Le meuble de la chambre de Marie-Antoinette (1755-1793) pour sa résidence de Saint-Cloud fut réalisé par Jean-Baptiste Claude Sené (1747-1803) et ses collaborateurs en 1787, c'est-à-dire à l'aube même de la révolution. Le meuble comprenait alors six fauteuils dont deux à carreaux (selon les ouvrages, soit deux, soit trois de ces fauteuils sont conservés au Musée du Louvre, les autres étant actuellement au Musée de Versailles), deux bergères, un écran, un paravent à quatre feuilles, tous au Musée de Versailles aujourd'hui tandis que le lit à la polonaise, les six pliants, le tabouret et le marchepied qui accompagnaient l'ensemble ont aujourd'hui disparu. Les deux fauteuils à carreaux flanquaient le lit, et les bergères devaient se trouver de part et d'autre de la cheminée. L'ensemble était réalisé en noyer sculpté et doré et n'était pas estampillé par Jean-Baptiste Claude Sené.
Après la révolution on ne sait pas si le mobilier de la chambre resta à Saint-Cloud ou s'il fut mis en réserve, mais on le retrouve en 1805, attribué à Madame Laetitia, la mère de Napoléon, à l'hôtel de Brienne qui devient en 1817 ministère de la guerre. Il y reste apparemment jusqu'en 1912, date à laquelle le mobilier est versé au Musée d'arts décoratifs. Bill G. B. Pallot indique qu'une partie avait alors disparu. C'est à ce moment qu'intervient la perte du lit qui formait la pièce la plus extraordinaire de l'ensemble. L'ensemble est alors malheureusement partagé entre le Musée du Louvre et le Musée des Arts décoratifs. Les éléments qui furent versés au musée d'art décoratif se trouvent actuellement au Musée National du Château de Versailles.
[...] En effet, les chambres du roi et de la reine font partie des pièces les plus importantes des résidences royales. Il s'agit d'un espace public où avaient lieu de nombreuses cérémonies telles celles du lever et du coucher par exemple. C'est donc un lieu privilégié pour témoigner de la bonne santé des finances royales. II) Sené et ses collaborateurs 1. La dynastie Séné La dynastie Séné commence avec Jean Séné dit Séné le père (1724-1792) son fils Claude aura deux enfants Jean-Baptiste Claude Séné, reçu maître vers 1655) et Claude II dit Séné le Jeune maître ébéniste en 1769. [...]
[...] Elle déclara en ce sens en 1743 : Rien au monde, tous les diamants ne me sont rien, mais ce qui vient des Indes, surtout la laque et même les tapisseries sont les seules choses qui me font plaisir Les importantes collections d'œuvres d'art de ses parents, l'éducation artistique qu'elle avait reçue et les résidences aux nombreux objets d'art et au mobilier des plus importants ébénistes français tel André-Charles Boulle, dans lesquelles elle vivait formèrent la future reine au bon goût. Marie-Antoinette développa tout particulièrement un gout pour l'orient qu'elle tenait de sa mère. Il faut d'ailleurs préciser qu'à son arrivée en France, la dauphine venait d'un pays tout proche des régions orientales qui n'avait été libéré de la présence ottomane que depuis moins d'un siècle. [...]
[...] Le mobilier de sa chambre s'inscrit bien sûr dans les grands mobiliers typiques du gout de Marie-Antoinette. On y retrouve son gout pour l'Orient par le garnissage de pékin blanc à figures chinoises que l'on retrouvait dans les décors muraux, son goût pour les motifs néo- classiques et les guirlandes de fleurs qui ornent bon nombre de ses décors et objets d'art et surtout son goût l'Orient Antique marqué par les motifs égyptiens. Son goût pour l'Égypte est attesté par les différents décors qui se composent de motifs typiquement égyptiens. [...]
[...] Le mobilier de la Chambre de Marie-Antoinette à Saint-Cloud en est le parfait exemple par son vocabulaire décoratif antique et les lignes très droites des fauteuils et des bergères. En effet les bois de fauteuils sont composés de carquois ornés au bas des pieds, de fuites, de perles cordées, de feuilles d'acanthe aux consoles et aux accotoirs, de brindilles tournantes sur les faces, de deux rangs de perles sur les côtés, de corne d'abondance aux joues, de cannelures torses et de lierres, d'ornements antiques aux cintres : une couronne de fleurs et paquets avec un aigle enlacé. [...]
[...] Meyer (Daniel), Le mobilier du château de Versailles, Dijon, éditions Faton p Meyer (Daniel), Le mobilier du château de Versailles, Dijon, éditions Faton p Notice d'un des fauteuils conservés au Louvre sur le site de la réunion des Musées Nationaux, http://www.photo.rmn.fr. Castelluccio (Stephane), Royales Impériales in Revue de l'art, volume Verlet (Pierre), Le mobilier royal français, tome Cahors,1990. Kjellberg ( Séné», Le mobilier français du XVIIIe Siècle, Meyer (Daniel), Les appartements royaux du château de Saint-Cloud sous Louis XVI et Marie-Antoinette in Revue de l'art, juillet août 1965. Egyptomania L'Égypte dans l'art occidental 1730-1930, Paris, Réunion des musées nationaux p.127. [...]
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