Félicien Rops, L'inspection de la patronne

Résumé du document

A la fin de sa carrière, le « petit maître du nu féminin » délaisse quelque peu les allégories pour les scènes de vie de maisons closes. Le 7 mai 1900, un dessin au crayon noir, aquarelle et pastel intitulé « Maison Close », réalisé en 1875, se vend par exemple 1650 francs à Drouot.

Cependant, seules quelques rares eaux fortes représentent des scènes vécues où maîtresses, sous-maîtresses et pensionnaires tiennent leurs rôles quotidiens. « L'inspection de la patronne » en fait partie : étape véridique et récurrente qui rythme la vie d'une maison, la tenancière y jauge les qualités d'une prétendante avant de la recruter. Au-delà de l'intérêt de Rops pour le corps féminin, cette œuvre illustre l'acuité d'un regard posé sur un milieu clos, réceptacle d'enjeux multiples.

Extraits

[...] Là où l'on croise parfois une tenancière joviale et presque maternelle, il choisit de montrer l'autorité et la soumission qu'elle entraîne ; là où l'on imagine la solidarité, il expose la concurrence entre les filles ; là où certains fantasment l'insouciance et la frivolité, il révèle la violence et la brutalité de l'entrée en maison. IV- Bibliographie Ouvrages biographiques et artistiques HUYSMANS JK, L'Au-delà du mal ou L'Œuvre érotique de Félicien Rops, J. Damase, Paris p. HUYSMANS JK, Certains : G. Moreau, Degas, Chéret, Wisthler, Rops, le monstre, le fer, etc, Tresse Stock éd., Paris p. LEMONNIER Camille, Félicien Rops : l'homme et l'artiste, Séguier, Paris p. ROMI, L'Âge d'or des maisons closes, Michel Trinckvel p. [...]

[...] complète-t-elle bien le panel de filles dont elle dispose déjà? etc. Cette position d'autorité est renforcée par les anciennes car non seulement celles-ci observent avec elle la nouvelle, mais elles marquent leur appartenance au camp de leur maîtresse. Si l'une ne prend pas la peine de se lever, l'autre va même jusqu'à se placer derrière le fauteuil de la tenancière semblant ainsi l'assurer de sa soumission et du respect de sa décision. Conclusion Observateur minutieux des mœurs de son temps, Félicien Rops ne se contente pas ici de reproduire fidèlement l'un de leurs théâtres : il parvient à saisir les tensions d'un triangle relationnel où les hommes, exclus, apparaissent comme accessoires. [...]

[...] Plus imposants encore, les portraits accrochés au mur semblent attester de la respectabilité revendiquée par la maison. Leurs cadres massifs, leur disposition au centre du mur ainsi que les poses des modèles viennent renforcer cette image de maison bourgeoise honnête . Les protagonistes . Les pensionnaires : Les deux filles, l'une derrière la tenancière et l'autre allongée au centre de la scène, sont clairement identifiables comme des pensionnaires de la maison. Elles sont en effet nues ou très légèrement vêtues, caractéristique avérée du quotidien des filles de maison et élément récurrent dans l'œuvre de Rops qualifié d'inventeur du déshabillé galant pour journaux très légers La pensionnaire placée derrière la tenancière porte ainsi la tenue de travail classique en maison : le peignoir transparent. [...]

[...] Nous allons donc étudier le décor et les personnages qui forment cette scène, puis nous nous pencherons sur les relations qui semblent en émaner tout en nous appuyant sur les connaissances acquises sur ces établissements . Le décor Félicien Rops place cette scène dans un décor qui n'est pas celui des bas-fonds et de leurs maisons closes de basse catégorie. Plusieurs indices nous montrent en effet que nous sommes ici dans un établissement sinon de haut de gamme, du moins de bonne tenue. Tentures et tissus sont ainsi le signe d'une opulence au moins apparente dont se dispensent les maisons les plus bas de gamme. [...]

[...] Sites Internet . www.ciger.be . www.art-memoires.com ROMI, l'Âge d'or des maisons closes, Michel Tinckvel éd p HUYSMANS, Certains [ . Tresse Stock éd., Paris p.116- 118 (extrait de La Plume juin 1896) Extrait d'une lettre à son gendre Eugène Demolder (www.art- memoires.com) www.ciger.be www.ciger.be ROMI, op. cit., p ROMI, op. cit. p.109. [...]