulière, est donc réservé à des érudits, des savants ayant les clefs pour déchiffrer le message caché. D'autres, comme Petrus Christus, sont plus timides dans l'utilisation de symboles. [...]
[...] Cependant, il se rapprochera au fur et à mesure d'une représentation en perspective qui permet de mieux rendre la réalité. Robert Campin, bien qu'encore influencé par les préceptes artistiques du Moyen-Age, s'éloignera de ses contemporains pour ouvrir la voie aux réflexions sur lesquels les futurs peintres flamands tels que Jan Van Eyke ou Rogier Van der Weyden se pencheront : le soin du détail, la lumière et surtout le réalisme. L'art flamand, né des travaux de Robert Campin, se veut le reflet d'une réalité profonde, visant souvent à faire partager aux spectateurs initiés au symbolisme un message religieux. [...]
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