Jean-Jacques Rousseau chérit l'enfance comme le printemps : « Je contemple Émile enfant, et il me plait. Je crois vivre sa vie et sa vivacité me rajeunit ». Nous savons à quel point l'Émile ou de l'éducation, élaboré en plein siècle des Lumières (la première édition date de 1762) a profondément modifié le statut de l'enfant.
Ce que Rousseau induit grâce au génie de la plume, beaucoup de peintres l'ont tenté plus tôt. En effet à regarder de plus près les XVII et XVIIIème siècles, ils pourraient passer pour les siècles de la jeunesse triomphante : elle envahit les toiles de Goya, du Caravage, des Frères Le Nain, De La Tour, Vélasquez, Watteau, Chardin, Van Loo, Fragonard et bien d'autres.
Mais bien que tous ces tableaux aient pour point commun un enfant, sujet principal ou simple figurant d'une vaste composition, tous présentent une facette différente de cet âge d‘innocence. Fragile nouveau-né ou gamin pétillant de malice, jeune Dauphin ou révolutionnaire en herbe, riche héritière ou pitoyable gosse des rues … Enfant de tous les âges et de toutes les conditions sociales se succèdent, saisis avec émotion, peints avec tendresse ou drôlerie.
L'étude de plusieurs tableaux nous permettra donc de mettre en évidence la manière dont les peintres s'adaptent à l'enfant pour en dévoiler au mieux tous les attributs. Pour cela, nous nous pencherons tour à tour sur la représentation de l'enfant pauvre et celle de l'enfant riche. Sur celle de l'enfant Jésus ainsi que celle de l'enfant dans la mythologie. Sur l'enfant représenté avec sa mère puis avec sa famille. Enfin, sur l'enfant et ses loisirs, ainsi que l'enfant et son éducation.
[...] Son corps est celui d'un adulte; l'enfant n'a pas de vrais jeux d'enfant. Il parait néanmoins très fier, et son regard sévère en impose, il tente d'impressionner le spectateur et demande de l'admiration. Bien plus qu'un loisir, l'équitation semble être l'arme de son pouvoir. Jean-Antoine Watteau. La Danse (Détail 1719) Gemäldegalerie, Berlin Trois enfants se sont assis au grand air afin de jouer de la musique. Une jeune fille est debout devant eux et semble prête à danser. Même si l'âge de la jeune fille est difficile à déterminer celle-ci parait avoir dépassé l'enfance. [...]
[...] Sur l'enfant représenté avec sa mère puis avec sa famille. Enfin, sur l'enfant et ses loisirs, ainsi que l'enfant et son éducation. L'enfant Roi Jeunes Princes ou fils de nobles, Infants ou riches héritières, beaucoup d'enfants issus de la haute société des XVII et XVIIIe ont eu la chance de voir leur portrait accroché dans les salles des palais. En effet, à la Cour les naissances se fêtaient avec éclat. Jusqu'à l'âge de sept ans les enfants étaient choyés et élevés par les gouvernantes, ils apprenaient à lire et à écrire. [...]
[...] Il a la même attitude que son père, et un regard attristé et volontaire. Il semble déterminé à jouer un rôle dans cette histoire, il adopte le même comportement que les adultes. Un autre jeune garçon au loin est témoin de la scène sans y participer. Le départ de son frère ne semble pas le préoccuper, peut-être occupera-t-il maintenant la place de l'aîné de la famille ? Le second tableau représentera lui, le père malade et le fils, de retour, plein de culpabilité. [...]
[...] Le peintre a transposé cette scène intime dans l'univers de la famille du menuisier. Grâce à la lumière, Rembrandt confirme l'intervention divine, mais c'est sans artifice que l'enfant est présenté comme le Christ. ( La Vierge contemplant Jésus endormi Jacques Stella (1596-1657) Collection des Princes de Salm. Jacques Stella, peintre lyonnais peint ici une scène d'une étrange simplicité entre Marie et l'enfant Jésus endormi. Au premier plan Jésus, nu, assoupi sur un linge blanc. Derrière lui, Marie les bras croisés le contemple avec l'amour d'une mère. [...]
[...] Quelques jetons épars annoncent la ruine prochaine du château. (La blanchisseuse Par Chardin Stockholm, Nationalmuseum Au bas de la toile, un enfant s'applique à souffler une bulle de savon dans un calumet rustique. Elle est sur le point de s'évaporer mais l'enfant n'en a cure. Avec son bas défait, son vêtement rapiécé, il trône dans cette buanderie comme le roi de la scène. La bulle de savon fait écho à la mousse du baquet, et nous pouvons remarquer une opposition entre le travail et le jeu. [...]
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