Le premier tableau est une œuvre d'Edgar Degas de 1871intitulée "Musiciens à l'orchestre". Au premier plan, on voit les têtes de trois personnages regardant vers l'arrière du tableau, une danseuse sur la scène et à ses côtés, se trouvent cinq autres danseuses. Les visages au premier plan sont coupés en leur milieu par le cadre du tableau. La seconde œuvre est une Installation de François Morellet réalisée en 1990. On peut voir au premier plan une branche d'arbre qui se sépare en deux plus petites branches sur une desquelles est installé un carré blanc, où l'artiste à dessiné deux traits parallèles, dans le but de faire comprendre au spectateur que la branche sort des deux côtés du carré où elle n'a pas la place de se développer. Ces deux œuvres se rejoignent par rapport à la notion de cadrage : dans "Musiciens à l'orchestre", elle est présente sur le bord du cadre, puis dans l'Installation de Morellet, le carré est délimité par un cadre, duquel les branches de l'arbre s'échappent. De quelle façon Edgar Degas et François Morellet arrivent-ils à montrer une notion d'enfermement grâce à celle de cadrage, en évoquant en même temps une possibilité d'évasion ?
[...] En conclusion, nous pouvons dire que ces deux artistes ont voulu sortir des normes, ne pas représenter la réalité telle qu'on la voit, mais soit la figurer, soit la suggérer. De plus, on peut constater qu'ils ont eu la même réflexion, ou du moins la même conception de cet enfermement soit dans des normes académiques, soit dans la réalité, la vie de tous des jours, et ce, à plus d'un siècle de différence. Ils se sont tous les deux sentis trop à l'étroit dans la banalité. [...]
[...] Cela dit, ces deux artistes n'ont pas pour autant omis de faire apparaître, en même temps, une notion d'évasion, d'échappement. Dans le tableau de Degas, ainsi que dans l'Installation de Morellet, sont plus ou moins mis en avant des indices montrant que l'objet à l'étroit a quand même la possibilité de trouver, ou de retrouver la liberté. Commençons par Degas qui a moins élargi cette possibilité. Il coupe ses personnages avec le cadre de son tableau sans pour autant ne rien laisser imaginer au spectateur. [...]
[...] Cette notion de cadrage est primordiale dans l'histoire de l'art puisqu'elle permettra la remise en cause de beaucoup de principes dans lesquels les artistes se sentiront enfermés. Cela donnera naissance à un nouveau mouvement artistique. [...]
[...] Il démontre ainsi qu'on n'est pas nécessairement dans l'obligation de représenter la réalité, mais que l'on peut simplement l'évoquer par la présentation d'un objet. De plus, il fait à ce tableau un encadrement avec une corde, placée en ovale autour de son œuvre dans l'idée de sortir de l'académisme des peintres de son époque. Comme Ingres qui considère que la couleur est uniquement là dans le but de compléter, de remplir de dessin. Il nous le prouve avec La Princesse de Broglie, qui symbolise vraiment l'Académisme, l'étroitesse : la pose qu'elle prend, les traits fins et délimités, les ombres et les lumières et la façon dont elle est judicieusement placée dans son cadre. [...]
[...] Dans un troisième temps, nous nous intéresserons aux autres artistes qui ont tenté de s'interroger sur cette notion de cadrage, d'enfermement. Dans l'œuvre de Degas, le cadrage coupe de façon brutale les visages des trois personnages qui regardent la scène. Il propose une vision réaliste d'un spectacle de danse, en interposant trois morceaux de têtes entre les danseuses et le spectateur, grâce à la notion de plans, qui permet la profondeur. On peut l'expliquer par le fait qu'il s'est beaucoup intéressé à la photographie, qui fait ses débuts à la fin du XIXème siècle, car le cadrage photographique coupe la réalité, la réduit, car l'ensemble ne peut pas y être incorporé. [...]
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