A la fin des années 1960, un nombre restreint d'artistes, et plus particulièrement venant de New York et des Etats-Unis, quitte le cadre classique de l'atelier, de la galerie et du musée pour aller travailler directement dans la nature, ou bien introduire des éléments naturels dans les musées. Selon Gilles Tiberghien, ce nouveau Land Art peut être défini comme « un moment de l'histoire artistique contemporaine, moment exemplaire en ce qu'il se situe à la charnière du modernisme et de ce qui l'a contesté, combattu, voire remplacé ». Cette tendance n'est pas exclusive au continent américain. En Europe, notamment en Angleterre, en Hollande et en France, d'autres artistes travaillent dans cette nouvelle direction environnementale. C'est donc à travers les termes de Land Art ou de Earth Works que l'on désigne les œuvres exécutées dans un cadre naturel. Il ne s'agit ni d'un style, ni d'une école, ni encore moins d'un mouvement, les acteurs du Land Art sont trop différents dans leur façon d'appréhender l'espace et dans leur manière de construire leurs créations. La caractéristique qui pourrait les réunir est le fait qu'ils aient recours à un certain nombre de documents, afin d'expliquer leurs réalisations, ces dernières étant trop éloignées ou détruites rapidement, elles sont donc invisibles du public.
Dans un premier temps, il paraît utile d'étudier l'évolution de l'art à cette époque, entre les années 1960 et 1970, afin de comprendre le mouvement esthétique et philosophique qui amène les land artistes à se tourner vers cette tendance. Dans un second temps, un panorama des principaux artistes du Land Art sera nécessaire, pour ensuite analyser le travail artistique original de Walter de Maria, puis celui de Richard Long, tout deux tellement différents. Cette nouvelle conception artistique, le Land Art, est souvent hâtivement assimilée à un « art écologique »
[...] La relation espace-temps est fondamentale dans le travail de l'artiste. Il se sert ici du matériel afin d'accéder à l'immatériel La fascination mystique Ces poteaux deviennent instrument de son art lorsque la foudre s'abat sur eux. Walter de Maria tente de dompter la nature, renonçant à toute volonté dominatrice pour canaliser les forces naturelles dans une volonté esthétique marquée. Fasciné par les éclairs, il veut jouer des phénomènes météorologiques pour créer une oeuvre éphémère qui ne dure que l'instant d'un éclair. [...]
[...] Le premier investit le paysage existant en employant de grands moyens techniques ; son art teinté de mysticisme fascine et interroge. Le deuxième explore la nature de façon presque initiatique avec peu ou pas de moyens matériels ; sa création artistique prend alors des allures de promenade romantique entre solitude et communion. Documentation Bibliographie Albertazzi, Liliana. Différentes Natures, Visions de l'art contemporain. Ed. Lindau, Turin Francblin, Catherine. Sausset, Damien. Leydier Richard. L'ABCdaire de l'Art contemporain. [...]
[...] Robert Smithson, acteur et théoricien du Land Art, s'est passionné pour le concept d'entropie, explorant ainsi le procès même de décomposition de ses réalisations. Son œuvre la plus connue, Spiral Jetty, est d'ailleurs ensevelie sous l'eau du lac salé depuis déjà quelques années. Mais loin de là l'idée que la nature représente chez les artistes du Land Art la majorité de leurs conceptions. A travers le site et l'environnement, elle devient partie intégrante de l'œuvre, mais elle n'est jamais au centre du projet. Le paysage apparaît comme un simple partenaire esthétique d'après G. [...]
[...] Denis Oppenheim Negative Board St Francis, Main Denis Oppenheim Annual Rings 1968 B. Quand la nature s'installe dans les musées L'œuvre, issue de la nature, présentée dans des lieux publics peut être qualifiée de non-site, en opposition à l'œuvre site, insérée dans le paysage. Cependant, elle sous-entend elle aussi une idée de mort, et donc de vie éphémère, contrairement aux œuvres traditionnelles passées qui, mis à part l'altération naturelle, n'évoluent guère, elles sont même restaurées sans cesse afin que les signes du temps n'apparaissent pas. [...]
[...] Son intrusion dans la nature se fait sans mal et sans peine. Il ne fait que déplacer de manière artistique des éléments trouvés in situ afin de donner au lieu sauvage un caractère parfait, serein et ordonné. Son idéologie de la nature transparaît clairement dans toutes ces œuvres, prenant un caractère philosophique et conceptuel. L'artiste est en osmose totale avec le paysage dans lequel il conçoit son art Un art conceptuel enregistré La difficulté, voir l'impossibilité, pour le spectateur de se rendre sur place amène l'artiste à utiliser d'autres moyens, autres que concrets, afin de documenter son art. [...]
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