L'iconographie chrétienne du XIXe siècle : entre renouveau et innovations

Résumé du document

Au XIXe siècle, on considère que l'art chrétien est dégénéré et cela depuis Michel Ange. Dans ce mouvement, une restauration de l'iconographie semble nécessaire, au même titre qu'une restauration stylistique et technique. De nombreux traités iconographiques sont écrits à ce sujet, en particulier sur le renouveau de l'iconographie, sur la nécessité de puiser dans ce qui a déjà été fait. Ces théoriciens sont notamment Raoul Rochette, le chanoine Auber ou encore l'archéologue Didron.
On note ensuite un certain renouveau des figures représentées, en particulier celle du Sacré-Coeur.

Extraits

[...] Le visage est tourné vers le seigneur dans une prière d'extase. La force esthétique repose sur la simplicité et sur l'originalité de la composition qui est une des premières et une des rares images du sacré cœur à proposer une option centrifuge. Elle se distingue par son caractère monumental, perceptible dans la pose un peu hiératique du Christ. Elle se trouve alors aux antipodes de la notion de souffrance et de douleur en accord avec le militantisme catholique, elle se différencie ainsi des autres images de dévotions (que nous alors voir après) qui évoluent vers une imagerie pieuse plus doloriste, plus sentimentale Polémique sur cette iconographie Ce modèle devient le support principal de la dévotion du Sacré-Cœur et tous les médias sont utilisés pour le diffuser. [...]

[...] De nouvelles figures iconographiques Un exemple d'iconographie qui se fixe au XIXe siècle : le Sacré-Cœur Le succès de l'image du Sacré-Cœur est dû au contexte historique favorable ainsi qu'aux visions de Marguerite Marie Alacoque. Par doctrine, le culte du Sacré-Cœur est lié à l'image : selon MM Alacoque, Jésus-Christ prend plaisir à être honoré sous la figure de ce corps de chair Il promet de répandre en abondance dans les âmes qui honoreront cette image, tous les dons dont il est plein L'œuvre de Bénezet pour l'Apostolat de la prière La représentation a soulevé des réflexions, avec la représentation faite par Bernard Bénezet (un des derniers disciples de Flandrin, dessinateur et cartonniers, décore les églises de la région de Toulouse) Sa production se compose de puissantes et sensibles compositions murales, conçues comme une synthèse du spiritualisme du Moyen Age et les formes de la Renaissance. [...]

[...] Catalogue d'exposition Foucard, Le renouveau de la peinture chrétienne au XIXe siècle C. Rosenbaum ; JP Seguin, Un siècle d'images de piété : 1812-1914. Musée Galerie de la Seita Édition Marchand, Paris Introduction Au XIXe siècle, on veut restaurer l'art chrétien, tel qu'il était du temps de Fra Angelico. On veut en effet lutter contre la dégénérescence de l'art, qui est survenue, selon les théoriciens du siècle, à partir de Michel-Ange Dans ce mouvement, une restauration de l'iconographie est nécessaire, au même titre qu'une restauration stylistique ou technique. [...]

[...] On voit dans une liste des saints les plus représentés que sainte Madeleine et saint Louis arrivent en tête à une valeur symbolique. En effet la Madeleine selon l'abbé Jouve, représente : tout ce que le cœur humain renferme de sentiments tendres, de dévouement sublimes, et de faiblesses touchantes Les images de St Louis prince, le plus saint, le plus juste qui ait jamais porté la couronne témoignent d'une iconographie nationale, illustrant les valeurs civiques. En effet les figures saintes, ayant un lien avec le pouvoir français sont alors très appréciées que ce soit par les classes populaires ou politiques. [...]

[...] Didron par exemple auteur d'une Iconographie Chrétienne, s'élève avec vigueur contre la figuration réaliste du cœur de Jésus, que l'on trouve fantaisiste et de mauvais goût. Rome tranchera un temps la polémique en Janvier 1878, en faveur de l'apostolat de la prière qui fabriquait ces images en accordant ces indulgences qu'aux seules images qui présentent le cœur de chair ressortant extérieurement sur la poitrine. C'est au cours de ces différents débats que se fixent au XIXe siècle l'iconographie de plusieurs thèmes chrétiens comme le dogme de l'immaculée conception. [...]