Raphaël a conçu cette fresque à la demande du Pape Jules II, au XVIème siècle. Dans cette œuvre, il s'inspire de l'épisode biblique sur Héliodore (2 Maccabées 3, 21-28). En effet, au II ème siècle avant J-C, Héliodore est chargé par le roi de Syrie Séleucus de s'emparer du trésor conservé à l'intérieur du temple de Jérusalem. Ici, nous sommes face au moment où Héliodore a pénétré dans l'enceinte du temple pour dérober le trésor. A la prière du grand prêtre juif Onias III, Dieu envoie un cavalier et deux jeunes hommes qui sont représentés au premier plan à gauche. Le pape, auteur de la commande de l'œuvre, est représenté, comme témoin assistant à la scène assis sur sa chaise à porteur. Le porteur de gauche a les traits de Marcantonio Raimondi, graveur et ami de Raphaël, lui-même représenté sous le trait du porteur de droite.
En observant la fresque, on remarque qu'elle épouse la forme de l'arc propre à l'architecture de la demeure pontificale destinée à recevoir ce motif. Il s'agit ici d'un plan demi-ensemble qui permet d'identifier parfaitement les sujets de la fresque ainsi que la mise en valeur de l'environnement, apparaissant dans une demi-circonférence (omniprésence des lignes curvilignes). De plus, nous nous trouvons face à un plan frontal avec une perspective centrale du fait de la symétrie opérée par le vide, ouvrant en direction de la prière.
[...] Or la sagesse est l'une des plus grandes forces intérieures de l'Homme ce qui souligne la complémentarité de ces derniers associé au cavalier. Il convient de souligner que le combat semble être loyal dans le sens ou l'on peut s'apercevoir que le combat oppose trois envoyés à trois syriens situés derrière Héliodore. Une métaphore semble se dégager au regard de l'homme qui porte sur son dos une malle. En effet, ceci peut être interprété dans le sens ou même s'il ne participe pas au combat, il supporte toute la difficulté ressentit par son chef Héliodore. [...]
[...] Enfin, on notera la présence de deux autres relais couleur. Le premier par l'intermédiaire de l'armure du cavalier et du trésor du temple, renforçant l'idée que ce trésor est sacré puisqu'il est rattaché à la puissance divine incarnée par les envoyés de Dieu. Le second relais couleur s'établit entre le prêtre juif, la femme agenouillée au premier à gauche et le cavalier. En effet ils sont tous les trois vêtus de bleu et de jaune (renvoyant à l'or du trésor), amplifiant le lien entre les trois groupes de personnages représentés. [...]
[...] Ce sentiment exposé précédemment pourrait être assimilé à une tentative de propagande car l'intervention divine magnifie cette religion. Ensuite, il convient de constater au premier plan, la présence du Pape Jules II, personne qui a réclamé la réalisation de cette fresque. Ce dernier représente de manière divine la religion d'autant plus qu'il est porté sur une chaise, ce qui le place dès lors dans une situation de domination et de hauteur. Le fait qu'il se trouve au dessus des autres le rapproche de plus en plus de Dieu, de par le rapprochement vers le ciel et de par le fait qu'il contemple les autres personnages présents dans la scène comme Dieu le fait du ciel. [...]
[...] Ce même plan se subdivise du fait de la présence de vide au centre. Ainsi, à droite nous avons le cavalier vêtu d'une armure d'or, qui tente de chasser Héliodore et sa cohorte du temple et à gauche, le pape accompagné de ses courtisans et des veuves avec les enfants qui sont spectateur du combat. L'espace du second champ constitue le deuxième plan ou l'on peut voir deux jeunes gens qui ont escaladé une des grandes colonnes ainsi que la figure du prévôt du temple avec un de ses proches, qui sont toujours plaqués au mur suivant les lignes de fuite. [...]
[...] En effet, grâce à la vertu des raccords, nous pouvons constater que le groupe de femmes situées sur la gauche du premier plan, est présenté comme étant solidaire de l'intervention divine. On peut aussi y voir une certaine inquiétude chez ces femmes car l'une d'elles protège des enfants et une autre, vêtue de bleu et de jaune a les bras disposés comme un bouclier afin de protéger les spectateurs de la scène contre la violence du combat. Les traits du visage de certaines femmes attestent de toute leur inquiétude. Il convient aussi d'apercevoir des raccords au niveau des acolytes d'Héliodore et lui-même. [...]
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