Dans une première partie, nous envisagerons l'ensemble des grands artistes internationaux de l'école de Paris, de Soutine à Chagall, en évoquant leurs différentes orientations et influences. Dans une seconde partie, nous étudierons une autre tendance de l'école de Paris, quand des peintres repartent à la conquête de la nature, dans une démarche complètement opposée à celles des révolutionnaires de l'art abstrait. Dans une troisième partie, nous verrons comment les différents styles de l'école de Paris ont contribué à renouveler l'ensemble des arts de leur époque et à forger de nouveaux goûts et même une nouvelle esthétique. Enfin, dans une annexe, nous effectuerons des descriptions d'œuvres d'artistes majeurs de l'école de Paris afin de mieux ressentir les spécificités majeures de ces oeuvres
[...] L'après-guerre les retrouve plus enthousiastes et plus actifs. Max Jacob, André Salmon, Pierre Reverdy, Blaise Cendrars, Jean Cocteau mêlent leurs noms et leurs activités à ceux des peintres dans les expositions, les manifestes, les jeunes revues, et bientôt les surréalistes, succédant au mouvement Dada, viendront à leur tour s'incorporer plus intimement encore à ces fusions entre artistes et écrivains. Ainsi, par un échange de propositions et d'influences entre post- impressionnisme et post-cubisme, s'établit un climat très dynamique auquel participent les artistes étrangers de plus en plus nombreux, surtout à Montparnasse, profitant de cette atmosphère de surenchère effervescente où l'extrême liberté côtoie parfois un extrême dénuement, confrontés bien souvent avec l'étalage du luxe tapageur des nouveaux riches de l'après- guerre. [...]
[...] L'école de Paris, une nouvelle esthétique artistique Introduction A la fin du XIXème siècle, le prestige croissant des nouvelles écoles avait commencé d'attirer à Paris les artistes étrangers. Dès les premières années du XXème siècle, le mouvement s'accélère et s'étend : Picasso arrive en 1900, ainsi que Gonzalez et Eugène Zak ; en 1901, Serge Férat ; en 1903, Marcoussis ; en 1904, Brancousi ; en 1905, Pascin, Coubine, Kars ; en 1906, Bela Czobel, Juan Gris, Modigliani, Severini, Maria Blanchard, Souza Cardoso ; en 1907, Hayden ; en 1908, Csaky, Survage, Archipenko, Makowski ; en 1909, Lipchitz, Zadkine ; en 1910, Chagall, Kisling ; en 1911, Giorgio de Chirico, Pevsner ; en 1912, Charchoune ; en 1913, Foujita, Soutine. [...]
[...] En fait, leurs œuvres sont très différentes : Legueult, avec ses scènes irisées, ensoleillées, rayonnantes comme un feu d'artifice ; Oudot, plus dur, tenace, avec une matière rugueuse, riche de superpositions, avec ses ciels bleus comme un fond de décor sur un plateau de théâtre ; Maurice Brianchon, quant à lui, travaille dans une palette plus assourdie, mais qui sait accorder les harmonies de ses couleurs claires et accentuer le silence ouaté dans lequel il enveloppe ses compositions ou ses frais paysages. Yves Brayer (né en 1907), amoureux fervent des pays ensoleillés, peint avec la même aisance l'exotisme américain, les palais italiens et les paysages de Provence. Sa peinture conserve l'accent des choses saisies sur le vif, même dans les compositions les plus ordonnées. [...]
[...] Perpétuel insatisfait, dévoré d'inquiétude et d'exigence, ce peintre d'origine lituanienne, quand il ne détruisait pas ses toiles, les reprenait parfois à des années de distance, de sorte qu'il est malaisé de reconstituer avec précision sa démarche créatrice. Les portraits de Soutine sont d'une intensité convulsive, au bord de la caricature. Femme au châle de Moïse Kisling (1891-1953), ce tableau peut être considéré comme tout à l'opposé du précédent. Femme au collier peinte en 1916 par Amedeo Modigliani (1844-1920). Jacques Lipchitz et son épouse. Le sculpteur lituanien était un ami de Modigliani qui fit de lui ce portrait en 1917. On peut noter la ligne élégante et souple, les formes inspirées d'un art primitif. [...]
[...] Cependant, son exemple et le sentiment qui s'en dégage répondent bien à certaines préoccupations de l'époque et beaucoup d'hommes de sa génération suivent une voie analogue, parfois encouragés par les orientations que propose le parti communiste en faveur d'un art appelé réalisme socialiste auquel Fougeron (né en 1913) restera longtemps soumis, tandis que Rebeyrolle (né en 1926) s'en détachera assez vite pour suivre plus librement les impulsions de son tempérament explosif. En fait, la plupart des jeunes réalistes montreront vite leur indépendance, sans renoncer à explorer les aspects pathétiques de la société d'après-guerre. De Gallard (né en 1921), dans de mélancoliques paysages de banlieue, introduit le timide sourire de quelques rayons de soleil, de quelques branches fleuries. [...]
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