Judith et Holopherne, Le Caravage (1598), aspect théâtral de l'oeuvre, huile sur toile, peinture baroque, lumière plongeante, contraste, dimension cathartique, épisode biblique, histoire de l'art, épurement du décor, réalisme narratif, morale religieuse
"Judith et Holopherne" (Giuditta e Oloferne, en Italien) est une huile sur toile baroque de l'Italien le Caravage peint vers 1598 et conservé à la Galerie nationale d'art ancien de Rome. L'oeuvre est commandée par le banquier génois Ottavio Costa. La scène est issue du "Livre de Judith" (Ancien Testament). Holopherne, général en chef de l'armée du royaume néo-babylonien, assiège Béthulie afin de soumettre la population au culte du roi Nabuchodonosor II. Judith, une riche et belle veuve, feint de vouloir livrer au tyran des informations sur les Hébreux. À la suite d'un grand banquet, Judith et Holopherne sont laissés seuls dans une des tentes du camp. Le général, enivré, s'effondre sur son lit.
[...] C'est en cela que Caravage se distingue de ses contemporains baroques, dont la peinture est généralement alourdie par une profusion de personnages, d'objets et de détails architecturaux. Cet épurement de la composition réduit considérablement le temps de lecture de l'œuvre et permet au regardeur de saisir l'action du premier coup d'œil. Les drapés permettent de séparer différents espaces : à gauche, les draps blancs, l'espace d'Holopherne ; à droite, les tissus ocrés, l'espace de Judith et de sa servante. Cette séparation est d'autant plus accentuée par les mouvements opposites des lignes de force diagonales, tracées dans les draps d'Holopherne et dans la robe de Judith. [...]
[...] Holopherne meurt ainsi sous le regard de Dieu et devra répondre de ses actes. Ainsi, le Caravage peint une œuvre marquée par la théâtralité, à la fois dans sa composition et dans sa dramaturgie. Le peintre représente le climax du Livre de Judith : la mise à mort d'Holopherne. Anachroniquement, cette toile rappelle le théâtre du Grand-Guignol (XXe siècle) dans sa représentation spectaculaire d'une scène sanguinolente et macabre. Mais au- delà de cet aspect, le Caravage délivre une œuvre moralisatrice, cathartique et religieuse. [...]
[...] Judith et Holopherne - Le Caravage (1598) : l'aspect théâtral de l'œuvre Judith et Holopherne (Giuditta e Oloferne, en Italien) est une huile sur toile baroque de l'Italien le Caravage peint vers 1598 et conservé à la Galerie nationale d'art ancien de Rome. L'œuvre est commandée par le banquier génois Ottavio Costa. La scène est issue du « Livre de Judith » (Ancien Testament). Holopherne, général en chef de l'armée du royaume néo- babylonien, assiège Béthulie afin de soumettre la population au culte du roi Nabuchodonosor II. [...]
[...] Par ailleurs, l'invraisemblance de la représentation de la décapitation d'Holopherne instaure une mise à distance du réel. En effet, l'instantanéité de la scène est une illusion : le Caravage recompose un temps en l'apparence figé, par une juxtaposition d'instants discordants. Holopherne cherche à se relever du lit (sa main gauche prend appui sur le lit), surpris par la lame (sa bouche ouverte et ses yeux exorbités jettent un cri de stupeur étouffé), tout en cédant à la douleur (sa main droite se crispe) alors que sa tête est déjà presque décollée du corps. [...]
[...] Elle est au-dessus de lui et baisse son regard pour le voir ; le Caravage met en valeur cette formidable inversion des rôles : la femme domine le soldat. Judith est d'autant plus sublimée par sa proximité avec le visage de sa servante, cuivré et creusé par le temps, et légèrement rentrait par rapport au sien. Visage et main crispée, l'œil effaré et la tempe saillante, elle jette son regard hors du cadre : la vision de l'acte lui semble être difficile. [...]
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