En cette fin de Première Guerre Mondiale, c'est le chaos dans le monde artistique. Une poignée d'artistes déclarent la guerre contre l'Art, cet art bourgeois emprisonné dans des règles d'esthétiques strictes et absurdes. Menés par Tristan Tzara, de New-York, Zurich, Berlin, Paris mais aussi Hanovre, Cologne ou Barcelone, ils entreprennent un sabotage de la logique, des hiérarchies des valeurs esthétiques pour reconstruire un autre art, qu'on aurait tort d'appeler surréalisme. Mais leur idées, leurs révoltes ne sont perçues que comme des provocations puériles, du nihilisme. « Prenez Dada au sérieux, cela en vaut la peine » déclame pourtant un de leur nombreux slogans. Dada s'est efforcé dans ses dix ans de vie de 1915 à 1924, avant d'être devancé par les surréalistes, à atteindre dans une démarche constructive un « art plus art », en balayant ses formes préétablies, mais aussi en désacralisant son temple: le musée et en lui insufflant de la vie. Le dadaïste, l'écrivait Baaders, « est un homme qui aime la vie sous toutes ses formes, sans limites, un homme qui sait et qui dit la vie n'est pas seulement ici, elle est là, là, là » (da, da, da en allemand). Comment Dada procède donc à cette déconstruction, désacralisation de l'art, pour le rendre « plus art », comment se manifeste ce nouvel art?
Ce sont les problématiques qui seront abordées dans les pages suivantes, autour de deux grands axes. Le premier retracera la vie de Dada dans ses différents foyers, le second étudiera par le biais d'études d'exemples précis les manifestations et les formes artistiques que prend le dadaïsme.
[...] Ce qui est à voir et ce qui est à lire ont la même importance dans ce photomontage. Manifeste de l'esthétique du non-art, cri lancé en même temps à l'œil et à l'oreille du spectateur, ce montage où rien ne semble tenir en place proclame contre tout académisme l'insondable mouvement de la vie. L'assemblage Dada est composé, comme l'assemblage cubiste de différents matériaux. Shwitters avait l'habitude, par exemple, de collecter au fil de ses promenades, toutes sortes d'objets. Notamment des déchets qui jonchaient les rues de Berlin après la guerre, qu'il assemblait, peignait, clouait. [...]
[...] Ce choix de l'objet interrogeant, comme un piège, la notion d'art et les conditionnements esthétiques qui la déterminent et le titre qui nommait platement l'objet se transforme et prend une dimension provocante voir poétique. Ainsi, l'urinoir que présente Duchamp en 1917 au Salon des Indépendants devient ironiquement Fontaine , le porte-bouteilles devient Séchoir à bouteilles ou Hérisson. Duchamp est le principale dadaïste à réaliser des ready-made, il évolue en ajoutant des inscriptions sur les objets. Comme En prévision du bras cassé sur une pelle à neige. [...]
[...] Le mouvement dada Introduction En cette fin de Première Guerre Mondiale, c'est le chaos dans le monde artistique. Une poignée d'artistes déclarent la guerre contre l'Art, cet art bourgeois emprisonné dans des règles d'esthétiques strictes et absurdes. Menés par Tristan Tzara, de New-York, Zurich, Berlin, Paris mais aussi Hanovre, Cologne ou Barcelone, ils entreprennent un sabotage de la logique, des hiérarchies des valeurs esthétiques pour reconstruire un autre art, qu'on aurait tort d'appeler surréalisme. Mais leur idées, leurs révoltes ne sont perçues que comme des provocations puériles, du nihilisme. [...]
[...] L'image qu'il présente est donc uniforme, même si elle est absurde. Le renvoi à la réalité politique et sociale, qui chez Hausmann, Höch ou Heartfield est direct, devient chez lui allusion. Littérature Dada entretenait des liens très étroits avec la littérature par le biais de revues, certes, mais aussi à travers de nombreux textes théoriques, manifestes et poèmes de nombreux artistes mainte fois déjà cité pour leur oeuvres plastiques. Ecrire, lire . le langage est le plus puissant des médiums et le phénomène idéologique par excellence comme le disait le théoricien russe Bakhtine. [...]
[...] En 1919 Max Ernst, qui se révèle comme le grand magicien du collage, créant ses premiers collages dada. Fidèle à l'esprit dada s'insurgeant contre la notion d'artiste et de filiation de l'œuvre, il réalise des collages en duo avec Arp, intitulés Fatagaga (1920), ainsi qu'avec Baargeld. La France, assemblée poétique de Dada A Paris, Dada se manifeste davantage par l'écrit que par l'activité plastique grâce aux poètes et écrivains tel que André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon, ou encore Paul Eluard directeur de la revue Littérature. [...]
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