Fils d'un important orfèvre, Jean-Léon Gérôme fait des études de latin, grec et d'histoire au collège de Vesoul. Il s'inscrit à l'école des Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Paul Delaroche. Après la fermeture de l'atelier, il part un an en Italie puis rentre continuer ses études chez Charles Gleyre. Le succès de sa première toile exposée au salon en 1847, Jeunes grecs faisant battre des coqs, l'encouragea à réaliser d'autres œuvres dans cette même veine néo-grecque. Mais Gérôme ne se contente pas de ce style néo-grec, il évolue vers un réalisme incroyablement précis.
La sensualité dans ses figures et la souplesse de la ligne lui viennent directement d'Ingres.
Il s'intéresse aux curiosités ethnographiques et psychologiques qui donnent du caractère à l'anecdote. L'attrait pour le sujet oriental survient lorsqu'en 1844, il étudie avec Charles Gleyre, l'un des premiers peintres à avoir voyagé jusqu'en Egypte de 1833 à 1837.
Entre 1857 et 1861, il atteint l'apogée de son art. C'est alors qu'il réalise son premier voyage en Egypte en 1857, avec deux autres peintres : Bailly et Berchère. Puis, il enrichira sa réserve de dessins par d'autres visites en 1862, 1868, 1869, 1871, 1874, et 1880.
Son intérêt pour les ruines antiques céda peu à peu à un goût pour la vie égyptienne contemporaine. C'est ainsi qu'il introduit des scènes de genre au salon de 1859, en apportant une vision vraie et neuve du Proche-Orient.
[...] En 1883, il part en Espagne avec son élève assistant Albert Aublet et le peintre orientaliste italien Alberto Pasini. Selon Aublet, Gérôme a surtout travaillé dans le palais qui pouvait lui fournir de jolis fonds pour les tableaux à venir c'est-à-dire l'Alhambra. Ce palais apparaissait déjà en 1882 dans La douleur du pacha Tiré des Orientales de Victor Hugo, un tigre mort est exposé sur un tapis entouré de roses, il est veillé par un homme en deuil. Le Charmeur de Serpents ; 1870 ; 84x122 cm ; Sterling and Francine Clark Institute ; Williamstown Le charmeur de serpent est un thème qui est inconnu en Occident. [...]
[...] On y voit un groupe d'orants sur le toit d'une maison du Caire. Gérôme nous rapporte alors son voyage au cœur de la piété islamique. Les personnages sont tous en train de prier mais Gérôme les représente dans des attitudes variées. Il montre ainsi sa maîtrise de représentation des figures et des drapés. Tous les éléments sont tirés de l'Orient et il est très difficile de reconnaître le peintre classique qui présentait au salon, quelques années auparavant des peintures antiques. [...]
[...] Le marchand de tapis au Caire ; 1887 Gérôme réunit dans une grande composition un grand nombre de sujets qu'il a peints à la perfection : les tapis d'Orient accrochés ou pliés, le décor sculpté des murs patinés, des hommes aux physionomies diverses, gesticulant dans de somptueux costumes, et même un âne. Bien que son dernier voyage en Egypte soit déjà loin, le tableau montre que son souvenir reste vivace. Il s'aide, bien sûr, d'esquisses anciennes, de photographies, d'accessoires et de costumes tirés de sa propre collection ainsi que d'un assistant pour les figures du fond. A la fin de sa vie, son intérêt grandissant pour la sculpture témoigne de cette fondamentale obsession de l'illusion spatiale, tactile et visuelle. Bibliographie ACKERMAN Gerald M. ; Jean-Léon Gérôme ; coll. [...]
[...] Au salon de 1857, il présente des sujets variés. C'est le début de sa carrière d'orientaliste ou de peintre ethnographique», et il porte à la fois un intérêt pour le réalisme académique, le goût du détail et une tendance au pompiérisme. Au salon de 1859, l'exposition d'Un hache-paille égyptien reflète déjà le réalisme ethnographique de l'artiste, ainsi que la qualité de la lumière traditionnelle. Le prisonnier ; 1861 ; S ; 45x78cm ; Musée des Beaux-arts de Nantes Gérôme connaît un véritable triomphe avec ce tableau au salon de 1863. [...]
[...] Il étudie la relation de la figure avec son costume. Il traduit la chaleur étouffante du désert par une luminosité intense. Il s'agit d'un arrêt dans la représentation d'une action. Il montre ainsi son admiration du stoïcisme des égyptiens. La notion d'infini est permanente dans ce tableau : on ne voit pas la fin du groupe d'hommes qui est la seule représentation vivante dans cette immensité où désert et ciel se rejoignent pour former une ligne d'horizon sur la droite. [...]
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