Finalité intellectuelle, ignorance artistique, Ludwig Wittgenstein, « Leçons sur l'Esthétique », culture, Oscar Wilde
Ici, le sujet sous entend qu'il faudrait apprendre à aimer une œuvre, et, tout de suite, on a tendance à penser qu' « apprendre » et « aimer une œuvre d'art » s'opposeraient totalement.
De manière générale, on pense en effet qu'aimer une œuvre d'art est quelque chose de subjectif, de spontané, d'immédiat, et que cela ne demande aucun travail, ni de savoir particulier et nécessaire.
Dans la réception de l'œuvre, c'est bien que nous sommes passifs, nous la « contemplons », quelle que soit sa nature ; et c'est bien aussi le but de l'œuvre que de nous ravir dans cette contemplation, c'est à dire que dans le rapport direct à l'œuvre, notre réaction est intuitive : on aime ou on n'aime pas, et cela dépend de nos goûts, ceux-ci étant individuels, personnels, propres à chacun.
[...] Devant une œuvre, c'est donc notre sensibilité, nos émotions, nos sentiments, qui aboutiront à ce plaisir qui fait que l'on aime l'œuvre, qu'elle nous est agréable. Ainsi, l'idée d'une nécessité d'apprendre à aimer une œuvre d'art peut paraître inutile, car, en effet, si aimer une œuvre d'art est une chose spontanée et personnelle, alors quel serait le besoin de réaliser un travail pour cela ? Pourquoi devrions-nous passer par certaines étapes pour y parvenir ? Au contraire, on peut penser que cela dénaturerait ce processus : s'il relève d'un savoir acquis, alors c'est qu'il ne dépend ni de notre naturel ni de notre nature. [...]
[...] En effet, comme Hume l'évoque dans ses Essais esthétiques le fait de s'éduquer à la beauté d'une œuvre d'art permet aussi, à l'inverse de ce qui a été développé ci-dessus, d'accroître notre sensibilité : en effet, en ayant acquis de nombreux savoirs dans le domaine de l'art, en ayant pour connaissance la beauté artistique d'une œuvre, il est possible de la reconnaître, de la distinguer plus facilement, et donc d'obtenir en tant que valeurs, comme notions de référence, des acquis et une expérience esthétique qui constituent ce qu'on peut appeler la culture, qui nous permet alors de la juger plus correctement, disputer l'art, en débattre selon des critères, des concepts reconnus et sus (on ne peut parler d'art sans vraiment l'avoir étudié). Ainsi, la culture permet de reconnaître des valeurs, celle de la beauté notamment, et selon Theodor W. Adorno, s'insérer dans une tradition, dans une époque, et donc de pouvoir réagir de manière adaptée, conventionnelle face à une œuvre dite belle selon d'autres références, c'est à dire, plus objectivement, sans influence de notre caractère personnel. [...]
[...] Faut-il apprendre à aimer une œuvre d'art ? Introduction Ici, le sujet sous-entend qu'il faudrait apprendre à aimer une œuvre, et, tout de suite, on a tendance à penser qu'« apprendre et aimer une œuvre d'art s'opposeraient totalement. De manière générale, on pense en effet qu'aimer une œuvre d'art est quelque chose de subjectif, de spontané, d'immédiat, et que cela ne demande aucun travail, ni de savoir particulier et nécessaire. Dans la réception de l'œuvre, c'est bien que nous sommes passifs, nous la contemplons quelle que soit sa nature ; et c'est bien aussi le but de l'œuvre que de nous ravir dans cette contemplation, c'est-à-dire que dans le rapport direct à l'œuvre, notre réaction est intuitive : on aime ou on n'aime pas, et cela dépend de nos goûts, ceux-ci étant individuels, personnels, propres à chacun. [...]
[...] On a évoqué précédemment l'idée qu'une ignorance dans la sphère artistique pourrait être négative. Au contraire alors, on peut penser que travailler à apprécier une œuvre d'art peut rejoindre le fait d'acquérir des connaissances à propos de celle- ci, alors peut-être aussi la comprendre et donc nous être favorable. En effet, on pense naturellement que sans compréhension minimale, sans connaissance moindre des contextes, et des points de vue, sans savoir même insignifiant, il semble peut probable d'aimer une chose et de pouvoir en juger correctement. [...]
[...] Pour cela, il faut peut être finalement s'intéresser au domaine de cette œuvre justement, à la nature de l'art même, car aimer une œuvre d'art ne peut se confondre avec aimer un objet ou une personne. L'art, en fait, est bien ce mouvement particulier de création qui ne semble régie par aucune règle. Et Oscar Wilde nous le fait bien entendre lorsqu'il affirme que ce n'est pas l'art qui imite la nature, c'est la nature qui imite l'art En effet, la création artistique, en elle même, ne relève que de l'inspiration, l'imagination, l'intuition de son créateur, c'est à dire, de son esprit, sa pensée. [...]
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