Dans le domaine artistique et notamment la peinture, il est admis que les œuvres des uns et des autres influencent leurs contemporains et les générations futures. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) aimait comme ses contemporains fréquenter le Musée du Louvre et s'imprégnait de cette façon de la peinture des grands maîtres du passé.
C'est en Automne 1881 que Renoir se rend pour la première fois en Italie, grâce à la vente de certains de ses tableaux ; il commence par visiter Venise, puis Florence, Rome et Naples. Il y découvre l'œuvre des grands maîtres italiens, et est particulièrement surpris par la luminosité et la somptuosité de l'art de Raphaël. Il reste également en admiration devant les fresques antiques à Rome.
C'est alors que se développe en lui une forte attirance pour l'art italien, qui pour lui possède une monumentalité intemporelle dont la peinture impressionniste ne peut se rapprocher puisqu'elle s'attache aux plaisirs éphémères et atmosphériques.
[...] Renoir cherche à la fois à traduire le sentiment d'intimité mais aussi d'universalité en suivant le modèle de Raphaël. Renoir a su tirer parti de cette peinture classique qui pour lui était profondément moderne et s'adaptait au XXe siècle. En Italie, le peintre français découvre le thème archétypal de la Renaissance, celui de la Madone, la Vierge à l'enfant, un sujet plein de sensibilité, de tendresse mais aussi de profondeur, c'est l'incarnation de la beauté féminine maternelle, dont Renoir fut transporté et éblouit et où il atteindra son summum avec Les baigneuses de 1887. [...]
[...] L'influence de Raphaël sur Renoir Dans le domaine artistique et notamment la peinture, il est admis que les œuvres des uns et des autres influencent leurs contemporains et les générations futures. Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) aimait comme ses contemporains fréquenter le Musée du Louvre et s'imprégnait de cette façon de la peinture des grands maîtres du passé. C'est en Automne 1881 que Renoir se rend pour la première fois en Italie, grâce à la vente de certains de ses tableaux ; il commence par visiter Venise, puis Florence, Rome et Naples. [...]
[...] La relation intense entre les deux personnages, marquée d'une forte affection maternelle est chargée d'un réalisme très saisissant, le tableau donne l'impression d'un moment de tendresse pris sur le vif. Mais l'étude du tableau permet de comprendre en réalité que l'artiste suit une construction bien rigoureuse. Renoir choisit de représenter une paysanne italienne, qui incarne au XIXe siècle une certaine innocence, une grande pureté, représentant la simplicité de la vie, pleine d'amour, en totale contradiction avec la vie moderne. On constate également que Renoir insiste sur les liens entre la mère et l'enfant. [...]
[...] L'innocence et la simplicité de la jeune femme sont renforcées par cet intérieur modeste et ce papier peint fleuri, qui appuie cette idée de fraîcheur et de beauté naturelle. Le thème de la mère à l'enfant fut très apprécié par Raphaël par exemple la Belle Jardinière de 1507, sa série de Madones, comme la Madone Aldobrandini, ou encore la Vierge de Foligno, des portraits marqués par la profondeur de l'expression entre la Mère et l'Enfant. Raphaël cherchait avant tout la parfaite imbrication des corps et des formes des deux personnages représentés. [...]
[...] La pose de la mère et de l'enfant renvoie aussi à Raphaël. Il existe également un mythe qui rapproche l'œuvre des deux artistes, celui qui dit que Raphaël aurait trouvait les modèles de ses Vierges en voyant les paysannes italiennes, ainsi les historiens de l'art imaginent que des tableaux tels que la petite Vierge Cowper de 1505, seraient en fait des portraits réalistes. On sait combien Renoir admirait Raphaël, on a notamment son témoignage dans une lettre adressée au marchand d'art Ambroise Vollard, au sujet de la Vierge à la chaise de Florence il dit j'étais allé devant ce tableau pour rigoler ; et voilà que je me trouve devant la peinture la plus libre, la plus solide, la plus merveilleusement simple et vivante qu'il soit permis d'imaginer Mère et enfant est en quelque sorte une adaptation de la Vierge à la chaise, où Renoir tente de concilier le réalisme moderne et la dignité monumentale des maîtres classiques. [...]
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