Nous diviserons notre développement en trois parties, la première traitant des prémisses du mouvement et en présentant les principaux protagonistes dans leurs analogies et leurs différences ; la deuxième décrivant les carrières deux principaux inspirateurs du mouvement, Monet et Renoir ; la troisième décrivant les spécificités des autres peintres du groupe impressionniste, dont Berthe Morisot par exemple
[...] Les précurseurs de l'impressionnisme : 1. Les sources d'inspiration fondamentales : Au Pavillon du Réalisme présenté par Courbet en 1855, certains jeunes artistes éprouvent leur premier élan vers une nouvelle façon de peindre et même d'appréhender la peinture, ils s'orientent vers une étude approfondie de la manière dont les choses apparaissent en dehors de la convention académique en vigueur, qui n'admet qu'une notion abstraite du dessin : parmi ces jeunes gens se trouvent Fantin-Latour, l'Américain Whistler, et Manet, auxquels Courbet apprend à construire un tableau par larges masses de couleur accordées sur des registres bas et contrastées dans les lumières. [...]
[...] L'utilisation de l'huile lui paraît trop lente et, comme Bonington, il recourt à l'aquarelle qui a un caractère d'immédiateté plus conforme à son singulier tempérament : c'est dans cette technique que Jongkind trouve un mélange de bonheur expressif et de sensibilité optique qui font plus souvent défaut dans ses peintures à l'huile, lesquelles souffrent davantage d'une exécution laborieuse plus éloignée du sujet naturel. Le naturalisme impressionniste a des lieux prédestinés, des points de rencontre essentiels : son itinéraire est celui de la Seine, d'Argenteuil à Honfleur, là où le fleuve débouche dans la mer. C'est là, dans les environs du Havre, que se rencontrent les peintres attirés par la nature. [...]
[...] Au Salon de 1861, il avait reçu la mention honorable ; à celui de 1865, où il expose Olympia, il est nettement raillé ; ses tableaux deviennent le point de mire de la critique et, néanmoins, il pousse toujours plus loin ses recherches picturales. On peut considérer Manet comme un artiste à l'étrange destin : artiste doté de qualités extraordinaires et d'une solide éducation, formé au cours de longues séances au Louvre, il a cherché à rénover par un style et un sentiment moderne, la grande tradition picturale ancienne et, bien qu'il y soit admirablement parvenu, il a surtout rencontré de l'incompréhension. [...]
[...] La progression est lente mais continue : Degas ne laisse aucune place à l'improvisation et son évolution se fait au gré d'une maturation intellectuelle minutieuse et énergique. L'artiste affine les instruments de son langage et veut devenir entièrement maître de son style ; et tandis que Manet, avec lequel il entre en rapports étroits autour de 1861 et dont il fera plusieurs portraits trois ans, plus tard, explore la voie de la couleur, Degas suit celle du dessin, qu'il dépouille de toute convention académique. [...]
[...] En 1874, Degas est parmi les organisateurs et les participants de la première exposition impressionniste, mais il ne partage pas l'enthousiasme de ses amis pour la nature représentée dans la variété infinie de ses atmosphères, ni pour la spontanéité des impressions notées sommairement sur la toile en une sorte d'improvisation : l'art de Degas est toujours médité et intellectuel, repensé dans le secret de l'atelier, obsédé par la préoccupation du style, de la ligne qui doit fixer le mouvement, le geste ou l'expression d'une seconde. Et pourtant, un travail si acharné se résout en une simplicité naturelle, en une immédiateté de la chose vue, presque en un croquis. Il y a toujours une ironie détachée dans ses peintures, une recherche curieuse des aspects les plus imprévus de la vie contemporaine, un esprit d'observation aiguisé par une sensibilité subtile et nerveuse, une expérimentation formelle acharnée qui font de lui un aristocrate réaliste. [...]
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