Son voyage en Algérie se déroule durant l'année 1846. Fromentin connaît un autre peintre débutant de son âge, Charles Labbé, dont la famille vivait à Blidah en Algérie. Il part donc avec Du Mesnil et Labbé à l'occasion du mariage de la sœur de ce dernier. Le 10 mars 1846, ils arrivent à Alger. Mais ils ne restent pas dans la capitale. Ils doivent rejoindre la famille de Charles Labbé à Blidah où ils arrivent trois jours plus tard et où ils resteront trois semaines. Pendant ce séjour, Fromentin se promène dans l'Atlas et se trouve frappé par les vues spectaculaires qu'il y découvre. Il déclare alors : « Pays étrange, chaos d'ardoise et de marbre où les hommes n'ont pas la grosseur des fourmis, où les aigles tournoient incessamment dans l'étroite échancrure du ciel bleu et que les hyènes et les chacals emplissent le soir et la nuit de leurs glapissements douloureux.» Il fait ici la description d'un paysage qui marquera son œuvre. Il est également frappé par la permanence de la nature en opposition au caractère transitoire de l'homme. C'est donc une véritable extase visuelle qu'il ressent en arrivant dans ce pays inconnu. Il comprend alors les possibilités infinies de ce nouveau sujet : « Plus j'étudie cette nature, plus je crois que malgré Marilhat et Decamps, l'Orient reste à faire. »
[...] L'idée de produire une impression totale par les mots et par les images était clairement présente à l'esprit de Fromentin lorsqu'il travaillait à ses envois pour le Salon de 1851. Campement de la caravane ; 1851 On retrouve ici l'influence des grandes compositions d'Horace Vernet évoquant la vie arabe nomade. La composition s'établie selon deux bandes horizontales. L'homme en train de travailler en haut renforce la diagonale suggérée par les rayures de la tente. Le mouvement de la composition se répète dans une tente supplémentaire. [...]
[...] Il peint alors essentiellement des paysages et des figures. Ville d'Algérie ; 1852 ; Musée des Beaux-arts de La Rochelle ; 17,8x26 cm Il utilise le brun de la toile pour établir valeur de base. Il n'y a que très peu de détails, de sorte que Fromentin ne réalise que la silhouette d'une ville algérienne. Elle est même difficilement identifiable. On suppose qu'il s'agit de Laghouat mais cette ville pourrait aussi être Blidah. Les ombres diagonales donnent un sens au volume architectural. [...]
[...] Pour ce dernier tableau, Fromentin était passé du format horizontal de ses dessins à une composition verticale qui n'est pas sans rappeler certaines œuvres de Dauzat. L'œuvre représente une vue de l'Atlas. En ce qui concerne la technique, la facture est vigoureuse, et c'est notamment ce qui plut à ses contemporains. Lors de son deuxième voyage, qui se déroule du 24 septembre 1847 au 23 mai 1848, avec Labbé, toujours, et Salzmann, Fromentin a pour but de poursuivre son éducation de peintre au contact de la nature et en accumulant des études qui serviraient ensuite au travail en atelier. [...]
[...] Eugene Fromentin (1820-1876) et le mouvement orientaliste Issu d'une lignée de juristes et de médecins, Eugène Fromentin passe son enfance à Saint-Maurice, près de La Rochelle. Il étudie à Paris en 1839 où il commence son premier roman, Dominique en hommage à une amie de La Rochelle décédée brutalement en 1844. Finalement, il abandonne le droit, domaine dans lequel il avait obtenu un diplôme, pour se consacrer exclusivement à la peinture et la littérature. En effet, nous verrons qu'entre deux voyages en Algérie, Fromentin publie deux volumes de souvenirs, Un été dans le Sahara (1857) et Une année dans le Sahel (1859), favorablement accueillis. [...]
[...] Pendant ce séjour, Fromentin se promène dans l'Atlas et se trouve frappé par les vues spectaculaires qu'il y découvre. Il déclare alors : Pays étrange, chaos d'ardoise et de marbre où les hommes n'ont pas la grosseur des fourmis, où les aigles tournoient incessamment dans l'étroite échancrure du ciel bleu et que les hyènes et les chacals emplissent le soir et la nuit de leurs glapissements douloureux.» Il fait ici la description d'un paysage qui marquera son œuvre. Il est également frappé par la permanence de la nature en opposition au caractère transitoire de l'homme. [...]
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