Objets souvenirs en coquillage, coucou suisse en plastique, casquette avec ventilateur, cadre paysage qui s'allume pour imiter les vagues, escarpins roses à pompon, dés en peluche pendus au rétroviseur de la voiture ou encore petit chien hochant la tête sur la planche arrière, jusqu'au nain trônant dans nos jardins ; le "kitsch", mot qui évoque un certain côté péjoratif tout en ayant une certaine connotation affective, semble s'être immiscé partout dans notre vie quotidienne.
Du côté de l'art contemporain, le kitsch aussi s'est fait une place. « Le champ de l'art c'est tellement agrandi qu'on serait presque tenté de dire que l'art lui-même est devenu kitsch » nous dit l'artiste Bertrand Lavier. Le kitsch, qui inspire la méfiance, premièrement parce qu'on ne sait pas trop ce que ce mot désigne et, parce qu'au-delà du flou, au demeurant pas très esthétique le mot reflète une connotation péjorative le plus souvent associée au
« mauvais goût » attire rarement les éloges des critiques d'art mais aussi des galeristes dont certains refusent même d'exposer des artistes se revendiquant en tant que tel.
Sans toutefois relancer le vieux débat sur le concept du « goût », où le « bon goût » s'oppose alors au « mauvais goût » (le kitsch ?) nous tenterons d'analyser la place du kitsch dans l'art contemporain. Le kitsch c'est quoi au final ? Quels sont les artistes contemporains pratiquant ou évoquant cette notion ? L'esthétique du kitsch a pénétré depuis longtemps les esprits et les musées, mais rares sont les artistes qui acceptent le qualificatif, plutôt synonyme de faute de goût. Alors kitsch ou pas kitsch ?
[...] Kitsch ou pas kitsch ? Il semblerait alors qu'au-delà des artistes qui le revendiquent ou le récusent, cela soit aussi aux spectateurs d'en juger, spectateurs qui vivent eux-même parfois dans le monde rose Barbie du kitsch sans s'en rendre compte . Notre époque bovarysante implique que nul ne puisse échapper au kitsch. Nos jardins intérieurs, c'est une certitude, grouillent de nains en plastique. À chacun sa Vénus ou son curé de plâtre : Madame Bovary c'est nous. affirme Jean-Yves Jouannais Jouannais, Jean-Yves, Gnomes Documents sur l'art, # février 1994. [...]
[...] On peut voir au premier coup d'œil de l'ironie dans mon travail . mais moi je n'en vois aucune. L'ironie cause trop de contemplation nous dit l'artiste au sujet de son travail. En étrange héritier du ready-made et du Pop Art, l'Américain Jeff Koons est sans doute l'artiste emblématique de ces folles années 80 : utilisant d'abord pour ses sculptures les éléments les plus triviaux du quotidien, il se fait connaître par le scandale de ses sculptures pornographiques ou kitschissimes, comme son fameux Puppy. [...]
[...] Le rose pare les œuvres de Philippe Faure d'une atmosphère chaude, sensuelle, presque exotique. Il nous plonge dans un show rose, comme une invitation au sexe telle une enseigne néon d'un Peep Show, ou les décors sophistiqués des love hôtels de Tokyo où l'on loue des chambres décorées pour y faire l'amour selon la précision de ses fantasmes. Initialement peintre, Philippe Faure choisit le rose et met délibérément l'accent sur la transformation d'un espace en un lieu de spectacle. Il scénographie les espaces qu'il investit et les habille de sa fantasmagorie érotique et ludique. [...]
[...] 13) Artiste d'origine bordelaise, Philippe Faure est né à Libourne en 1969, il vit et travaille à Bordeaux. Ses talents ont été révélés au public bordelais à travers l'opération ateliers portes ouvertes Open Doors Open Eyes (édition 2004) et, tout récemment, grâce à sa participation remarquée à l'exposition/hommage à Pierre Molinier Pierre Molinier/Jeux de Miroirs présentée à l'automne 2006 par le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Dans le cadre de notre étude sur le kitsch dans l'art contemporain, nous nous pencherons sur une de ses récentes expositions, Soubrette abusive9 où l'artiste nous offre un catalogue des stéréotypes du fétichisme revus et corrigés par son humour et son point de vue parodique. [...]
[...] Cet univers artistique propose parfois des œuvres à la frontière entre deux états, entre douceur et violence, entre rêve et réalité. Ces images procèdent de la même manière que les contes de fées, ce sont des récits hors du temps avec des personnages idéalisés et stéréotypés. On y retrouve une certaine candeur et naïveté. En apparence kitsch et superficiel, leur travail permet une plongée dans l'histoire de l'art et la complexité de l'identité. A la frontière entre peinture et photographie, leurs œuvres engagent le spectateur dans une exploration spéculaire, entre mythe et réalité. [...]
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