Dans la Grèce ancienne, la céramique est un art qu'exercent exclusivement les hommes. Une part importante des vases qu'ils composent met en scène des figures féminines. Elles sont présentes sur différents types de vases, affectés à des usages divers et dans des situations variées, tantôt seules ou entre elles, tantôt en compagnie des hommes. On sait par les sources écrites quel était le statut de la femme dans la société grecque de l'époque. Quel regard des hommes porté sur les femmes nous révèle alors la céramique ?
Les évolutions de la représentation de la femme dans la céramique grecque ont chronologiquement été en corrélation avec l'évolution des mœurs et des mentalités dans la Grèce de l'époque.
Pendant la période archaïque, correspondant à la pratique de la technique de la figure noire, la femme est peu représentée. Lors de ces rares apparitions, le peintre souligne l'état de sujétion dans lequel elle se trouve par rapport à l'homme, qui lui impose brutalement sa loi : elle se situe toujours en position d'infériorité, de soumission par-rapport à cette domination masculine.
Au Ve siècle avant Jésus-Christ, parallèlement à l'établissement de la démocratie à Athènes, se développe dans la céramique la technique de la figure rouge. La représentation de la femme dans cette nouvelle technique évolue en même temps que la société dans laquelle elle se pratique. L'image de la femme totalement soumise à l'homme s'efface pour laisser place à la célébration de la beauté féminine. Cette nouvelle iconographie offre aux regards masculins l'image d'une beauté idéale, fidèle aux différents critères développés par Aristote (beauté, taille, sagesse, amour du travail).
[...] Image de la femme dans la céramique grecque Dans la Grèce ancienne, la céramique est un art qu'exercent exclusivement les hommes. Une part importante des vases qu'ils composent met en scène des figures féminines. Elles sont présentes sur différents types de vases, affectés à des usages divers et dans des situations variées, tantôt seules ou entre elles, tantôt en compagnie des hommes. On sait par les sources écrites quel était le statut de la femme dans la société grecque de l'époque. [...]
[...] Tous ses vases marquent de plus la richesse que constitue la dot, et de manière métaphorique. Détail d'un lebes nuptial attique à figures rouges Peintre Amphitrite Vers Paris Musée du Louvre Les vases présentant des décors de mariage sont essentiellement à usage féminin. On peut noter donc les pyxies, ou bien les loutrophes : ce sont des vases destinés à contenir des onguents, parfums, liquides ils ont pour décor essentiellement les maisons, et contiennent dans leur propre représentation les exemples de leurs utilisations. [...]
[...] Par exemple sur une loutrophe sont figurées trois scènes : celle du milieu représente la prothesis ; quatre femmes se pressent autour du lit, l'une d'elles tient la tête du mort, tandis que les autres se lamentent en portant les mains à leur chevelure. La division des rôles entre homme et femme est très claire, ainsi que la répartition de l'espace. Les femmes entourent le lit, gesticulent, et se lamentent violemment, assument la douleur du deuil, tandis que les hommes sont regroupés plus loin, et ont des gestes plus sobres. Les femmes occupent l'espace privé le plus proche du corps du mort alors que les hommes viennent le saluer à distance. [...]
[...] Large vasque plate à laquelle les anses semblent suspendues, tige courte et petit pied aux proportions calculées, décorée d'une frise qui s'adapte naturellement à la courbure extérieure : plusieurs couples d'hommes et de femmes illustrent les différents modes ou les différentes Les vases représentant la toilette nous montrent l'intimité de la vie des femmes Ce vase est une pyxie, c'est-à-dire un petit vase rond, à fond plat, et généralement doté d'un couvercle. Il sert de boîtier ou de coffret à bijoux, et est alors souvent réservé à un usage féminin. Représentant un mariage, il montre clairement la subordination de la femme, qui est prise en charge par son futur mari dès la cérémonie. [...]
[...] C'est ce qui en matière de céramique codifie de la façon la plus claire possible le mariage. La chevelure de la femme est ornée d'une sorte de diadème, habillée d'une longue tunique, et d'une sorte d'étole : ces caractéristiques font parties des codifications artistiques. De plus, on peut noter la présence des parents du marié : ce sont les deux derniers personnages, symbolisant l'accueil dans le gemos de la nouvelle mariée. La porte enfin sert à la fin de cette frise de point d'arrivée, elle représente le foyer dans lequel il va accueillir sa future femme. [...]
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