Littérature spartiate, Alcman, Tyrtée, Callinos d'Ephèse, élégie, modèle homérique
Pour Tyrtée, seule la première élégie a été préservée. Les autres nous ont été transmises par d'autres auteurs ce qui pose des problèmes d'authenticité. Le témoignage de Tyrtée est très utile, car il nous apprend beaucoup sur la phalange hoplitique et son mode de fonctionnement. Il a su façonner un idéal spartiate en conciliant un idéal aristocratique proche du modèle homérique et un nouvel idéal civique. On peut citer un autre auteur d'élégie guerrière contemporain de Tyrtée qui est Callinos d'Ephèse.
[...] Nous passons ensuite aux chœurs d'adolescentes guidés par deux jeunes filles Hagésichora et Agido en l'honneur d'une divinité. Il fait d'ailleurs l'éloge d'Agido la considérant comme la plus belle. Les historiens sont divisés sur le sens des Parthénées. Cyrino et Robbins y voient un chant pour un rite prématrimonial en l'honneur d'Aphrodite tandis que Calaman y voit Artémis aidant la jeune fille à devenir une femme. Il s'agit de la mousikè c'est-à-dire la formation des jeunes filles lacédémoniennes en danse, musique et poésie. L'originalité d'Alcman tient en deux choses : le dorien et l'érotisme. [...]
[...] Mais le dorien d'Alcman est un dorien littéraire mêlé de formes homériques. Alcman a donc contribué à imposer le dorien comme langue de la lyrique chorale. Cette forme sera reprise par les auteurs postérieurs. L'originalité d'Alcman venait aussi dans la touche d'érotisme voire d'homosexualité qu'il met dans la dernière partie du Parthénées. Il parle des jeunes filles qui contemplent amoureusement leurs aînées chargées de leur éducation. Selon certains auteurs cela aurait inspiré la littérature de Sapho. À la différence de Tyrtée qui fait l'éloge du citoyen-soldat et de sa valeur au combat, Alcman souligne le triomphe de la charis (charme et beauté) sur la force et la violence. [...]
[...] La lyrique chorale est née à Spartes avec Alcman. Elle était chantée et souvent dansée par un chœur avec un accompagnement à la lyre. Elle était composée pour des cérémonies religieuses publiques. Cela peut expliquer le caractère moralisateur et l'utilisation du mythe dans les chants. On peut différencier plusieurs variétés de chants : thrènes, hymnes, chants nuptiaux ou chants des jeunes filles. En l'occurrence pour les chants que nous avons retrouvés d'Alcman il s'agit de chants des jeunes filles ou Parthénées. [...]
[...] On peut citer aussi Sapho, Alcée et Anacréon. Cependant on ne parle pas encore de lyrisme à l'époque. Hérodote évoque Alcée et Sapho comme des poètes méliques c'est-à-dire qui chantent. Le mot de lyrique pour définir ce style de chant est postérieur et a été inventée par les grammairiens alexandrins. Platon faisait une différence entre les poètes d'épopée comme Tyrtée et les poètes mélique comme Alcman. La différence entre les deux vient du fait que la poésie lyrique est le discours du je qui ne représente pas forcement le poète. [...]
[...] Les chants de Tyrtée étaient encore chantés après sa mort pour donner du courage aux soldats et leur rappeler leur patriotisme. Malgré tout nous pouvons noter qu'Alcman et Tyrtée n'étaient pas d'origine spartiate. Ils ont été acceptés par la communauté spartiate. Les deux genres littéraires que nous avons vus en la personne d'Alcman et Tyrtée se sont succédé et correspondent à l'évolution de la conscience liée à des situations historiques comme ici la deuxième guerre de Messénie et la paix qui suivit. [...]
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